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4,11

sur 2991 notes
Peu après avoir vu le film Blade Runner, j'ai eu la curiosité de chercher la nouvelle originelle de P. K. Dick. J'avais d'abord commencé à la lire en anglais, mais la science-fiction est toujours un genre délicat dans une langue étrangère … (en bref je ne comprenais rien à ce monde bizarre ..) Par exemple, impossible de comprendre ce qu'était un orgue à empathie : “Devant sa console à elle, il composa un 594 : soumission reconnaissante à la sagesse supérieure de l'époux dans tous les domaines.” ..

J'ai donc dû renoncer et me le suis procuré en français (et j'ai bien ri quand j'ai enfin compris les implications de l'orgue à empathie, et les exemples qu'il donne !) Et je me suis rapidement rendue compte qu'encore une fois, le film était très éloigné de l'oeuvre originale.

Certes le personnage est le même et il chasse des robots. Mais le réalisateur a élagué toute la partie réflexive sur l'empathie et sur le rapport aux animaux des derniers humains sur Terre : se procurer un animal vivant coûte une fortune (et c'est une preuve de réussite sociale), la plupart du temps, ils ne peuvent donc se payer que des imitations électriques, ce qu'il s'agit de cacher à son voisin. C'est la raison d'être du titre de la nouvelle, qui a été totalement modifiée pour le film, et raccourcie en “Blade Runner“.

C'est un roman assez complexe, comme tous ceux de P. K. Dick, et qui aborde des thèmes variés mais qui interrogent tous la notion de nature humaine, et de ce qui nous différencie d'un robot ou d'un animal. A mon avis, il appelle à une deuxième lecture pour appréhender les différentes subtilités qui le traversent.

Ce qui m'a frappé, c'est que c'est un monde extrêmement différent de celui qu'on connaît, doté de mécanismes radicalement modifiés. Et pourtant j'ai réussi à m'identifier au personnage, par ma capacité à comprendre cette question d'empathie et de relation aux animaux (qui symbolisent une quête de la vie, alors que tout le reste est mort sur Terre). Dans cette humanité égarée qui cherche un sens, dans la télévision, la boîte à empathie ou le mercerisme (une expérience collective où tous ceux qui sont accrochés à leur boîte à empathie vont vivre avec un personnage, Mercer, qui fait une sorte de chemin de croix.) A côté de ces humains, les androïdes, qui n'ont pas cette capacité ni ce besoin empathique, et son corollaire : la volonté de survivre. En effet, quand un robot est pris, il cesse de lutter. Alors que l'homme est incapable d'accepter son destin, refuse la mort, a peur. Ce dont un androïde n'est pas capable, par un pragmatisme à l'épreuve de toute faiblesse.

“Pour Rick Deckard, un robot humanoïde en fuite, un robot qui avait tué son maître, qui possédait une intelligence plus vaste que celle de bien des êtres humains, mais qui ne respectait pas les animaux et se trouvait dénué de la faculté empathique qui lui eût permis de se réjouir des succès et de pleurer les défaites d'une autre forme de vie que la sienne, pour Rick Deckard, un tel être était le parangon du tueur.”

Car “La faculté empathique ne pouvait appartenir qu'à un animal social. [..] de toute évidence, le robot humanoïde était un prédateur solitaire.”

Cependant, P.K. Dick refuse la facilité de laisser croire que les androïdes et les hommes sont si radicalement opposés, et il laisse planer le doute : à certains moments, les androïdes Nexus 6, les plus développés, montrent qu'ils ont peur de se faire capturer et mis hors service. La perfection de la création technologique tendrait-elle finalement vers de “l'imperfection” ?

