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EAN : 9782330013080
288 pages
Actes Sud (07/11/2012)
3.79/5   7 notes
Résumé :
Saisissante déclinaison de la condition féminine telle qu'elle peut se vivre dans le sous-continent, ce portrait de la femme indienne en six longues nouvelles met en scène des protagonistes de castes et d'origines différentes. Nourri de tous les engagements de Mahasweta Devi, personnalité profondément ancrée dans la réalité indienne qui n'a cessé de militer pour une "autre" vision de l'Inde, ce recueil dérangeant est à l'image de son œuvre tout entière. Loin du misé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ecrivain engagée née à Dacca, au Bangladesh, Mahasweta Devi nous présente avec ses nouvelles indiennes un thème qui lui est cher : la condition de la femme en Inde, et les rapports sociaux qu'entretiennent les représentants des différentes castes.

On retrouve dans les six nouvelles que comporte cet ouvrage l'importance de la lignée de chacun, qui s'exprime autant par l'appartenance à une caste, à une région, qu'à des critères physiques. Toute personne a une place bien précise qui lui est assignée dans la société, et des droits associés. Si ce système fait bondir tout lecteur occidental, l'auteur décrit avec précision à quel point cet ordre du monde est accepté et défendu par la majorité de la société ou plutôt du "village", de la communauté dans laquelle se déroule les différents évènements. Ainsi, il est normal que les hommes des hautes castes aillent parfois se soulager dans des niveaux inférieurs ; mais l'on attend dès lors d'eux qu'ils reconnaissent leurs enfants illégitimes et fournissent à la mère de quoi se nourrir. Si c'est le cas, la communauté tolèrera l'enfant et la mère, sinon, ces derniers seront mis au ban de la société, et la mère n'aura plus qu'à se prostituer pour gagner sa vie.

Les personnages féminins se succèdent, tous victimes ; ils parviennent parfois à retourner leur destin, à l'image de Sanichari qui se transforme en la pleureuse la plus réputée de la région, ou emprunte au contraire, comme Dhauli, la seule voie qui leur est ouverte et vers laquelle on les pousse : la prostitution. Au fur et à mesure de la lecture, parfois un peu ennuyeuse, à d'autres moments complètement désopilante, on comprend que la femme indienne n'a que quelques options : celle de mère, ou celle d'épouse (veuve, cela fonctionne aussi). Rien ne leur sera pardonné en dehors de ce cadre, contrairement aux frasques des hommes que l'on tolère.

Rapports entre époux, destinées féminines, exploitations des basses castes et débrouilles et manipulations en tout genre : Mahasweta Devi dresse avec une ironie et un humour délicieux le portrait d'une société extrêmement rigide et qui trouve en même temps toujours une solution pour sauver la face du plus grand nombre, et où toute opportunité de grappiller sa part du butin fait se soulever les foules. Si elle insiste sur l'archaïsme des sociétés rurales, elle distille aussi l'envie de changement parmi les plus jeunes.

Une belle découverte !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
A la réflexion, elle se dit qu'en fait la trahison de Somai et de Budhna n'entache pas l'honneur des Santals. Car le sang de Dopdi est celui, pur et noir, du pays de Champa. Un sang sans mélange. La terre qui va de Champa à Bakuli a vu se lever et se coucher un million de lunes. Elle aurait pu être une sang-mêlé. Dopdi est fière de ses ancêtres qui protégeaient l'honneur de leurs femmes dans leur armure noire. Alors que Somai et Budhna sont des métis. Fruits de la guerre. Le souvenir laissé au pays de Rarh par les soldats améri cains stationnés à Shiandanga. Car les corbeaux se mangeraient entre eux avant qu'un vrai San tal ne trahisse un autre Santal.
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- Vraiment, tu es une incarnation de la déesse.
- La déesse, elle, est en pleine forme grâce aux offrandes et aux pujas mais son incarnation, elle, est en train de mourir de faim. La maison des Haldar ne veut plus la nourrir.
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