AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782374530116
Les éditions du 38 (31/08/2015)
4/5   6 notes
Résumé :
Un cœur, juste un cœur. Voilà ce dont Gabriel a besoin pour sauver son fils mortellement atteint. Et ce cœur, il sait où le trouver. À condition de faire taire sa conscience.
Dans un Paris de fin de siècle, steampunk en diable, la traque commence.
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Regrets mécaniquesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Quelle belle découverte ! ... Je lis rarement des nouvelles car il est souvent difficile pour moi d'arriver à me plonger rapidement dans une intrigue. J'aime que l'auteur prenne le temps de m' éduquer à son imaginaire, le chemin se fait doucement et cela me permet de me constituer peu à peu un univers. Vous l'aurez compris, j'attache donc beaucoup d'importance à l'atmosphère et aux détails... Et pourtant cette nouvelle qui comporte une trentaine de pages a réussi à me captiver, à m'émouvoir, à me faire rentrer dans un monde fou et à me faire réfléchir... Pas mal !

Mais il y a bien un petit Hic, et c'est le seul ! c'est que la courte durée de l'histoire ne m'a pas permis de m'attacher réellement aux protagonistes qu'on aborde seulement par un côté caricaturé de leur personnalité, il pourrait donc être monsieur et madame "tout le monde", mais je pense que le message n'est pas là, c'est donc un Hic, sans conséquence sur l'histoire, mais qui met en avant le contenu plutôt que le contenant.

Le premier point fort c'est l'atmosphère très bien restituée, j'ai tout de suite été plongé dans un univers étrange, avec un côté steampunk dont je me régale. Les descriptions sont courtes, elle accompagne les actions sans les surcharger de références, et, nous renvoie à un univers chimérique un peu fou mais parfaitement réaliste grâce à la tension qui animent les acteurs de la nouvelle. Une belle écriture qui touche et amène le lecteur à la réflexion.

En effet, l'autre point fort sont les messages que ce récit nous révèle au fur et à mesure, on ne peut s'empêcher de penser à Malzieu ou au" secret de l'inventeur" d' Andrea Cremer, j'y ai retrouvé un clin d'oeil au même univers poétique, mais ici l'intrigue semble plus forte, parce qu'elle est condensée en peu de page, l'auteur se doit d' aller plus vite, à l'essentiel.

Cette histoire nous laisse des sujets d'interrogations sur les comportements humains devant la maladie, et face à la mort de ceux qui nous sont proches, elle nous émeut par une fin juste, en évoquant un cruel dilemme que, seule, la justice du coeur saura résoudre. Une idée pas tout à fait novatrice, mais bien mise en situation.
Une pointe de malaise s'ajoute à la poésie, ce "lulu cabriole", être fantasque qui régit beaucoup de choses dans cette histoire, n'est pas sans nous faire penser à certains personnages rencontrés chez Stephen King, ce style de personnages un peu malsain et lugubre, et qui détient les ficelles du temps et de la vie, un genre de conscience qui nous rappelle que l'homme ne doit pas acheter son bonheur au dépens des autres et pas à n'importe quel prix !

Voilà, pour finir, j'ai trouvé beaucoup de tendresse et de charme dans l'écriture de ce conte ! Un style soigné avec des images fortes, ce qui nous permet de vite rentrer dans l'histoire, à tel point que la fin arrive presque trop vite...
Vous ne pourriez pas les faire un peu longues vos histoires.. Mme Devernay !
Lien : http://fanfanlatulipe85.blog..
Commenter  J’apprécie          50
Voici donc une courte nouvelle de Michèle Devernay, auteur isérois dont Regrets mécaniques est le tout premier travail édité aux éditions du 38, et édité tout court d'ailleurs. Une nouvelle à la base écrite dans le cadre d'un appel à textes de l'éditeur, dont le thème imposé était le fou, et c'est sur ce dernier que repose effectivement toute cette histoire.

Cette nouvelle met en scène le père d'une famille aisée, Gabriel Montfort, dont l'unique enfant, un adolescent de 17 ans prénommé Lucas, souffre d'une déficience cardiaque qui nécessiterait une greffe de coeur. Or, nous sommes en 1900, les greffes sont loin d'être au point, et même sans cela, où trouver un coeur compatible ? le jeune Lucas semble bel et bien condamné, mais c'est compter sans la force de caractère de son père qui, lui, sait où trouver ce coeur et va tout mettre en oeuvre pour sauver son fils.

Quel rapport avec le fou, vous allez me dire ! Ils sont multiples quand on y réfléchit, mais sans trop vous en dévoiler car ce serait vraiment dommage, Lulu Cabriole est celui qui va permettre à Gabriel de mener à bien son dessein. C'est un personnage extrêmement ambigu dont on se demande maintes fois quelles sont les motivations réelles. Je l'ai trouvé fascinant, on lui devine une prescience tout à fait terrifiante. Il m'a rappelé certains des personnages de Stephen King qui se nourrissent des émotions humaines, de leur peur aussi. A coté de lui forcément, les autres personnages paraissent un petit peu fades et stéréotypés, mais ils sont néanmoins attachants. Et puis Gabriel est intéressant lui aussi, dans ce rôle de père au désespoir qui fait fermement taire sa conscience pour sauver son enfant.

