AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,11

sur 2991 notes
Un… deux… trois… six… Eh merde ! J'ai encore perdu le compte.
Je me tourne et me retourne encore dans le lit… Impossible de m'endormir : j'essaie de vérifier si les moutons ont une prise de courant, et d'un coup je perds le compte.
Ça peut paraître complètement idiot, mais depuis que j'ai lu Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques, de Philip K. Dick, j'angoisse.
Ça a commencé le lendemain : on a regardé le Roi Lion, et j'ai pas pleuré pour Mufasa. A ce moment-là, ma femme se tourne vers moi :
"Mais c'est pas possible, t'es pas humain"
La claque.
Le doute.
Non, pas de doute : je suis humain.
Déjà, j'ai un corps humain… mais Terminator aussi…
Oui mais j'ai des amis que j'aime… enfin… des connaissances… et les voir me procure moins d'émotions que de lire seul un bon bouquin…
J'ai un chien qui m'adore. Voilà, la preuve ultime : il pourrait pas aimer une machine, mon pépère !
Haha ! Des fois, je me fatigue. Comment j'ai pu en arriver là ?

Pour ceux qui ne connaissent pas, Philip K. Dick était l'un des très grands auteurs américains de SF du 20e siècle dont les obsessions tournaient autour de ce qui définit le réel et l'humanité, et les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques est l'une de ses plus célèbres variations autour de l'humanité, amenée à la postérité par son adaptation cinématographique : Blade Runner.

Dessine-moi un mouton
L'histoire se passe en 1992, sur une Terre dévastée par une guerre nucléaire, et seulement habitée par quelques humains n'ayant pas encore migré sur Mars, ou des "spéciaux" n'en ayant pas le droit, victimes des radiations terrestres. Rick Deckard est chasseur d'androïdes à San Francisco, et décide de prendre en chasse six Nexus-6, des androïdes de nouvelle génération qui se sont échappé de Mars pour s'introduire sur Terre. Avec les primes, il espère gagner suffisamment d'argent pour s'acheter un vrai mouton en remplacement de son mouton électrique, les animaux vivants étant un signe de richesse ainsi qu'une preuve d'empathie, qualité suprême de l'humain.

Si vous êtes un spécialiste de l'oeuvre dickienne, vous devriez être en terrain connu, mais si vous ne connaissez pas l'auteur, soyez prévenu : ici, nous ne sommes pas dans un thriller futuriste bourré d'action mais, comme souvent avec Dick, dans une oeuvre au rythme assez lent, qui cherche continuellement à pousser le lecteur à la réflexion.

Qu'est-ce qui définit l'être humain ? L'empathie spécifiquement humaine dont sont dénués les androïdes ? Mais alors pourquoi les humains cherchent à se rassurer sur leur humanité, voire à la prouver, par la possession d'animaux vivants quand ils laissent de côté tout un pan de la population, ces spéciaux victimes des radiations et qui ne pourront plus quitter la Terre ? Pourquoi les humains utilisent-ils des "orgues d'humeurs" qui vont les conditionner dans tel ou tel état d'esprit à la demande ? Et pourquoi les nouvelles générations d'androïdes semblent aussi humaines que les humains eux-mêmes ?

Comme souvent avec Dick, on en ressort avec plus de questions que de réponses, mais c'est encore une fois le but avec l'auteur !
Et comme d'habitude avec les oeuvres de Dick, la première lecture est déroutante : style peu emballant, rythme lent, peu d'action. Cela peut sembler déconcertant, voire même décevant par moments, mais, comme d'habitude, le livre poursuit son oeuvre une fois sa lecture terminée, poussant sans cesse le lecteur à s'interroger.

C'est quand même incroyable de se mettre dans un état pareil pour un bouquin, mais c'est ce qui est fort avec Philip K. Dick : il arrive toujours à amener des doutes, des questionnements sur ce que sont la réalité, l'humanité. Sacré Philip, il a failli m'avoir !

