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Francis Ledoux (Traducteur)Yann Yvinec (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070309405
320 pages
Gallimard (21/09/2006)
3.75/5   81 notes
Résumé :
Petite divinité domestique, tour à tour silencieuse et volubile, le grillon est l'âme de la maison. Symbole du bonheur et de la sérénité, il apaise les coeurs rongés par le doute, la colère ou l'aigreur. Extraordinaire conteur, Dickens dénonce la misère de la société industrielle tout en évoquant la vie quotidienne avec humour et s'impose comme l'un des plus grands écrivains anglais du XIXᵉ siècle.
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Le Grillon du foyer (titre original : The Cricket on the Hearth. A Fairy Tale of Home) est une nouvelle de Charles Dickens. Parue le 20 décembre 1845, cette nouvelle se présente dans la version des éditions Nelson (Édimbourg, Écosse) en petit format (11 x 16 cm) et bénéficie d'une couverture sympathique dite « en trois couleurs » qui représente John confortablement assis dans son fauteuil au coin d'un feu de cheminée et Dot, sa femme, lui tendant affectueusement une pipe à long manche qu'elle vient de bourrer. le Grillon du foyer est le troisième des cinq contes de Noël de Dickens et c'est aussi un des plus populaires. Regroupé avec quatre autres contes de Noël, le Grillon du foyer a eu un succès retentissant lors de sa parution.

L'histoire ? John (page 21) est « le meilleur, le plus dévoué et le plus affectueux des maris ». Sa femme, Dot, correspond à l'image de l'épouse idéale (page 66) : elle est « une compagne patiente, une garde dévouée, une fidèle amie, infatigable, fidèle, attentionnée et aimante ». Ils vivent tous deux un grand amour sous la protection du grillon de leur foyer, car (page 20) « chacun sait qu'un grillon de cheminée porte bonheur à une maison ». Quand Tackleton, un voisin, leur dit qu'il compte se marier, alors (page 25) le grillon du foyer se tait et « l'atmosphère de la pièce » perd « de sa gaieté ». Songez donc (page 34), Tackleton voudrait épouser May, une jolie jeune femme de plusieurs années sa cadette ; or Tackleton est une sorte d'ogre domestique qui exècre les enfants, enfants dont il tire pourtant sa fortune puisqu'il fabrique des jouets à leur attention, mais pas n'importe quels jouets, des jouets terrifiants (« tout nouveau jouet capable de donner le cauchemar l'enchantait »). Tackleton (page 38) est en outre un tueur de grillons ! Caleb, un autre voisin de John, vit avec sa fille, Bertha, aveugle de naissance. Ils fabriquent tous deux des jouets (page 50) : des poupées, des maisons de poupées, des arches de Noé, des charrettes, des violons, des tambours, des clowns et des animaux à ressorts et à manivelles. Caleb fait l'impossible pour rendre Bertha heureuse ; il lui fait croire qu'elle vit dans le luxe car c'est le seul moyen qu'il ait trouvé pour lui témoigner son amour et lui apporter un peu de joie, dans (page 56) une « comédie perpétuelle pour l'amour de sa fille infirme ». Un jour, Tackleton surprend Dot en conversation avec un jeune homme. Ce jeune homme, prénommé Édouard, est le fils de Caleb : revenu des Amériques (page 132), Édouard est fort, vigoureux et hâlé. Tackleton fait croire à John que Dot le trompe, ce qui déclenche la colère de John qui songe à tuer Édouard. Heureusement, il n'en fera rien car le grillon du foyer et les bonnes fées veillent à conserver chez tout ce beau monde d'excellentes relations, qui plus est en ce temps de Noël. A la fin de cette nouvelle, John et Dot se retrouvent « nageant dans le bonheur le plus complet ».

Mon avis ?

