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EAN : 9782081473812
320 pages
Flammarion (10/04/2019)
3.7/5   20 notes
Résumé :
Dans une petite ville de Louisiane, on se prépare à exécuter le soir même à minuit un garçon noir de dix-huit ans, accusé d’avoir violé une adolescente blanche. Les habitants de la région vaquent à leurs occupations, mais l’événement occupe tous les esprits. Des doutes s’expriment peu à peu, à demi-mot, il se murmure même que le jeune homme n’avait aucune chance face aux pressions du père de la victime et des autres notables. Multipliant les voix et les points de vu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Quelle belle richesse de sentiments au travers de l'histoire de ce jeune garçon coupable d'aimer. Il est noir, elle est blanche, cela ne peut être qu'un viol. D'autant que, pour preuve, elle s'est suicidée. Son châtiment sera donc la chaise électrique... Ainsi en allait-il dans le Sud des États-Unis dans les années 40. Encore faut-il se réjouir qu'on ne lynche plus ces "nègres" en les pendant à un arbre. Vraiment ? La peine est-elle plus juste parce qu'elle est décidée dans le cadre d'un tribunal ?
Beaucoup s'interrogent, voire s'émeuvent du sort du jeune Willie. Et parmi ceux-ci, des Blancs... Toute humanité n'est peut être pas perdue.

Cette histoire se déroule de la veille de l'exécution jusqu'au jour de celle-ci, dès minuit... Il ne se passe pas grand chose finalement, mais on ne s'ennuie pas une seconde tant les personnages sont taillés dans la dentelle, tant émergent une profondeur, une émotion, tout en délicatesse et pudeur.

Quelle magnifique surprise que ce livre qui m'a charmée et qui m'a rappelé "Un autre tambour" (William Melvin Kelley) et "Dites-leur que je suis un homme" (Ernest J. Gaines). C'est dire sa qualité !...
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Le châtiment de Willie Collins c'est la chaise électrique, chaise qui est amenée jusqu'a l'endroit où l'exécution par un convoi spécial .
Willie Collins est un jeune noir de 18 ans qui est condamné à mort pour le viol d'une jeune fille blanche .
Roman qui nous donne le point de vue de divers protagonistes , des blancs racistes qui veulent se rendre sur le lieu de l'exécution , d'autres qui ont un avis plus nuancé , aucun blanc disent - ils n'aurait été condamné à mort par le même crime , et puis 18 ans c'est bien jeune pour être condamné à mort .
Points de vue du pasteur , des parents du jeune homme . Certaines voix disent à voix basse qu'il ne s'agit pas d'un viol mais du début d'une histoire d'amour .
Hélas l'époque n'est pas encore aux histoires d'amour entre communautés .
Ce roman se passe dans une petite ville reculée de Louisiane , l'époque n'est pas citée mais on pense aux années noires de la ségrégation .
Mon avis est assez mitigé , à la fin du livre , l'auteur mentionne qu'elle a été inspirée par deux histoires différentes et cela se ressent , j'ai eu l'impression que l'auteur ne savait pas quelle fin choisir , j'aurais préféré également en savoir un peu plus sur ce jeune homme et cette jeune fille , connaître un peu plus le contexte .
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La tactique est connue : des chapitres courts, intitulés du nom de la personne dont il y est question. Des mots du vocabulaire courant. Des phrases simples. Bref, le degré ZERO de l'écriture. Plus de 310 pages pour un argument ultra-faible et simple : un jeune Noir est condamné à mort pour le viol d'une jeune fille blanche aux Etats-Unis dans les années 50. En résumé: le Noir a toujours tort.
Impossible d'intéresser le lecteur avec une écriture si faible et tant de personnages dont la description de leur quotidien renforce l'ennui absolu que ce livre génère. (simple opinion)
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Ils sont neuf personnages à se partager la narration de ce roman choral très fort, qui prend aux tripes. Elizabeth H. Winthrop adopte le point de vue de chacun dans des chapitres courts et denses, afin de mettre peu à peu en lumière les événements terribles qui secouent ce petit comté de Louisiane. Comme les peintres impressionnistes, chacun apporte sa petite touche délicate du bout du pinceau, jusqu'à former un tableau final saisissant de vérité.