Je caresse mon chien en me moquant gentiment de moi-même. Comment j'ai pu croire à un truc pareil ? En passant ma main sur le flan de mon pépère, je sens un truc bizarre… Putain, des piles !
Commenter  J’apprécie          124
Mon premier roman de K. Dick (j'avais lu un recueil de nouvelles mais pas un roman) et j'ai vraiment accroché, plus encore : j'ai adoré !

Dans ce futur, les animaux sont devenus très chers, précieux, voire même rares et cela nous communique une certaine nostalgie. Les vrais étant hors de prix, des répliques androïdes (réplicants) son disponibles. Ils sont déroutants et ne sont pas à la hauteur des vrais mais ils sont également essentiels dans cette société ravagée par la dernière guerre. En effet, ne pas avoir un animal voudrait dire ne pas avoir d'empathie et c'est exactement ce qui différencie les vrais humains des réplicants. Parlons-en des réplicants : les androïdes nexus 6, qu'on ne peut différencier de l'homme si ce n'est par leur manque cruel d'empathie ! Sinon, impossible de les remarquer, leurs habitudes même sont calquées sur les nôtres.

Rick, notre BladeRunner (personne ayant la lourde de tâche de réformer les réplicants illégaux), aura bien des difficultés à arrêter les nexus 6 qui ont fraudé et qui sont près à beaucoup pour garder leur liberté. Ce sera donc une mission des plus délicate et pratiquement une mission suicide.
Au fait, quelle serait la vie d'un homme qui épouserait un android ? Cette question , Rick se la pose par moment... Surtout lorsque son chemin va croiser celui de Rachel, réplicante aux airs innocents et au charme insolent.

Dans Blade Runner, on est transporté par ci, par là d'une émotion à une autre et d'un point de vue à un autre. Tout semble si cohérents et pourtant si différent, on se sent bousculé par les personnalités différentes que l'on croise tant on les comprend chacune et que l'on partage un minimum de points de vues et de sympathie à l'égard de toutes...

La trame, qui semble assez classique, se révèle remplie de subtilités et de changements de situations avec son lot de petits moments stressants. Rick est à lui seul rempli d'un caractère propre mais aussi légèrement mystérieux. Ses réactions pourront être perçues de différentes façons en fonction des lecteurs et de leur à priori. On est surpris plus d'une fois par les éléments perturbateurs nombreux et le style est très facile à lire, même si l'entrée en matière peut dérouter dans les 20 premières pages.

Je termine là, car il y aurait tellement à dire et à la fois tellement à taire pour ne pas gâcher les belles surprises de ce romans.

Un livre à ne pas laisser passer pour peu qu'on apprécie ou s'intéresse simplement à la SF, quoi qu'il est même bon a mettre entre toute les mains !

Vous pouvez retrouver cette critique sur mon blog :
Lien : http://lazonelibre.eklablog...
Commenter  J’apprécie          120
Voici une sorte de dystopie, certes dans un futur un peu plus lointain et plus spatial, compliqué et socialement tyrannique, mais sans vraiment beaucoup plus de maltraitance ni de terroristes qu'aujourd'hui.
Dystopie, car avec l'impression de se retrouver dans un polar, avec des gens normaux, ayant une vie normale. Impression renforcée par le caractère de notre héros…ou anti-héro même.

Le rythme de la narration est plutôt lent, le scénario riche et structuré, les personnages bien travaillés.

Les dialogues et l'état d'esprit de notre héros sont bien ciselés, mais globalement un peu déphasés de l'action, sensation sans doute lié à l'état du héros (qui n'est pas bien dans ses baskets).

Puis tout se délie, le rythme reste avec une certaine lenteur, mais il reflète l'état d'esprit du héros : alors qu'il court à droite et à gauche, qu'il dézingue à tour de bras, son parcours intellectuel, lui, suit son cours plus laborieusement. Il grandit vers plus d'empathie (envers les androïdes), vers plus de compréhension sur la nature d'être humain et nous fait ressentir ce que serait un monde sans animaux, sans végétaux. le récit nous montre également l'effet du contrecoup d'une séquence intense, à 100 à l'heure, avec le relâchement de la pression, physique et intellectuel.