Il s'agit d'un conte de fées, et ce conte est attachant, pour ne pas dire émouvant si tant est qu'on ait la larme à l'oeil facile. Or, Noël qui est une période particulière de l'année, correspond dans l'imaginaire collectif à un moment de générosité, de pardon et d'amour. Ce récit, qui fait vibrer la corde sensible de chaque lecteur, est écrit par un conteur inimitable. Voyez plutôt : c'est avec le chant combiné de la bouilloire et du grillon du foyer que commence la nouvelle. Et le lecteur nage très vite dans la plus complète félicité : le foyer de John et de Dot est un foyer modèle où les vieilles personnes reçoivent un accueil chaleureux ; la misérable bicoque dans laquelle vit Bertha se transforme, sous la parole magique de Caleb, en une magnifique habitation où les jouets mènent une vie délicieuse. Et même Tackleton, qui incarnait au début du récit la méchanceté la plus noire, finit par s'excuser auprès de John et de Dot, époux admirables auxquels il offre un superbe gâteau et des jouets pour leurs enfants, avant d'inviter l'acariâtre Mme Fielding à danser : une transformation qui n'aurait pas été possible sans la magie de Noël, les fées et le grillon du foyer !

Conteur hors pair, Dickens nous brosse avec humour (il s'agit d'humour anglais) et ironie des portraits pittoresques, à la limite de la caricature : ainsi (page 76), Tackleton était « aussi parfaitement à l'aise et véritablement dans son élément qu'un jeune saumon au sommet de la grande pyramide » et quant à Mme Fielding, raide et guindée, elle n'hésite pas à déclarer (page 77), empreinte de convenances et tenant des propos aussi solides qu'irréfutables, qu'il faut « être correct ou mourir ». de plus, vous trouverez quelques clins d'oeil amusés et taquins à l'adresse d'un lectorat ou d'un public pétri de bonnes manières : ainsi (page 67), « le vieux cheval, dont Tackleton avait décoré la tête de fleurs et de rubans, avait usé de la permission qu'il avait d'abîmer la route pour plus que la valeur du droit de péage que son maître versait journellement à la barrière, en imprimant sur le sol d'impatients autographes ». Quant au chien Boxer, son comportement (avec ses allers et venues particulièrement divertissantes) ressemble parfois à celui d'un être humain. le coup de pinceau est globalement net et précis : du beau travail !

Au-delà de ça, Dickens ne fait pas dans l'analyse psychologique raffinées. Et la candeur naïve dont il affuble John, Dot et Bertha semblera friser le ridicule ; ainsi (page 103), le grillon se met à chanter « réveillant ce qu'il y avait de meilleur en lui » et (page 108) les fées se tournent vers John pour le calmer et le conseiller, lui montrer que Dot est toujours belle et souriante, active, radieuse, charmante, un « vrai soleil de la maison ». En outre, en pleine ère victorienne, Dickens se limite à nous montrer des foyers misérables où, certes, la misère des uns est criante de réalité par rapport à l'avarice des autres (Caleb ne fait-il pas croire à Bertha qu'il est choyé par son employeur?), mais il n'y a pas de réelle dénonciation de la misère sociale et des ravages de la révolution industrielle. Alors, Dickens serait resté dans le politiquement correct ? le sujet de cette nouvelle c'est le mariage et la fidélité : la morale de cette nouvelle c'est que le grillon veille et aide les gens à voir plus clair, à distinguer le bien du mal ! Dans le Grillon du foyer Dickens, sous couvert d'un conte de Noël, nous livre avec tous les archétypes habituels (un vieux méchant, une jeune amoureuse, un jeune soupirant, des fées …) et au milieu de situations incongrues et surnaturelles (les fées rendent visite aux personnages et leur parlent, afin de les guider !) une réflexion optimiste, dynamique, humoristique et amusée sur la vie quotidienne de son époque. Conte de Noël, tendre et bien mené, comédie ou farce douce et sucrée ? En tous cas, un texte agréable, à lire ou à relire.
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Avec ce Grillon du foyer, Dickens rejoint ma Bibliothèque de la Bienveillance aux côtés de Tillier et d' Erckman-Chatrian.
Le récit est joyeux et entraînant, qui donne vie à une bouilloire sifflante et à un grillon porte-bonheur qui lui répond... Et puis à John, Dot, et leur baby.
Les temps sont rudes, en ce dix-neuvième siècle dur aux pauvres... Et Dickens offre une véritable histoire aussi bienveillante et réconfortante.
Mais pas si mièvre et naïve qu' on pourrait croire au premier abord.
Alors, le bonheur est menacé un moment et le "méchant" du récit est plus vrai que nature. Mais Dickens le sait, le méchant n'est qu'un être malheureux, chagrin et tout prêt à s'amender en s'ouvrant au bonheur pourvu que le déclic se produise et qu' une occasion lui soit donnée.
Tous l' art de ce grand conteur que fut Dickens, se déploie dans cet enchantement vivant de personnages et d'objets pittoresques.
Alors, si vous avez un grillon dans votre foyer, conservez-le précieusement lui et son chant....
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Même si j'aime bien Dickens, je dois dire que "Le grillon du foyer" m'a un petit peu échappé. J'ai surtout apprécié le troisième cri où le rythme est plus soutenu.
Avec ces histoires de mariage où l'épouse est plus jeune que le marri et fini par générer de la jalousie même sans raison, ou alors celle de la fiancée plus jeune qui va avoir la bonne fortune d'épouser son amoureux au lieu d'épouser un vieux monsieur aigri et antipathique jusqu'à ce qu'une bonne fée où un esprit ( mais là je m'éloigne), lui accorde un coeur généreux.
Un court récit avec une fin heureuse et c'est bien ce qui compte en cette période de fête.