Comme vous le voyez, il est difficile de rendre compte d'un tel roman. Mais contrairement à d'autres oeuvres, j'ai réussi à réfléchir sur ses thèmes sans dévoiler l'histoire … Vous pouvez donc réfléchir aussi sur tout ça, et vous précipiter sur le livre ! (évitez de voir le film avant, ça ne vous donnera pas envie …)
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Je dois être un des rares amateurs de SF à ne pas avoir vu le film Blade Runner. Quand on sait que le film Total Recall, lui aussi inspiré d'une nouvelle de K. Dick a été marquant dans mon enfance, on comprend encore moins comment j'ai pu passer à côté du phénomène Blade Runner. L'explication est pourtant simple comme souvent, l'année de sortire. 1982 pour Blade Runner, j'avais deux ans... 1990 pour Total Recall, onze ans.

Qu'à cela ne tienne cela me permet de découvrir Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? avec toute mon innocence retrouvée ! La nouvelle est suffisamment longue pour pouvoir être qualifiée de roman. Ici, même si l'intrigue est aguichante (des chasseurs de primes d'androïdes fugitifs, on a fait plus morne !), l'action se retrouve rapidement au second plan. L'auteur semble faire tout pour la rendre banale, ratée, le "héros" réussit quasiment tout ce qu'il entreprend.... en donnant pourtant l'impression de ne pas maîtriser grand chose.

C'est parce que Dick veut nous faire regarder ailleurs que dans les péripéties, il veut que l'on s'intéresse au symbole. Une humanité que la Guerre, la pollution nucléaire a contrainte à s'exiler ou à mourir à petit feu et qui du coup se retrouve confronté aux grandes questions philosophiques. La plupart des gens fuient tout en restant sur Terre (par l'intermédiaire de la télé, d'engins créateurs d'humeurs, d'animaux de compagnie de plus en plus rare... et donc indispensables, de religions nouvelles crées pour garantir la paix sociale). Certains "privilégiés" se retrouvent confrontés au questionnement philosophique : qu'est-ce qui fait l'homme et le différencie de la machine ? Quel but peut-on se donner dans un monde qui se détruit petit à petit ?

Dick est souvent présenté comme un paranoïaque dont l'état psychiatrique a envahi les écrits. Dans notre monde rempli de thèses conspirationnistes, il aurait pu passer pour Monsieur Tout le Monde. C'est surtout un génie visionnaire, qui décrit en 1968 nombre de choses qui, sans s'avérer totalement réalisées à l'identique, retranscrivent parfaitement l'état d'esprit d'un monde futur au bord du basculement et en plein questionnement. le monde qu'il décrit est terriblement angoissant et désespérant, d'autant plus qu'il semble maintenant pouvoir représenter un futur assez proche, où le péril écologique remplace les conséquences de la guerre nucléaire.

Les théories développées sur les choses qui envahissent petit à petit l'espace ou sur la société du spectacle télévisuelle tournant en boucle avec les mêmes animateurs et les mêmes invités qui n'ont même plus d'actualité culturelle en dehors de ces émissions... ca ne vous rappelle vraiment rien ?
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Originellement appelé "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?" le livre a été rebaptisé "Blade runner suite à la sortie du film de Ridley Scott.
Certes, ce titre était certainement moins accrocheur, mais il avait le mérite de refléter le contenu du livre et surtout les questions philosophiques sous-jacentes tout au long du récit.

Avec ce livre, Philip K. Dick offre un formidable roman de science-fiction qui pourrait apparaître comme démodé mais qui finalement ne l'est pas et recèle au contraire des richesses, avec une philosophie et de vrais questionnements derrière l'histoire, notamment à travers les personnages des androïdes.
Dès le début se met en place une ambiance oppressante, avec la quête perpétuelle de posséder un véritable animal domestique et non un robot, puisque cela est symbole de richesse et d'ascension sociale.
Rick Deckard n'y échappe pas, il cache que son mouton est un robot et veut à tout prix posséder un animal, c'est même l'une de ses motivations pour rechercher et éliminer les androïdes venus sur Terre.
Finalement, le lecteur sait peu de choses sur les humains partis dans les colonies de l'espace, il n'y a que trois catégories de personnages : ceux dits sains car non contaminés, les spéciaux et les androïdes, et l'un des aspects dominants est la distinction qui est faite entre ces trois catégories.
Cela n'est pas sans rappeler la quête de l'Homme parfait, du monde idéal, où ceux sortant du rang doivent être éliminés.
D'ailleurs, peut-être que les colonies représentent le monde idéal.