Un roman bien écrit et surtout très riche en messages !
Commenter  J’apprécie          110
Roman culte de la SF, nous plongeons dans un univers sombre, très sombre même, où la poussière radioactive s'infiltre partout, où les animaux sont électriques car les « vrais » sont hors de prix et la plupart ayant carrément disparus.
Un véritable marché s'organise d'ailleurs autour de leur vente, de leur fabrication et de leur entretien.

Philippe K. Dick à la faculté de faire naître beaucoup de questions philosophiques et nous laisse le soin de trouver nos propres réponses.

Ce futur est une noirceur abyssale où l'homme ne désire que fuir la Terre pour aller sur Mars.
Nous suivons Rick Deckard qui rêve de remplacer son mouton électrique par un animal vivant et pour cela il va accepter un contrat où il doit exécuter 6 androïdes dernière génération.
Nous suivons également John Isidore, un « spécial » (homme atteint génétiquement par les radiations) qui vit reclus dans un immeuble abandonné. J'ai beaucoup apprécié ce personnage méprisé, touchant et si seul.

L'auteur crée un univers riche, profond, parfois un peu confus et complexe mais tellement intéressant :

🤖 le Mercérisme : nouvelle religion
🤖 le Voigt-Kampff : permettant de démasquer les androïdes en testant les capacités d'empathie du sujet
🤖 Orgue d'humeur Penfield : permet de programmer son état d'esprit de la journée.
🤖 La tropie : les objets inutiles qui se reproduisent
🤖 le Sidney : sorte d'argus qui donne la valeur des animaux et indique, par un horrible « d'» s'ils sont disparus

Les réflexions autour de la notion d'humanité et d'empathie sont passionnantes même si la toute fin peut paraître quelque peu nébuleuse.

N'ayant pas encore vu le film de Ridley Scott (oui je sais c'est une honte pour la fan de SF que je suis 🙈) je sais déjà que les deux oeuvres sont différentes mais j'ai maintenant hâte de pouvoir les comparer.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          111
Lecture du mois de mai sur Babelio ! Venez en parlez sur le forum !

Après la Guerre mondiale Terminus, la Terre est devenue une planète hostile couverte d'une poussière radioactive qui a provoqué la disparition de la végétation et des animaux et qui entraîne la pourriture de toute chose, animé et inanimé. Les humains ont émigré en masse vers les colonies spatiales, attirés par la promesse de recevoir un androïde. "Ainsi s'était effectuée l'émigration, l'androïde servait de carotte, les retombées radioactives de bâton." (p. 21) Mais tous les humains n'ont pas quitté la Terre : les "spéciaux", qu'ils soient débiles ou contaminés par la poussière, n'ont pas le droit au rêve extraterrestre. Restent également les blade runners, comme Rick Deckard : il traque les androïdes échappés des colonies et les "réforme". Quand six Nexus-6, des androïdes dernière génération, débarquent illégalement sur Terre et que sa route croise celle de la belle et énigmatique Rachel Rosen, Rick Deckard est confronté à d'étranges problèmes de conscience.

Sur la planète dévastée par les retombées radioactives, il est impossible ou rarissime de trouver des organismes vivants en liberté. Mais une preuve de moralité et d'humanité est de posséder et de prendre soin d'un animal. Un marché considérable et formidablement organisé s'est développé dans ce sens. L'Argus édicte le prix des animaux. Rick Deckard possède un mouton électrique et ne rêve que d'"acheter un vrai mouton pour remplacer l'imitation électrique." (p. 8) C'est une obsession qui ne le lâche pas. Envieux de la jument de son voisin, il est comme tous les humains restés sur Terre. Il exprime une passion folle pour le vivant, pour l'animé. Les animaux électriques ne sont qu'un pis-aller vaguement honteux, mais que l'on entoure de soins onéreux. L'apparence du vivant finit par ne plus suffire. À mesure qu'il développe de l'aversion pour son métier, il se considère comme "un élément du processus entropique de destruction de la forme" (p. 105), reconnaissant ainsi que les androïdes ne sont pas que des objets animés.

