Ourania et Fifi, deux soeurs, deux "bientôt vielles filles" deux couturières raccompagnent en voiture une cliente d'Athènes aux environs de Salonique...le temps d'un Week End, de se changer les idées, de sortir avec l'auto, le premier luxe qu'elles se sont payé après une vie chichement menée.
Elles croiseront le chemin d'Illias, chauffeur de camion fatigué, usé (lui comme son camion). Doit il épouser Sophia, son amie depuis 4 ans et faire ainsi plaisir aux 2 familles,...et à Sophia ? Arrivera-t-il à accumuler assez d'argent pour avoir son propre camion et devenir patron ? Arrivera-t-il à l'heure à Salonique pour sortir Sofia et faire ainsi la paix depuis leur dernière querelle ?
5 vies de petites gens, 5 aspirations différentes, toutes avec leurs regrets, leurs doux souvenirs...Un très court roman qui est une tendre mais amère peinture de la tradition grecque se heurtant au modernisme.
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"En attendant, nous avons la radio. Elle est vieille, mon père l'avait achetée avant la guerres, à un moment où les affaires marchaient bien. Il l'a eue presque pour rien. Il l'aimait beaucoup. A cette époque, il écoutait Radio-Moscou. Il fallait qu'on se taise à cause des parasites, il y en avait beaucoup et aussi parce qu'il la mettait très bas pour que les voisins ne l'entendent pas. C'était très dangereux, à l'époque. Ensuite il s'est lassé. Il a tout laissé tomber, il disait que tous étaient pareils, ceux de droite et ceux de gauche, que tous ne pensaient qu'à leur intérêt. C'était un vrai démocrate mais ça ne lui a rien rapporté.
Nous, madame Pavlina, que vous dire, la politique nous n'y comprenons pas grand-chose. Nous nous occupons de notre travail, nous n'embêtons personne, nous voulons être tranquilles, nous votons comme nous le pensons, calmement, comme des gens bien, sans faire de bruit."