Je suis déçu par cette soi-disant suite de Cosmos.
Ann Druyan est respectable, bien sûr, par sa vie et ses démarches depuis des années. Malheureusement, elle n'est pas scientifique et son approche journalistique produit un ouvrage très superficiel, souvent malhabile dans l'évocation des concepts qui ne sont qu'effleurés. Je souhaite bien préciser qu'il ne s'agit pas d'erreurs grossières et consternantes comme dans la philistine "Carte des Merveilles" publiée aux
Belles Lettres mais plutôt un amas confus d'idées très variées (proto-humanité, écologie, astronomie, histoire...) qui bien qu'inspirantes sont déroutantes dans leur construction et leurs enchaînements. Une solution de continuité permanente en somme.
Je n'ai pas vu d'aberration: Druyan n'est pas qu'une compilatrice d'idées et son travail dans la série et le premier livre Cosmos est véritable.
Ce livre donne la part belle à l'émotion face à la beauté de la Nature qui est évidement intrinsèquement légitime, mais qui est à mon sens bien mieux transmise par
Sagan ou Reeves qui par leur parcours ont une compréhension réelle des sujets qu'ils traitent et qu'ils transmettent avec infiniment plus de poésie.
L'ouvrage est construit comme un magazine de vulgarisation qui n'apporte rien si ce n'est d'avoir le mérite de répertorier de belles heures de l'Humanité et d'évoquer la question écologique. Les images sont belles, la mise en page est travaillée, au détriment du contenu scientifique.
Les visions d'artiste ultra-optimistes et hollywoodiennes sises en fin d'ouvrage, montrant l'exposition universelle 2029, la conquête de nouveaux mondes et le New York biologique feront au choix, procurer un sentiment agréable de confiance en l'avenir ou vomir de niaiserie. J'avoue éprouver un sentiment équidistant.
Au total, cette lecture n'est pas désagréable, elle sera sûrement laborieuse et fatigante pour beaucoup et ne devrait sûrement pas être présentée comme la suite du Cosmos originel qui n'est au demeurant qu'un argument commercial.