Enfin, j'aimerais évoquer un autre élément important, qui explique en partie mon coup de coeur pour cette nouvelle : les petites touches de steampunk disséminées par-ci par-là et qui, sans être trop appuyées, se fondent parfaitement bien aux éléments historiques de l'époque. le récit se déroule en 1900, à la veille de l'Exposition Universelle, et c'est l'occasion pour Michèle Devernay de nous propulser au coeur d'un univers où la révolution industrielle s'est certes faite sur la base des machines à vapeur, mais qui reste néanmoins très proche de notre réalité de l'époque. Elle évoque la construction du pont Alexandre III, la mythique Rue de l'Avenir qui permettait de faire le tour de l'exposition à sept mètres du sol ou encore les « hirondelles », ces gardiens de la paix à vélo qui sillonnaient la ville. C'est comme si on y était ! Et à côté de ça, il est aussi question d'ombrelles mécaniques, ou de fiacres à vapeur dont le cocher est un automate... Je me suis laissée embarquer si facilement !

Mélange de fantastique, de steampunk et d'horreur, Regrets mécaniques est, à mon sens, une bien belle réussite, tant grâce à l'univers qu'elle nous propose qu'aux questions qu'elle soulève. Manipulation, éthique et désespoir sont autant de thèmes abordés ici, l'émotion est présente de bout en bout mais à aucun moment on ne tombe dans le pathétique, le larmoyant. J'ai passé un excellent moment de lecture, j'aurais juste aimé m'installer dans cet univers et côtoyer ces protagonistes un peu plus longtemps. Un auteur à suivre, à recommander, avec une mention spéciale au jeune dessinateur (il a 13 ans) de l'illustration intérieure.
Lien : http://aristide-pilgrim.blog..
Commenter  J’apprécie          30
Je ne lis pas très souvent de nouvelles, mais lorsque l'auteure de Regrets Mécaniques, Michèle Devernay, m'a proposé de lire son oeuvre, le résumé m'a tellement plu que j'ai décidé de me lancer très vite dans la lecture de celle-ci. Je la remercie d'ailleurs beaucoup pour cette découverte !

Le résumé promettait en effet une histoire moralisante prometteuse. Tout au long de la nouvelle, les personnages se posent beaucoup de questions, et le fait que le narrateur se focalise sur différents personnages rend le lecteur bien incapable de prendre parti. Gabriel, le père de l'enfant malade, a bien sur de très bonnes raisons de vouloir trouver à tout prix un nouveau coeur à son fils. Mais la course poursuite d'un enfant dans Paris nous mets dans la peau de quelqu'un de l'autre camps et on ressent bien entendu sa peur et son désarroi.

Mais comme toute bonne nouvelle l'exige, je ne peux pas trop vous parler de l'histoire, et je ne peux décemment pas vous raconter la fin car ça gâcherait vraiment tout. Pour moi, une nouvelle est censée nous tenir en haleine jusqu'à la chute finale qui doit nous surprendre. Ici, même si toute l'histoire est plutôt déjà vue, j'ai trouvé que Michèle Devernay maîtrisait plutôt bien le genre : on est longtemps laissé dans le flou, on se pose de plus en plus de questions, et j'ai plutôt aimé la fin car j'ai mis un petit moment avant de percuter.

J'ai aimé le monde steampunk qui est loin d'être un simple background à la mode dans cette nouvelle. Celle-ci se base en effet sur une réflexion sur l'humain, et d'avoir à côté comme contraste un monde où les machines prennent très largement le dessus est vraiment intéressant.

Une nouvelle, par définition, c'est un récit très court. On a donc pas vraiment le temps d'en savoir beaucoup sur les personnages, mais certains comme Lulu Cabriole sont tellement atypiques qu'ils nous restent en tête. Ce personnage me donne d'ailleurs encore des frissons, à chaque fois qu'il apparaissait il me mettait plutôt mal à l'aise.

J'ai plutôt apprécié le style de Michèle Devernay qui se concentre autant sur l'ambiance que sur l'histoire. On aurait presque pu avoir des chapitres dans cette nouvelle car plusieurs ellipses coupent le récit en plusieurs parties, mais j'ai trouvé qu'elles cassaient de ce fait un peu le rythme.