Une religion nouvelle s'est développée sur Terre. le mercerisme, via les boîtes à empathie, permet la fusion avec Wilbur Mercer, un homme qui était capable d'inverser le sens du temps. En se connectant à l'appareil, les humains entrent en communion avec le vieux père et avec tous les êtres connectés. La boîte à empathie, "c'est comme le prolongement de votre propre corps ! C'est la seule façon d'entrer en contact avec les autres hommes, quoi, de cesser d'être seul !" (p. 74) Mais au plus fort de leur solitude, les êtres humains ne tolèrent pas de côtoyer des androïdes, aussi aboutis soient-ils. L'humanité est devenue un sésame indispensable. le test Voigt-Kampff permet de savoir qui est humain et qui ne l'est pas en déterminant les capacités d'empathie que seules possèdent les hommes. Mais au fil des prouesses technologiques, "les androïdes [forment] désormais une section - inférieure, certes - de l'humanité." (p. 36) Certains androïdes, auxquels ont été implantés de faux souvenirs, se prennent même pour des humains. Dès lors se pose les questions de l'identité, de l'humanité et du rapport à l'autre. Éprouver de l'empathie pour les androïdes, comme le fait le "spécial" John Isidore ou tardivement Rick Deckard, est-ce anormal ? Est-ce une forme supérieure d'humanité ?

Les journées sont rythmées par l'usage de l'orgue d'humeur et l'écoute de l'émission de l'Ami Buster. Sans cesse, il s'agit de faire cohésion, de se sentir appartenir à un tout et en éprouver de la satisfaction. Iran, l'épouse de Rick, exprime une vague rébellion à l'égard de cette démarche. Elle nourrit sans honte une dépression et refuse de se satisfaire de l'existence qu'elle mène. Elle est la première à émettre un sentiment de compassion pour les androïdes. Pour les humains, il est évident que "la faculté empathique ne peut appartenir qu'à un animal social. [...] de toute évidence, le robot humain était un prédateur solitaire." (p. 37) Or, les Nexus-6 ne sont pas agressifs. Priss Stratton, Irmgard et Roy Baty veulent surtout échapper au contrôle des hommes et mener une vie humaine normale. Mais dans ce monde en déréliction et en décomposition, il semble ne pas y avoir de place pour des formes de vie trop évoluées.

Moi qui lis peu de science-fiction, je ne peux pas comparer ce livre au reste du genre. Mais cette lecture m'a emballée et mon coeur a suivi. Il règne une tension constante dans le texte, que ce soit pendant la traque des Nexus-6, pendant les tests du Voigt-Kampff ou quand les personnages prennent conscience de certaines réalités. le décor post-apocalyptique forme un arrière-plan discret, mais pesant. Les descriptions de la ville qui part "en bistouille" ou l'émerveillement devant la découverte d'une araignée contribuent à célébrer la vie et le mouvement. Ce roman, d'un genre réputé parfois obscur, est tout à fait accessible. Il développe avec brio des réflexions sociales et philosophiques.

Le film de Ridley Scott, qui a donné son titre aux rééditions du roman, s'est largement inspiré du texte original, mais a également fait preuve de beaucoup d'audace. L'action se passe à Los Angeles en 2019. Rick Deckard est célibataire (youpi !), il n'a pas de mouton électrique et il est bien plus désabusé que dans le livre. La ville est inexplicablement (ah les adaptations...) envahie d'une population asiatique. Rachel Rosen n'est pas une garce manipulatrice. John Isidore est remplacé par J.-F. Sébastien, un généticien au grand coeur qui se fait piéger par les androïdes. Enfin, le film fait fi du mercerisme et de l'obsession pour les animaux.

