Le crépuscule violet est un roman de Fantasy épique qui offre l'avantage de pouvoir séduire les amateurs du genre tout en représentant une très belle occasion d'initiation pour les lecteurs et lectrices qui souhaitent découvrir la Fantasy sans se retrouver noyés ou perdus dans une foule de personnages et de bébêtes fantastiques. L'intrigue et le décor sont riches tout en étant suffisamment resserrés pour permettre de garder en tout temps de solides points de repères.
Selon moi, le risque avec la Fantasy épique, c'est d'avoir une sensation de « déjà vu déjà lu » (cela m'est arrivé, hélas) et ce n'est heureusement pas du tout le cas avec le crépuscule violet : l'univers, l'intrigue, les protagonistes, ainsi que les bêtes fantastiques renouvellent l'intérêt.
Le roman nous offre un beau panel de personnages, sans que ce soit pléthorique et chacun des personnages est bien caractérisé : le lecteur s'y retrouve facilement, se les représente bien et s'y attache (ou pas !). de même, j'ai trouvé que les ambiances de l'environnement médiéval imaginaire sont bien campées et finement traduites avec la vie et l'organisation du château, ainsi que les banquets. Mélanie a su créer tout un écosystème, riche, détaillé, passionnant entre les terres du Nord et les terres du Sud (celles-ci se dévoilant peu dans ce premier tome). Elle a su semer avec talent des petits indices comme autant de graines qui germeront et fleuriront dans les prochains tomes de la saga, sans pour autant que cela nuise à la compréhension de ce premier opus. Très plaisant !
Il y a un beau panel de personnages, sans que ce soit pléthorique et chacun des personnages est bien caractérisé : le lecteur s'y retrouve facilement, se les représente bien et s'y attache (ou pas !). de même, j'ai trouvé que les ambiances de l'environnement médiéval imaginaire sont bien campées et finement traduites avec la vie et l'organisation du château, ainsi que les banquets. Mélanie a su créer tout un écosystème, riche, détaillé, passionnant entre les terres du Nord et les terres du Sud (celles-ci se dévoilant peu dans ce premier tome). Elle a su semer avec talent des petits indices comme autant de graines qui germeront et fleuriront dans les prochains tomes de la saga, sans pour autant que cela nuise à la compréhension de ce premier opus. Très plaisant !
Pas de roman de fantasy sans scènes de combat ! Celles-ci offrent de bons moments de lecture et nous tiennent en haleine en alternant stratégie militaire, élans d'héroïsme et bataille sanglante (sans tomber dans les citernes d'hémoglobine d'un Game of Thrones).
Nous avons ici un récit avec une narration à double voix, celles des deux personnages principaux, Sabaya la précieuse et Jonas le mystérieux mercenaire. Si je note que ces narrations à voix multiples semblent s'inscrire comme une tendance d'écriture ces dernières années, dans le cas de le crépuscule violet, ce choix apporte un réel enrichissement à l'intrigue. Cependant, c'est une approche délicate car pour qu'elle soit réussie, il est primordial que les deux voix soient bien distinctes et identifiables pour que le lecteur s'y retrouve et pour que les personnages aient une identité marquée. À plusieurs reprises, lors des bêta-lectures régulières que je réalise pour des auteur.e.s indépendant.e.s j'ai constaté l'écueil.
Mélanie Dufresne l'a évité avec brio et c'est un plaisir de lecture !
S'agissant de nos deux héros, rien ne m'ennuie plus (à part un style médiocre ou quelconque) qu'un héros parfait. Dans le crépuscule violet, Ni Jonas ni Sabaya ne peuvent prétendre à cette étiquette. Jonas, si l'on sent en lui un très grand potentiel chevaleresque, il nous agace car il se comporte en petit truand (mais chutttt, je n'en dis pas plus). Sabaya, même si elle est un être magique qui bénéficie de la puissance du joyau, a non seulement ses moments de doutes et de peur mais aussi des failles, des faiblesses qui interfèrent dans son courage et sa détermination. Elle n'a rien d'une héroïne magique toute-puissante, et ça, c'est très appréciable !
Le crépuscule violet nous offre aussi une romance et c'est la première fois que
Mélanie Dufresne intègre cet aspect à son écriture. Elle précise avoir « une allergie mortelle pour les trucs mielleux » et ça me convenait très bien. Autant je suis une adepte des films de Noël avec de la romance très bisounours, autant cela m'insupporte quand je retrouve ce côté nunuche-crucruche dans les livres. le fait que le crépuscule violet est avant tout un livre d'aventures et la romance y est finement tissée, pas de manière grotesque ni superficielle. Elle n'est d'ailleurs pas télescopée (il y a un gars, il y a une fille, faut qu'ils finissent ensemble) et elle sort aussi du stéréotype car Mélanie nous suggère d'autres options possibles de scénario amoureux … J'ai fort apprécié cela.
J'ai été sensible au fait que le roman glisse des messages forts sur le respect dû à une femme : non, elle n'est pas un objet sexuel, oui le consentement est primordiale, et oui une femme peut aussi prendre les devants en matière sexuelle.
En terme de messages, j'ai vu dans ce roman une intéressante métaphore politique. En discutant avec Mélanie, j'ai compris que celle-ci n'était pas un acte intentionnel de l'écrivaine … et c'est toute la beauté de la littérature : le rôle d'interprétation du lecteur me en lumière des éléments que l'auteure elle-même n'a pas vu ou n'a pas pris conscience. Pour ma part, j'ai vu l'éloge d'un système politique vertueux où la puissance et le pouvoir n'ont de raison que de servir le peuple, et ce même peuple En effet, il y a une relation symbiotique entre la population du château et le joyau ainsi que ses représentants (le seigneur et la précieuse) : le joyau a besoin de la présence des humains (et des humains prospères et en santé) pour rester actif, vivant et florissant, et parallèlement, les humains profitent de la puissance du joyau qui permet d'éloigner les maladies, protéger le bétail, rendre le commerce attractif, etc.
L'autre élément auquel j'ai été sensible dans le crépuscule violet, c'est la place et la représentation des femmes dans l'intrigue. Aux côtés de Sabaya la précieuse, il y a d'autres femmes qui tiennent des rôles d'envergure : Tarinne l'intendante aux poignes de fer ; Romita la cuisinière ; Ksara la caravanière ; et le fameux maître d'armes tant attendu n'est autre qu'une femme, Maelora, aux compétences guerrières et au courage impressionnants ! Pour autant, Ce n'est pas un roman de revendication féministe primaire et c'est la vision d'un équilibre des relations hommes-femmes que véhicule – avec naturel –
Mélanie Dufresne dans ce beau récit. Et dire que pour son premier roman, un roman de science-fiction intitulé
Gemellus, certains l'ont presque accusé du syndrome de la Schtroumpfette ! Elle nous raconte cela dans la vidéo d'entretien disponible sur mon blog.
Premier tome de la saga Les Chroniques des Joyaux, le crépuscule violet se lit très bien de façon indépendante du reste de la saga. même si pour ma part, je me languis déjà de découvrir la suite ! C'est un roman d'aventure que l'on peut dévorer juste pour l'évasion ou bien apprécier en cheminant sur les pistes de réflexions auxquelles il nous invite …
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