Challenge solidaire 2019

Challenge RIQUIQUI 2019
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Un grillon qui chante dans la cheminée porte bonheur à la maisonnée.

Dans ce conte on pénètre en hiver l'intérieur chaleureux d'une maison réchauffée par le foyer de la cheminée et j'apprécie particulièrement combien Charles Dickens sait rendre l'atmosphère et décrire les sensations mêlées des petites habitudes de chacun : on s'y croirait !
Il n'hésite pas à établir des listes et on ne se lasse pas, dans cette langue soignée du XIXe siècle, un rien british avec les noms aux consonnances spécifiques.
Puis des personnages font leur entrée et le récit s'anime et se complique. Ils vont passer par diverses émotions à tour de rôle et là aussi le talent de l'auteur s'exprime à souhait ! La description tourne parfois à la caricature avec des expressions imagées très amusantes.
L'intrigue se joue sur fond de peinture de la société de l'époque et de la misère de certains ouvriers, assortie d'une réflexion sur le mariage mais l'humour n'est jamais loin.
On frôle le drame… mais je n'en dis pas plus pour ne rien dévoiler aux futurs lecteurs.

Dickens a donc le talent de nous mener en quelques pages du rire aux larmes. Un sacré conteur !! J'ai envie de m'essayer maintenant à des romans plus longs de sa plume…
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Je viens de passer un peu plus de deux semaines en compagnie de Charles Dickens et de ses contes de Noël. Je viens de terminer le grillon du foyer et je me sens remplie d'amour.

Ne me regardez pas avec cet air étonné, Dickens a su me cueillir avec un conte de fées attendrissant et pétri d'humanité.

Certes, le trait est gros. J'ai l'impression que c'est la marque de fabrique de l'auteur. Les personnages sont des stéréotypes ambulants avec des caractères sans nuance. Les pauvres sont d'une bonté désarmante et les pires avanies leur tombent dessus avec régularité. Les riches (ou moins pauvres comme ici avec Tackleton) sont avares, orgueilleux, laids et leur âme est corrompue.

Et bien sûr, comme nous sommes dans un conte, tout est bien qui finit bien. le "méchant" s'adoucit, les quiproquos sont résolus, l'amoureux disparu réapparaît au bon moment et tout est pardonné.

C'est sucré, presque mielleux. Et pourtant j'en redemande parce que, en ces temps de discorde et de colère, un peu de douceur ne fait pas de mal. Et on pourra me taxer de naïve mais je continue de croire à la possibilité d'un monde meilleur.

Et puis c'est superbement écrit. Dickens a un talent de conteur inouï. Même quand il décrit quelque chose d'aussi banal qu'une bouilloire sur le feu, c'est intéressant.
L'auteur a également beaucoup d'humour, il y a quelques scènes cocasses avec miss Slowbody qui allègent le récit.

Une chose est sûre, je ne vais pas en rester là avec Dickens. Il faut que je fasse de la place sur mes étagères pour ses romans.