Comme dans d'autres récits de science-fiction, la religion est également très présente et a une forte influence sur les personnages lorsqu'ils y croient ou alors aucune lorsqu'ils la rejettent. Il n'y a pas de demi mesure, soit on croit soit on ne croit pas.
La religion est ainsi un point de repère pour certains, tandis que d'autres s'en affranchissent, ce qui est le cas de Rick Deckard avant un retournement en fin d'histoire. Il sait que ce qu'il fait est mal, mais il doit le faire : "Mercer a dit que c'était mal, mais je devais le faire quand même."
Car la religion développée par Philip K. Dick est le mercerisme qui via des boîtes à empathie permet la fusion de chacun avec Wilbur Mercer, un homme capable d'inverser le temps.
Que ce soit la quête d'avoir un véritable animal ou celle de la religion, de la recherche de la fusion via la boîte à empathie, ce n'est au fond qu'une quête perpétuelle de la non solitude où chacun essaie de ne pas être seul. Paradoxalement, les humains dits normaux ne se tournent pas vers les androïdes, et cette quête apparaît comme désespérée, et si au fond tout cela n'était que le reflet d'une Humanité qui se meurt ?

L'histoire est rythmée et ne s'essouffle jamais, d'autant qu'il y a des scènes très fortes et hautement symboliques.
Deux scènes m'ont particulièrement marquées : lorsque Rick Deckard fait passer le test Voight-Kampff à Rachel, et lorsque Rick Deckard se fait dénoncer par une androïde à la police et que celle-ci lui met alors un doute dans la tête, prétendant n'avoir jamais entendu parler de lui ni de son supérieur, lui affirmant même que le quartier général des Blade runners n'est pas à l'adresse qu'il indique mais à une autre.
Pendant toute cette partie, l'auteur a réussi à semer le doute dans ma tête, et je me suis demandée si Rick Deckard n'était pas en fait lui-même un androïde, un de ces Nexus 6 si performants.
C'est pour moi l'un des moments les plus forts du récit, d'ailleurs cette interrogation est également sous-jacente dans la version cinématographique.
J'ai également trouvé un côté misogyne à ce récit car les femmes n'ont pas le beau rôle.
Elles sont présentées comme pénibles (la femme de Rick Deckard), pour les humaines, et manipulatrices (Rachel, Priss Stratton, Irmgard Baty), pour les androïdes.
Elles ne sont pas franchement dotées de qualité et sont même plutôt dépeintes sous un mauvais jour, d'autant que Rachel est une séductrice, qu'elle le sait, et qu'elle joue de son charme sur les Blade runners pour les court-circuiter et les rendre inaptes à leur fonction.

"Blade runner" est l'un de ces livres incontournables, un des piliers de la science-fiction, et j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire.
Il soulève de vraies questions et propose une dimension philosophique au récit, ce qui le rend riche et extrêmement plaisant à lire.
Je pense même qu'il faut en faire plusieurs lectures pour saisir toutes les subtilités développées par l'auteur.
Un très bon moment de lecture et d'évasion dans un monde futuriste quelque peu angoissant, oppressant mais intrigant et attachant.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Pour ma part je connaissais le film avec Harrison Ford, de nom du moins pour ne l'avoir jamais vu, aussi avais-je "l'avantage' de découvrir le roman en premier, ce qui devrait être la règle ;)
Si la course poursuite qui tient le roman est prétexte à un récit prenant, le but ici de l'auteur est au moins autant de nous questionner sur la place qui serait et devrait être réservée à des êtres "synthétiques" doués de conscience.
Comment faudrait-il les traiter?
En hommes ou en machines?
Question particulièrement délicate dans ce roman très intéressant.
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Quelques jours dans la vie d'un Blade runner, Rick Deckard, alors qu'il piste pour les réformer un groupe de huit androïdes équipés de la dernière technologie en matière de cerveaux : le Nexus 6.

