Une chambre dans les bois

Livre à lire absolument, autant pour le fond que pour la forme.
La forme, une écriture magnifiquement maîtrisée, tout en finesse, en subtilité, en nuances, d'une grande richesse de vocabulaire. le ton est lent et tranquille, le phrasé quasi-poétique. Patrick Drevet nous emmène dans l'émotion et la tendresse. Les descriptions des situations, des décors, et des sentiments sont parfaitement servies par un style magistral. Ce livre est reposant comme une promenade dans ces profondes forêts de sapin du Jura. Mais il est aussi passionnant comme les découvertes qu'on peut faire lors de telles promenades, quand on sort des sentiers battus, ce que fait l'auteur.
Car le fond est là aussi. Ce n'est pas un poème stérile, juste pour la beauté du verbe. Même si l'histoire est parfaitement linéaire, l'intensité des émotions du garçon, les diverses phases de ses sentiments envers le jeune homme, et les réponses de celui-ci, vont crescendo, et sont magnifiquement distillées. La maîtrise du style entraîne le lecteur à réellement vivre comme un témoin quasi-actif cette histoire d'amitié, de fraternité, d'amour, et d'idéalisation mythique. Cette passion est vécue du point de vue du garçon, sans que pour autant ce soit lui qui raconte cette histoire. A cet égard, les incursions du narrateur dans le récit (écrit quelques 20 ans après les faits) permettent à l'auteur de s'adresser directement au lecteur.
N'ajoutons rien, pour ne pas déflorer le plaisir du lecteur. Lisez ce livre, sans plus attendre.

Le quatrième de couverture m'a intriguée. Malheureusement, je suis passée complètement à côté de l'histoire. Je n'ai pas été passionnée par le récit de ce jeune David qui s'accroche à un jeune homme, William, lui-même attiré par la mère de David. Sauf que ça n'a l'air de déranger personne que David offre quelque plaisir sexuel à William. C'est une succession de faits, les uns après les autres, et qui n'ont pas l'air d'interagir ensemble. Cependant, chapeau bas à l'auteur pour son vocabulaire varié (j'ai dû le lire de la main gauche, pendant que la droite cherchait les mots dans le dictionnaire). Quelques belles phrases, quelques beaux mots, mais pas un récit captivant.