Les Nexus-6 sont sans conteste bien plus violents, surtout Roy Baty. Sa compagne est Priss, et non Irmgard, et elle est tout aussi dingue que son homme. Dans le film, les androïdes ne veulent pas vraiment vivre comme des humains, ils veulent surtout vivre plus longtemps. Ils se savent programmés pour une durée déterminée et veulent lutter contre la dégénérescence biomécanique qui les guettent.

La ville sombre, grise et pluvieuse traduit bien l'atmosphère du livre. La lumière est rare et éclaire souvent la crasse et la laideur, à tel point qu'on préfère l'obscurité. L'affrontement final entre Rick (Harrisooooon) et Roy déploie une tension haletante. Les dernières images, avec la colombe, sont d'une rare beauté, comme chaque fois que le sublime se dégage du grotesque.

J'ai vu ce film il y a quelques années et je me rappelle m'être (ennuyée) endormie. J'avais le souvenir d'un film lent et poussif. Je l'ai davantage apprécié hier, même si je n'ai pas pu m'empêcher de comparer le film au livre. Mais il me semble finalement que l'oeuvre de Ridley Scott doit être considérée indépendamment de celle de Philip Kindred Dick. le réalisateur, sans le dévaluer, a magnifié le livre et lui a offert une visibilité durable. Voici deux oeuvres à ne pas manquer (dit-elle avec 20 ans de retard...)

Lien : http://lililectrice.canalblo..
Commenter  J’apprécie          110
Ce livre qui m'était inconnu mais familier, en raison de l'adaptation en film par Ridley Scott.
J'ai eu du mal à me libérer de mes images mentales pendant la lecture. Par exemple Rick Deckard était Harrison Ford. Pourtant il y a aussi des différences entre les deux oeuvres: le roman me semble plus riche. Là où le le film s'intéresse principalement à une histoire individuelle, le livre amène davantage à réfléchir à l'échelle de l'humanité.

L'empathie comme preuve d'humanité est un choix intéressant: les humains se différencieraient des androïdes par leur capacité à ressentir de l'empathie pour les personnes et les animaux. Mais les androïdes ont-ils des "sentiments" pour leur semblables ? Que se passe-t-il si un humain ressent de l'empathie pour un androïde ? Les derniers habitants de la terre ont-ils vraiment de la compassion pour leurs congénères "têtes de piaf"? Et quid des personnes déviant de la norme psychiatrique, humaines mais en déficit d'empathie ?

C'est une belle histoire , qui soulève beaucoup de questions et qui n'apporte pas de réponses à toutes. À nous d'imaginer la nature profonde du Mercérisme, les motivations de Rachel ou la nature de Deckard.

Cette lecture m'a donné envie de revoir les films, qui sont visuellement très réussis.
Commenter  J’apprécie          100
À mon immense surprise, j'ai adoré cette lecture. Je n'ai mis que quatre étoiles car malgré le fait que ce soit un monument de la littérature, certains aspects ont quand même un peu pris la poussière (pour rappel, ce livre est sorti en 1968). Malgré tout ce fut une excellente lecture.

Challenge 2023 : un roman dans un genre littéraire que je n'aime pas.
Commenter  J’apprécie          102
Un roman de science-fiction post-apocalyptique à lire pour les amateurs du genre. Dans une Californie dévastée et presque vidée de ses habitants, ceux qui restent se shootent aux émotions artificielles et à la religion du mercerisme, et craignent la contamination qui pourrait faire d'eux des "spéciaux", ces humains intellectuellement déficients considérés comme inférieurs.

Rick Deckard, chasseur de primes, a pour mission d'éliminer les androïdes qui se sont affranchis du système d'esclavage dans lequel ils sont maintenus. Des androïdes de plus en plus intelligents, de plus en plus difficiles à distinguer de vrais humains...