On entre en douceur dans ce monde post apocalyptique recouvert de cendres nucléaires, où la plupart des survivants ont émigré vers Mars, avec comme incitation au départ un serviteur androïde. Et où les animaux ont presque disparu, et où le nec plus ultra est d'en avoir un.

Rick vit avec son épouse Iran, à moitié dépressive, et rêve de s'acheter un véritable animal, et ne plus donner le change avec son mouton électrique. Alors quand il apprend que son collègue, le meilleur blade runner de la ville, a été blessé en tentant de réformer un groupe d'androïdes équipés de Nexus 6, il saisit sa chance : les primes qu'il engrangera pour ceux-là lui premettront enfin de réaliser son rêve.

Mais avant toute chose, il faut vérifier chez les concepteurs du Nexus 6 si le test utilisé jusque là pour démasquer les andros est fiable aussi sur ces nouveaux modèles. Et c'est Rachel Rosen, la nièce elle-même de l'industriel, qui va passer le test. Et quand le test la déclare androïde, Rick est d'abord consterné par son manque de fiabilité, avant de comprendre qu'on a essayé de le berner, et de pouvoir effectivement partir en chasse.

Au cours de cette chasse, un retournement de situation imprévu va lui permettre de rencontrer Phil , un autre blade runner dont l'humanité va être quelque temps sujette à caution. Et cette rencontre va déclencher chez Rick une prise de conscience, et lui faire démarrer une réflexion, un cheminement spirituel, un questionnement sur ce qui fait l'humanité et remettre en question son moyen d'existence. D'autant qu'il a eu une révélation de Mercer, à l'origine de le religion dominante à cette époque.

Bref, un univers passionnant, cohérent, une intrigue pleine de rebondissements. Des personnages à la psychologie soignée, même les androïdes. Et une fin en demi-teinte, qui est à la fois un aboutissement et un commencement.

Pour mon premier roman de K. Dick, je n'ai pas été déçue. Et comme je n'ai jamais vu le film tiré de ce livre, j'ai hâte de voir comment il a été adapté !
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Dick reste l'un des plus grands auteurs de genre de l'histoire .
Et ce bijou ne peut que renforcer sa légende .
Le film est une trés bonne adaptation , mais la lecture du livre est encore plus forte .
Il y a une intelligence rare à l'oeuvre ici , à chaque page .
On à avec ce texte l'une des plus grandes oeuvres traitant des cyborgs de l'histoire .
C'est beau et troublant . Profond psychologiquement .
Les personnages sont parfaits , l'histoire palpitante et émouvante .
Un des trés grands livres , voir méme l'un des sommets du genre .
Un chef d'oeuvre tout simplement .
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Mon père m'a presque harcelée pour que je le lise haha, donc bon j'ai fini par me lancer dedans, d'autant plus qu'il rentrait dans le parcours L'humain et ses limites en HLP.
(au fait, non je n'ai pas vu le film.... ne me frappez pas.)

En vrai, cela m'intriguait de découvrir cette oeuvre. Même si les deux scénarios n'ont rien à voir, la présence d'androïdes me fit penser à Detroit Become Human, un de mes jeux vidéos préférés.

Et finalement... j'ai bien aimé cette lecture !
Cela mit un peu de temps, pour être honnête. Au début, j'ai eu un peu de mal à accrocher. Mais je pense que c'est surtout parce que j'étais fatiguée les soirs où je lisais. Par la suite, je fus davantage dedans.

