Que ceux qui ne savent pas si c'est du lard ou du cochon se rassurent :
c'est à la fois du lard et du cochon !
Pas sérieux s'abstenir. Cette lecture n'est pas faite pour les passéistes ou ringards, mais pour ceux qui osent entrevoir les possibilités de métamorphose de l'Homme d'un futur pas si éloigné qu'il ne pourrait sembler.
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Courte mise en bouche sur la critique du travail, attaquée sur son revers de médaille : le chômage. Ce manifeste est volontairement provocateur et saura titiller tout un chacun.
La préface met en situation, la postface ouvre vers l'approfondissement d'une critique du travail et de la valeur.
Le tout est bien équilibré en une soixantaine de pages.
A lire et à partager.
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Nous savons tous que le chômage ne sera jamais supprimé. La boîte va mal ? On licencie. La boîte va bien ? On investit dans l’automatisation, et on licencie. Jadis il fallait des travailleurs parce qu’il y avait du travail, aujourd’hui, il faut du travail parce qu’il y a des travailleurs, et nul ne sait qu’en faire, parce que les machines travaillent plus vite, mieux et pour moins cher.
Tous les chômeurs disposent en tout cas d'une chose inestimable : du temps. Voilà qui pourrait constituer une chance historique, la possibilité de mener une vie pleine de sens, de joie et de raison. On peut définir notre but comme une reconquête du temps. Nous sommes donc tout sauf inactifs, alors que la soi-disant « population active » ne peut qu'obéir passivement au destin et aux ordres de ses supérieurs hiérarchiques. Et c'est bien parce que nous sommes actifs que n'avons pas le temps de travailler.
Lorsque l’éthique du travail s’est perdue, la peur du chômage reste le meilleurs fouet pour augmenter la servilité.
(Dans la postface)
Une critique de l'argent tant que le travail est une des seules façons d'en acquérir. Une critique de la valeur puisque celle-ci reste déterminée par l'utilisation du travail. Une critique du temps parce que le temps libre n'existe qu'en regard du temps de travail. Une critique de l'espace puisque l'internationalisme d'antan est balayé par la mise en concurrence des travailleurs par les délocalisations.
Mais qui aujourd'hui voudrait vivre comme un cadre sup stressé, qui aurait envie de se bourrer le crâne de ses rangées de chiffres sans esprit, de baisser ses secrétaires blondasses, de boire son bordeaux falsifié, de crever de son infarctus ?