Il a Attendu

Inattendu. Style. Cet air inattendu.
Ici c'est style qui persiste. Avec des angles de vue discrets et peu observés sur les psychologies, leurs cadres, et encadrements. le propre de ce livre qui apparaît en style.
Un peu plus loin, entrée possible dans les détails du style.

Premier détail : thème de la solitude. Il arrive d'emblée, et reviendra au long des pages. Sous le lien à nouer avec le narcissisme. Puis sous la question de l'abandon. Et la notion de décalage qui traversera aussi le problème migratoire, avec ces allées et venues de personnages arrivés de l'étranger, exposant les aperçus de l'adaptation obligée. Solitude avec les rivages de la mort, évidente au coeur de l'hôpital, et l'intensité de la communication dès qu'elle approche. Solitude où l'on voit échouer internet. Enfin solitude : toute intimité anéantie par la force des choses psychiatriques.

Second détail : thème de l'amour, en guerre contre le précédent. Il trouve son chemin parmi les rêves traversant le récit Aussi dans ce qui résiste à tout le décalage dont il a été question. Dans ces intenses communications quand la vie se montre si mortelle. Quand la psychanalyse prend conscience de sa réalité. Finalement quand le pouvoir se rend à la vérité de l'autre.

Troisième détail : thème du robot ? Le sans-émotion, au fond. «Prouvez-nous que vous n'êtes pas un robot » , demandera un je-ne-sais-quoi. Sans émotion dans la médecine et ses corps biologiques. Sans émotion, et les considérations sur les conditions de l'immigration. Sans émotion et internet. Le monde sans émotion des agressives chapelles en lutte contre elles-mêmes au travers de la psychanalyse. Le monde sans émotion dans l'hôpital.

Quatrième détail : thème de l'épuisement. Il se noue avec le sans émotion, d'ailleurs, en découle pour une part. Il se manifeste avec des notions de silence, de musiques apaisantes recherchées, Loin après les virtuosités, les agressivités.

Il reste encore des persistances pour hanter le texte. Un pôle majeur attire autour de la médecine, de la spécialité psychiatrique, de l'hôpital en général. Il va découvrir ses dénouements avec celui de la psychanalyse, lui-même tourmenté par les agressivités d'écoles au sein de la science des rêves. Et ces entrelacs se voient considérés par cet autre pôle inattendu du côté des immigrés, venus d'ailleurs les observer.

Solitude, amour, éléments sans émotions, épuisement, médecine, psychanalyse, rêves, migrations. Le tressage de ces termes finit par aboutir à cette suite stylée, comme elle dit : « on ne peut pas tout pour l'autre ».

L'écoute et l'empathie culminent dans ce petit livre d'une lucidité alarmée.

Pour en savoir plus sur ce livre et lire un extrait
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