Du château de Prangins, dans le voisinage de Nyon, où il donnait à son Essai sur les mœurs tout ce que ses désillusions lui avaient apporté de lucidité, M. de Voltaire écrivit à madame la duchesse de Saxe-Gotha, le 14 janvier 1755 : « Il n'y a trois mois que ce n'était qu'un voleur : c'est à présent un conquérant. Il fait contribuer les villes du roi de France, et donne de son butin une paye plus forte à ses soldats que le roi n'en donne aux siens. Les peuples sont pour lui, parce qu'ils sont las des impôts et des Fermiers généraux. Si toutes ces nouvelles sont vraies, ce brigandage peut devenir illustre et avoir de grandes suites. Les révolutions de la Perse n'ont pas commencé autrement. » […] Mais M. de Voltaire, comme nombre d'autres, devrait attendre.
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Des pans de l'habit ses mains glissèrent sur la camisole, cherchèrent par leur pression à prendre mesure de la force du torse à travers la couche des étoffes, à repérer le relief de la musculature, à deviner la qualité de la sensation que leur procurerait le contact de la peau nue. Jeanne-marguerite avait hâte de l'atteindre sans doute mais elle reculait de la découvrir par intuition du plaisir accru qu'elle aurait de le faire. Elle s'attachait pour l'heure à explorer un corps qu'elle n'avait jamais jugé que par les yeux. L'évaluation qu'elle commençait d'en faire avec ses paumes dépassait celle qu'ils lui en avaient donné. Belle-Humeur s'enhardit à porter les doigts sur le col de la robe de chambre, dont il voulut dégager la gorge […]
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Il assouvissait plutôt la frivolité du garnement que les circonstances l'avaient empêché d'être, il avait un arriéré de dévergondage à dépenser, il se conduisait avec Jambon en camarade d'escapade et de maraude. L'état de disponibilité dont on jouit à l'étranger et le sentiment d'impunité que confère l'ignorance de ses lois favorisaient ce sursaut d'enfance, ainsi que le caractère naïf, irréel, que la Suisse revêtait à ses yeux : il se déplaçait dans un conte, il visitait une image, il était entré dans la peinture de paysages pareils à ceux qui décoraient les impostes du salon de Jeanne-Marguerite.
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Lyon et ses écrivains
Dans un
café de Lyon, rencontre entre
Jean Jacques BROCHIER, rédacteur en chef du Magazine littéraire, et deux écrivains lyonnais
Patrick DREVET et
Charles JULIET. Insert : Brève
interview de René BELLETO. Archives : Brève
interview de
Louis CALAFERTE ( "Objectif" du 17/04/1980) à propos de Lyon.