Regrets Mécaniques a ainsi plutôt satisfait mes attentes en tant que nouvelle. C'est une lecture agréable et parfaite entre deux gros bouquins. On passe un bon moment et cette nouvelle nous fait réfléchir à beaucoup de choses. Qu'est ce que l'on ferait, nous, à la place du père, du fils malade, de l'enfant qui court dans Paris ou encore de la mère ? de question en question, Michèle Devernay nous transporte dans son monde steampunk où la condition de la vie humaine est portée à réflexion.
Lien : http://bookshowl.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          40
Cette nouvelle, à l'univers Steampunk, nous présente un père qui semble prêt à tout pour sauver son enfant gravement malade.
J'ai eu énormément de mal à la lecture de cette nouvelle. le style, tout d'abord, est extrêmement descriptif. On s'attarde énormément sur des éléments visuels ou des détails de mouvements, bien plus que sur les dilemmes psychologiques des personnages. Or, dans mes lectures, je préfère l'inverse.
Ces descriptions sont également assez mal équilibrées. Là où l'on peut avoir une batterie d'éléments nous permettant de bien nous dépeindre une ville précisément nommée, on reste dans le flou total concernant tout un autre pan du récit (dans quel ville, si ce n'est dans quel pays, cela se passe ?). Et ce déséquilibre est d'autant plus criant qu'il y a cette surabondance de détails qui alors paraissent d'autant plus superficiels.
La trame narrative elle-même me laisse perplexe. Un certain nombre d'incohérences et de choix de style de narration rendent la lecture difficiles par moments. On en arrive par ne plus savoir vraiment ce que les personnages savent ou ignorent, alors que c'est théoriquement là une partie du sel de ce récit.
Reste quelques bonnes idées, de jolies descriptions et une bonne ambiance. Mais hélas, soit l'auteur a manqué de place (nombre de caractères limité ?) et a du tronçonner dans son récit, soit il n'a pas tout simplement pas assez développé et équilibré son texte pour lui donner toute sa saveur.

Si vous aimez le Steampunk et les belles descriptions, vous devriez apprécier la lecture (et tenter l'expérience, au prix où il est vendu - 1,99€ - cela peut vous garantir une vingtaine de minutes de satisfaction). Si vous cherchez une cohérence forte et de la psychologie, passez votre chemin pour ce texte-ci.
Commenter  J’apprécie          00
Mon avis : Merci à Michèle Devernay d'avoir pensé à moi pour lire sa nouvelle. Vous l'avez vu dans les renseignement, elle compte 28 pages et je ne sais pas comment en si peu de temps on peut faire passer autant d'émotions. Elle a plus a réussi le tour de force de muter le Steampunk dans Paris avec brio et de transporter une problématique essentielle de l'avancée de la science vs l'Etique à cette période alors qu'on retrouve plutôt ces questionnements profonds dans les livres d'anticipation. Bravo !!

Gabriel est avocat mais surtout père et son fils a un problème cardiaque sévère. Par amour, celui qu'on croit juste, il a acheté un garde-fou pour la vie de cet enfant, il y'a longtemps. le sombre scientifique lui a concocté une possibilité atroce de garder son fils même si celui-ci venait à mourir. Et malheureusement pour l'enfant, son épouse et lui, il va devoir faire appel à ce stratagème. Je ne vous en dis pas plus car une nouvelle est une nouvelle, même si elle dit tout, si elle m'a touchée et c'est le cas, alors j'ai toujours envie d'en demander encore !!

J'ai en premier lieu, envie de vous parler de la plume de Michèle Devernay. Elle est svelte, ce qui est un terme peut-être peu adapté en littérature mais je trouve l'adjectif très juste car l'auteure écrit finement, elle virevolte tellement avec les mots qu'ils coulent de source. Dans cette histoire elle arrive à passer des noirceurs de l'âme humaine à la brillance de l'amour pur sans fausse note.

Je vais redire ce que j'indiquais plus haut mais c'est magistral ! Même à Paris, on a encore l'impression d'être dans les bas-fonds londoniens, de suivre des dirigeables... ,Bien sûr qu'à l'époque victorienne la science progressait et pas qu'en Angleterre mais ces soucis d'Etique ou de morale étaient bien moins pris en compte que par les auteurs du 19ème qui questionnaient justement, grâce à la science-fiction la moralité d'avancées futuristes afin que nous prenions conscience des aspects négatifs du progrès, surtout du progrès à outrance.

Michèle m'a dit que certains lecteurs ont vu la fin arriver. Je n'en suis pas étonnée mais pour moi ça n'a pas été un problème parce que le choix n'était pas arrêté et que la chute, la finale, finale est une sorte d'électrochoc pour Gabriel. Il a dépensé tout cet argent par amour mais sans consulter personne, pas même l'intéressé. L'amour n'achète pas les choses de la vie. C'est vraiment la morale que je retiens de cette histoire.

Merci pour ce récit et j'ai envie de dire : ENCORE !
Lien : http://www.lecturesenb.fr/20..
Commenter  J’apprécie          20


autres livres classés : steampunkVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (8) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4900 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..