Malgré quelques situations invraisemblables, Dussault réussit à piquer la curiosité du lecteur. On ne peut quitter ce petit roman avant d'avoir découvert le fin fond de l'histoire.
Le dernier chapitre un peu fleur bleue appuie sans doute un peu trop sur les bienfaits du pardon. Reste qu'on passe un excellent moment dans l'Anderson's Inn.
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Les lèvres rose pâle font basculer l’océan sur la grève. Un corps que la mouvance de la mer n’arrive jamais à calmer. Les femmes ont cette faculté d’amener les hommes en dehors des hécatombes, de les éloigner temporairement des puits sans fond de la guerre.
Le sexe de William se met déjà à flamber. Mais il est arrêté soudain par la photo du père qui trône sur son bureau comme un ordre, celui qui connaît le secret de sa chair et qui a tout dévasté. Un officier important de la marine étatsunienne, ombre pesante et lourde, impossible à enfiler, surtout à l’instant où le sexe réclame sa part d’assouvissement. William Anderson déplace le portrait, face contre le mur. Il tourne les pages du magazine. Il est particulièrement seul en ce moment. Il se cale dans son fauteuil. Ses yeux s’attardent au coucher du soleil, mais sans le voir. Ses paupières s’affaissent, le sexe reprend ses droits. Quelques secondes à peine suffisent… La fantaisie le tient rivé au magazine, son esprit flotte entre les images glacées de cette revue aux rêves pulpeux. Il tourne les pages.
L'immensité
Un texte de Danielle Dussault