Autoportrait d'une danseuse

Challenge plumes féminines 2023 – n°19

Roman (biographie) reçu lors de la Masse Critique de Janvier. Je remercie Babelio et les éditions Rue St Ambroise pour l'envoi de ce court opus. Je l'ai sélectionné car la sujet m'intéresse ; plus jeune, je voulais devenir danseuse étoile. Par contre, par la suite du projet inaccessible, je m'étais désintéressée du sujet…

L'auteure alterne son récit entre passé et présent. C'est assez confus et les périodes du passé mélangées. Ça se laisse lire mais nous n'apprenons que peu de choses sur le métier de danseuse, surtout pour celles qui en ont déjà fait. Je trouve dommage qu'une danseuse est si peu de choses à dire sur son métier, avant sa retraite en 39 ans. Elle nous parle plus des classes petite fille ou quand elle devient prof de danse… Ce qu'elle nous raconte n'a de valeur que pour elle, ça ressemble d'ailleurs plus à un journal intime et n'aurait pas dû être édité… On en apprend également plus sur sa mère que sur la danse et les ballets… Même son style littéraire laisse à désirer, c'est plat et insipide. Elle aligne les phrases sans émotion… J'en suis même venue à me demander si elle avait été danseuse étoile… Après une petite recherche internet, elle n'est mise en avant qu'avec ce livre et cette maison d'édition (Rue St Ambroise), point de danse dans l'histoire… En prime, quelques coquilles ou mots en trop se baladent au gré de cette « biographie » (p16 : mot en double / p43 : iambe pour jambe / …).

Comme vous l'aurez compris, ce court opus a été une déception et la fin de la lecture s'est faite en diagonale. On y apprend bien peu d'éléments sur la danse classique qu'on ne sache déjà. Je vous conseille néanmoins de le lire pour vous en faire votre propre avis. Pour ma part, je passe à une lecture un peu plus vivante…

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)

Chronique de la vie quotidienne d'une danseuse … Onze chapitres retracent des phases de la vie ordinaire et extraordinaire de l'auteur. Ces fragments relatent, outre son parcours de danseuse, son attachement et sa complicité avec sa mère, sa vie de famille, ses voyages professionnels, les compagnies avec lesquelles elle a travaillé et le contexte de politique culturelle et artistique des années 80, qui permirent à de nombreux artiste de s'épanouir grâce à la création des centres chorégraphiques, dans de nombreuses villes françaises. Sortis de scène, ces danseurs, être hors du commun deviennent quidam avec les mêmes joies et les mêmes difficultés que tout citoyen …
Un ouvrage difficile à classer, ce n'est pas vraiment un roman, ni un témoignage … une espèce d'hybridation entre les deux. Sans doute que le qualifier de texte littéraire peut être argumenté par une absence de chronologie et des ruptures qui sans doute surprennent, mais en font aussi l'originalité de l'oeuvre.

Peut-être parce qu'il est écrit par une vraie danseuse, on ne retrouve pas dans ce livre les écueils du genre, particulièrement productif dans la littérature jeunesse. Rien du voyeurisme fasciné et morbide sur les pieds abîmés et la torture des corps aliénés à exécuter l'Idéal de professeurs sadiques. On est loin du sempiternel récit racontant le parcours de tutus semé de coups bas, compét et podiums.
Kaléidoscope de souvenirs évoqués dans une écriture toujours attentive à décrire les mille petits détails qui composent le décor urbain, silhouettes des passants, température de l'air, ballet des voitures embouteillées, petit singe au manteau rouge d'un joueur d'orgue, un regard qui s'attarde, la foule qui se fige sur les quais du métro en entendant le train arriver – ou bien l'univers feutré de l'Opéra capté par le regard-caméra de la narratrice qui franchit couloirs et salles, un univers traversé de vocalises, silence soudain, cavalcade de pas, « visages pointus » des petites danseuses, bribes d'échanges entre le concierge et un chanteur, danseurs faisant une pause cigarette, appel du régisseur à se mettre en place, etc. C'est ce bruissement du monde dont l'autrice arrive si bien à rendre compte, qu'elle sillonne les rues excitantes de New York ou se trouve dans une fête privée de vacanciers en Corse.
Dans chaque fragment, on retrouve ce même regard singulier, pudique, un peu mélancolique et flottant, là et pas tout à fait là… un regard décalé à l'image de la danseuse qu'elle fut, pas toujours à l'heure aux répétitions, à la taille trop grande, pas calibrée petit rat, un peu maladroite aussi, en particulier dans ses relations sentimentales, peu ambitieuse, On s'attache à ce personnage, anti-héroïne du genre, loin du cliché de la danseuse carriériste et obsessionnelle.
Les souvenirs n'y sont pas anecdotiques, mais plutôt liés à une émotion, une ambiance pénétrante : un été en Corse, une répétition à l'Ecole de l'Opéra, le portrait touchant des professeurs de danse au Conservatoire, des flirts avortés par un quiproquo et qui laissent un petit goût amer, l'effervescence et l'euphorie des années 80, âge d'or de la danse contemporaine.
Un livre captivant que j'ai lu avec beaucoup de plaisir.

Livre reçu grâce à Babelio et la dernière Masse critique. Je m'en faisais une joie !
Et quelle déception...

Au final, je trouve que l'auteur parle peu de sa vie de danseuse, et très personnellement, l'histoire d'amour de sa mère après la seconde guerre, entre autres blablas de famille, je m'en contrefichais.

Je m'attendais à un livre qui parlerait de danse, de cours de danse, de spectacles de danse, d'amour de la danse... le livre n'est déjà pas bien épais, et ce qui concerne la danse en tant que telle doit consister en la moitié.

Quant à l'écriture elle-même, je l'ai trouvée très détachée, sans émotion, sans vie, sans âme. Très intellectuelle et très clinique. Pour une artiste, elle ne fait pas vibrer !!!

Grosse déception donc