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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
page 71
[...] Boxer, mieux qu'une demi-douzaine de chrétiens, contribuait à provoquer ces reconnaissances amicales. Tout le monde le connaissait sur la route, en particulier les volailles et les cochons, et lorsqu'ils le voyaient arriver, trottant de côté, pointant les oreilles d'un air inquisiteur et dressant son bout de queue avec fatuité, ils se hâtaient de se retirer dans les bâtiments les plus éloignés sans attendre l'honneur d'entrer avec lui en contact plus intime. Il avait à faire partout, s'engageait dans tous les chemins, jetait un coup d’œil dans tous les puits, s'élançait dans toutes les maisons, faisait irruption dans toutes les écoles, effarouchait tous les pigeons, faisait dresser la queue de tous les chats et pénétrait comme une vieille pratique dans tous les cabarets. [...]
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J'ai dit que Caleb et sa pauvre fille aveugle vivait là ; mais j'aurais dû dire que Caleb y vivait, et que sa pauvre fille aveugle vivait quelque autre part - dans une demeure enchantée dont l'ameublement appartenait à Caleb, où il n'y avait ni pauvreté ni misère, et où jamais n'entra le souci. Caleb n'était sorcier que dans l'unique sorcellerie qui nous reste : la sorcellerie de l'amour dévoué et impérissable.
La jeune aveugle ignora toujours que le plafond de leur demeure était d'une teinte sale ; que les murs étaient couverts de taches et dépouillés de leur revêtement de plâtre, lézardés même en plus d'un endroit, et laissant chaque jour à l'air un plus large passage ; la jeune aveugle ignora toujours que les solives vermoulues menaçaient ruine ; que la rouille rongeait le fer ; la pourriture, le bois ; la moisissure, le papier... enfin que cette baraque perdait chaque jour quelque chose de sa forme primitive et de ses dimensions régulières. La jeune fille ignora toujours que des faïences et poteries informes ou ébréchées étaient sur la table ; que le découragement et la tristesse étaient dans la maison ; que les cheveux rares de Caleb grisonnaient de plus en plus devant ses yeux privés de la vue. La jeune aveugle ignora toujours qu'ils avaient un maître au coeur froid, dur, exigeant odieux ; bref, elle ignora toujours que Tackleton était Tackleton ; mais elle vécut dans la croyance qu'un original se plaisait à jouer le bourru bienfaisant, et remplissant à leur égard le rôle d'un ange gardien dédaignait d'entendre une seule parole de reconnaissance.
Toute cette fiction était l'oeuvre de Caleb, l'oeuvre de ce père naïf ! Lui aussi, il avait un cricri dans sa cheminée ! Pendant qu'il écoutait mélancoliquement sa musique, alors que l'orpheline aveugle était encore une enfant, cet Esprit lui avait inspiré la pensée que même son infirmité cruelle pouvait se changer presque en bienfait du Ciel, et qu'il dépendait de lui de rendre sa fille heureuse par ces petits artifices.
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Il fait nuit noire, chantait la bouilloire ; les feuilles mortes s'entassent, pourrissantes, au bord de la route ; au-dessus tout est brouillard et ténèbres, au-dessous argile et boue ; un seul allégement à toute cette triste et fuligineuse atmosphère, et je ne suis pas sûre que c'en soit un, car c en'est qu'un éclat de pourpre sombre et violente où le soleil et le vent se sont entendu pour embraser les nuages coupables d'un pareil temps ; la plus grande étendue perceptible n'est qu'une longue bande noire et lugubre ; le poteau indicateur est tout engivré, le verglas recouvre le chemin, la glace n'est point de l'eau et l'eau n'est plus courante : on ne peut pas dire que rien soit dans l'ordre ; mail il approche, il approche, il approche...!
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Ce chant de la Bouilloire était une invitation et un souhait de bienvenue pour quelqu'un qui n'était pas dans la maison, pour quelqu'un qui allait arriver, qui approchait de cette petite maison et de ce feu pétillant ; Mistress Peerybingle le savait bien, elle qui était assise pensive devant le foyer.
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Ce n'était pas moins agréable de voir John le voiturier, sur une observation de Dot, retenir sa main qui était sur le point de toucher l'enfant, comme s'il craignait de le briser, et se contentant de le regarder à distance avec orgueil ; tel qu'un gros chien ferait vis-à-vis d'un canari, s'il arrivait qu'il en fût le père.
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"Une des plus grandes auteures américaine actuelle qui revient avec un chef d'oeuvre ! Une transposition de David Copperfield dans les Appalaches digne de Charles Dickens ! " - Jean-Edgar Casel.
Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/on-m-appelle-demon-copperhead.html
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