Donc malgré un début difficile, tout compte fait, c'était une bonne lecture. Pas pour les personnages (dont je me fiche un peu, oups), à qui je ne me suis pas vraiment attachée et dont j'ai déjà oublié les noms. (j'oublie toujours trop vite les noms, sauf si les livres me marquent...) Mais plus pour la société qui est dépeinte par l'auteur. Je l'ai trouvé hyper intéressante ! le monde inventé par Philip K. Dick m'a vraiment plu (à découvrir en fiction, pas à avoir IRL hein ^^'), et l'oeuvre en elle-même soulève plein de questions.

(Encore une fois, j'avais envie de partager quelques extraits de notes que j'avais construites pour réviser mon bac. Des éléments qui viennent de sites divers - même si en réalité, j'avais facilement compris certains messages de moi-même -)

L'auteur réfléchit sur la notion d'humanité, la notion d'identité. Sur cette Terre dévastée, les robots à apparence humaine et les êtres humains se confondent. Lorsqu'on atteint un tel niveau de perfection dans l'IA qu'il devient difficile, voire quasi impossible, de distinguer un androïde d'un être humain, où se situe la différence ? La frontière ? Peut-on continuer à traiter les robots comme des esclaves dans ces conditions ?...

Cette oeuvre nous amène à nous poser la question mais sans nous fournir de réponse tranchée : qu'est-ce qui fait de nous des êtres humains ?
Et l'être humain peut-il éprouver de l'empathie, voire des sentiments envers un androïde ?

Philip K. Dick développe l'idée que la différence entre les machines et les hommes serait l'empathie. Mais les émotions des êtres humains sont ici bien souvent artificielles et programmées quotidiennement à l'aide d'orgues d'humeurs (ou de boîtes à empathie), de sorte à empêcher la dépression et se retrouver dans un bonheur artificiel. (petite pensée au Soma dans le Meilleur des mondes ^^)

Parallèlement, l'auteur démontre une réelle solidarité entre les androïdes qui tentent de s'échapper et qui accepte parmi eux le « Spécial » rejeté de tous. Seraient-ils dès lors plus « humains » que les humains eux-mêmes ? À travers le personnage d'Isidore, un « Spécial » (victime de radioactivité et dès lors condamné à vivre en reclus sur terre), l'auteur souligne que même un humain, parce qu'il diffère, est alors exclus de la société et traité sans « humanité ».

Philip K Dick reste toujours dans l'ambivalence et la subtilité qui font que le lecteur reste libre de son propre jugement. Tout cela reste encore un questionnement avant tout : Rick Deckard fait-il le mal en pourchassant les androïdes, qui ne sont que des machines après tout ?
L'auteur se situe toujours dans le questionnement (son titre originel est d'ailleurs en forme de question) et ne donne jamais de réponse tranchée, en soulevant des problématiques et ouvrant plusieurs pistes d'interprétation.

---

j'aurais peut-être voulu une fin qui me marque davantage, un truc fort, je ne sais pas trop. J'ai été un poil déçue de la manière dont cela se finissait.

J'ai hésite entre 3,5 et 4. J'aurais mis 3,75 si j'avais pu. J'ai décidé de mettre 4, parce que l'univers était vraiment intéressant. Dans un monde actuel où l'humain veut de plus en plus développer l'IA, j'ai aimé les questions que ce roman posait.

(c'est assez contradictoire d'ailleurs, parce que j'aime cet univers comme j'ai adoré celui de Detroit Become Human, et pourtant j'ai clairement la phobie des robots humanoïdes… :')))
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Dans le tourbillon du forum des trolls (depuis hier ça n'arrête pas), je vais avoir du mal à pondre un avis cohérent sur ce livre.

Dommage parce qu'il est vraiment fantastique, j'ai beaucoup aimé ! Mais je n'ai pas du tout la tête à ça, alors qu'il y a beaucoup de questionnements qui m'ont parlé.
Et ils m'auraient davantage fait parler dans une période calme et posée (mdr !). Quand l'action prime sur la réflexion, j'ai du mal à poser mes idées au clair.

Un peu comme Rick Deckard qui se retrouve piégé dans une situation où sa réflexion le mène à des endroits dangereux pour lui, alors même qu'il n'en a pas vraiment le temps.