Une réflexion à plusieurs strates sur ce qui définit vraiment la valeur de l'humanité et des êtres vivants. Des androïdes (et des humains) plus ou moins doués d'empathie, des animaux électriques pour remplacer les vrais disparus définitivement, un nouveau culte dont on ne sait pas s'il est réel ou une vaste supercherie... Philip K. Dick brosse un portrait par moment très drôle et par moment glaçant de ce futur pas si lointain.

Avec quelques défauts, cependant. le récit avance vite et ne prend pas le temps de beaucoup creuser la psychologie des personnages, d'instaurer une ambiance et un suspense qui aurait pu le rendre encore plus prenant.

Mais pour tout ce qu'il aborde, ce qu'il permet de questionner, un roman à lire.
Commenter  J’apprécie          100
Le grand piège des "moutons électriques" est de lire après avoir lu le film. D'abord parce que le film conditionne les images que l'on peut se faire de l'univers de PKD, ensuite parce qu'on s'étonne que l'histoire ne soit pas la même. On en vient alors à comparer l'incomparable.
à ceux qui auraient vu le film et se poseraient la question de lire le livre, il faut d'abord dire que ce sont deux oeuvres distinctes, sans doute complémentaires, mais on n'y retrouvera pas tout à fait les mêmes intrigues, les personnages sont sensiblement différents.
Quand à l'univers, il est dur de se défaire des images de la version de Ridley Scott, mais quand on fait cet effort, on perçoit quand même quelque chose de différent.
Peut-être que l'intérêt de cette lecture réside là : non pas dans la comparaison mais dans la tentative de déceler "l'idée originale", de parvenir à percevoir l'oeuvre de PKD telle qu'elle a dû apparaitre à ses premiers lecteurs. Pas simple mais l'exercice est passionnant et me permet, au bout du compte, de comprendre à quel point ce roman est une claque.
Commenter  J’apprécie          101
'ai enfin découvert ce classique de la SF ! Et ce ne sera pas mon dernier de l'auteur puisque j'ai vraiment apprécié ma lecture.
.
Le monde est dévasté, recouvert par les cendres nucléaires. La population émigre sur Mars et celle qui reste sur Terre ne vit plus que pour regarder ou écouter une émission à la télé, ou vivre une expérience avec Mercer dans la boite à empathie. Les animaux deviennent rares, et chers. Ceux qui n'ont pas les moyens d'en acheter, s'en font fabriquer.
.
C'est le cas avec Rick Deckard, chasseur de primes d'androïde pour la police, qui a un mouton électrique. Il va accepter une mission afin de gagner assez pour s'acheter un vrai animal.
.
On y rencontre aussi Isidore, un homme seul, un "spécial" qui n'a pas le droit d'aller sur Mars car trop atteint des radiations.
.
On y suit aussi certains androïdes qui envahissent la Terre. Ceux que Rick doit arrêter. Les derniers modèles, les plus perfectionnés, ceux qui sans un test particulier peuvent tout à fait se confondre avec les humains.
.
Ce qui m'a plu dans ce roman, ce sont les questions autour de l'humanité. Tout ce qui fait qu'on est humain et non androïde. Notre capacité d'émotion et d'empathie qui nous différencie, et qui est particulière à tout un chacun. Notre capacité à croire aussi, avec la religion de Mercer ou les émissions de Buster.
.
En bref : une très bonne découverte de ce classique, et j'ai hâte d'en lire d'autre de cet auteur.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (9280) Voir plus



Quiz Voir plus

Test Voight-Kampff

Un collègue de travail vous apprend qu'il a malencontreusement écrasé un petit insecte. Quelle est votre réaction ?

Vous êtes infiniment triste
Bof,ce n'était qu'un insecte
Vous compatissez, mais au fond, vous vous en fichez un peu
Tant mieux ! Vous detestez ces petites bêtes

6 questions
578 lecteurs ont répondu
Thème : Blade Runner (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?) de Philip K. DickCréer un quiz sur ce livre

{* *}