Creuser le Mercérisme, le côté mystique de ce bouquin, les interrogations de Rick, sa situation, m'aurait été un vrai régal en d'autres circonstances, mais là, je n'y arrive tout simplement pas.
J'ai juste profité de ma lecture en tant que très bon moment, "qui se lit tout seul", n'est-ce pas Luria ! Et c'est déjà pas mal ! Il faudra que je le relise dans quelques années, dans un moment beaucoup plus zen... Mdr !

LC sur le Forum des Trolls de Babel.
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Alors que "Blade Runner" de Ridley Scott est considéré comme un film culte pour toute une génération je me devais de lire le roman de Philip K. Dick qui l'a inspiré. Je dis bien inspiré car j'ai trouvé une grande différence, le roman ayant été largement édulcoré.

0n retrouve l'ambiance sinistre de San Francisco vidé d'un grand nombre de ses habitants qui ont émigrés vers une des colonies de l'espace après la guerre mondiale Terminus qui a rendu la terre dangereuse en raison des retombées de poussières nucléaires.
Il reste les spéciaux nommés aussi débiles qui sont atteints par les radiations, indésirables et marginaux comme John R. Isidore.
Parmi les normaux il y a Rick Deckard, un Blade Runner, policier chargé d'abattre les androïdes en fuite. Il faut dire que les Nexus-6 fabriqués par la fondation Rosen sont des robots très proches des humains et seuls les tests Voigt-Kampff permettent de les repérer car ils peuvent déceler leur manque d'empathie notamment à l'égard des animaux.
Et là, il y a une grande différence entre le film et le roman car la société est décrite avec son lot d'orgues d'humeurs et de boîtes à empathie où les sentiments peuvent être fusionnés et où l'humain peut entrer en contact avec Mercer, une sorte de gourou. Pour s'occuper, il y a aussi l'ami Buster, compagnon télévisuel et surtout les animaux qui ont une place essentielle.
Sur la terre dévastée, le summum de la richesse ou du bien-être est d'être propriétaire d'un animal vivant (pas électrique). C'est une question de prestige mais c'est aussi consolateur pour guérir de la dépression. D'ailleurs, c'est ce qui différencie les robots des humains d'où le titre d'origine du roman "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?"
Pourtant quand Rick rencontre Rachel Rosen, Nexus-6 d'apparence humaine à qui on a implanté de faux souvenirs, ses convictions commencent à vaciller.

Pas de bagarre sanglante ni poursuite haletante (même si Rick tue six androïdes en deux jours), encore moins de passion amoureuse dans ce roman qui reste plutôt centré sur le sens de la vie donc des questions métaphysiques.


Challenge XXème siècle 2023
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Blade Runner…. Celui qui court sur le fil du rasoir...Fin comme le fil qui sépare nos humanités. Qu'est-ce qu'une humanité ? Quelle frontière poser, imposer ? Et par qui ? Sommes nous seulement un amas de cellules intelligentes, un ensemble de connexions neuronales, du vivant tout simplement ?
Qu'est ce qui nous met en mouvement ? le coeur, l'esprit, la chair, nos désirs, nos envies ? Notre empathie ? Qu'est-ce qui nous fait chuter ? ..
Notre humanité ne tient elle qu'à un fil qui nous relierai à notre besoin fou d'immortalité ? Quantité négligeable ? Remplaçable ? Et si dans ce monde absurde, sans fin, ni foi, peut-on « imaginer Sisyphe heureux » ?…

Astrid Shriqui Garain

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Un collègue de travail vous apprend qu'il a malencontreusement écrasé un petit insecte. Quelle est votre réaction ?

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Bof,ce n'était qu'un insecte
Vous compatissez, mais au fond, vous vous en fichez un peu
Tant mieux ! Vous detestez ces petites bêtes

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Thème : Blade Runner (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?) de Philip K. DickCréer un quiz sur ce livre

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