À mesure que l'on avance dans le livre, c'est toute une société gangrenée par le racisme institutionnel qui apparaît, la condition ignoble des Noirs à cette époque et le peu de possibilités d'échapper à cet état de fait (aussi bien pour les Noirs eux-mêmes que pour les Blancs indignés par la situation). À travers l'exécution annoncée de Willie Jones, l'autrice dresse le portrait mordant d'une Amérique ségrégationniste et intolérante, dans la lignée d'oeuvres engagées comme Mississippi Burning.

C'est diablement bien écrit, les pages se suivent, souvent froides et factuelles, ce qui accentue encore plus le sentiment de révolte chez le lecteur. Sans pathos, sans dégouliner de guimauve, Elizabeth H. Winthrop nous amène jusqu'à une fin qu'on a du mal à croire, mais pourtant inspirée de faits réels.

Un roman uppercut qui se lit presque en apnée.
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Nous sommes en 1943. Accusé d'avoir violé une jeune fille blanche, Willie Jones 18 ans, attend son exécution. On se doute bien que ce n'est pas la vérité, mais dans l'Amérique raciste de ses années-là, la parole d'un Noir ne vaut pas grand-chose...
Si l'histoire du viol est tout le déclencheur de cette condamnation, l'auteure ne s' y attarde pas. Elle choisit une manière plus intelligente pour construire le récit. Elizabeth H. Winthrop met en scène plusieurs personnages qui d'une manière ou d'une autre, sont liés avec Willie Jones. Il y a les personnes qui transportent la chaise électrique, le juge et sa famille, le prêtre, Willie, son père et même quelques racistes qui attendent avec impatience… On apprend ce qu'ils pensent tout en les suivant dans leur quotidien bouleversé par l'événement qui aura lieu.
J'avoue que le début du livre est un peu lent, mais le rythme s'accélère au fil des pages.
Un récit bouleversant qui m'a obligé de faire une pause de deux heures avant de reprendre la lecture. le portrait du père de Willie est sûrement l'un des plus touchants du livre.
Même si la fin est surprenante, elle n'empêche pas le lecteur d'imaginer la suite.


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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le poste de radio est un Crosley Dual Ten en bois s'aune et en forme de cathédrale, muni de boutons en bois et de baguettes en cuivre, qu'il a reçu comme cadeau de Noël l'an dernier. Tous les soirs après le dîner Gabe monte dans sa chambre et l'écoute un moment avant de se coucher? Il préfère généralement les feuilletons radiophoniques aux programmes musicaux mais ce soir l'épisode de Green Hornet est une rediffusion. Après s'être branché sur une station cajun de Lafayette il s'étend sur son lit et regarde le plafond en écoutant un duo de violon et d'accordéon.
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Il a bien songé à ouvrir la bible que le père Hannigan lui a donnée voici des mois ou l’un des magazines que les policiers lui refilent lorsqu’ils ont fini de les lire, mais découvrir les derniers potins concernant les vedettes de l’écran ne semble guère de circonstance lorsqu’on est sur le point de mourir. Quant aux histoires que raconte la Bible, il n’y croit pas. Ce n’est pas faute d’avoir essayé : il a lu la Bible, il a prié, il a accompli tous les gestes des chrétiens en espérant que la foi lui viendrait. En le désirant même. Il se dit que les choses seraient plus faciles si tel était le cas, mais la religion ne lui apporte aucun réconfort, pas davantage que ce livre que sa mère trimballe en permanence.
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« Comment te sens-tu, Willie ? » lui demande-t-il.
Ce qui est une question idiote, mais que peut-il bien lui dire d’autre ?
… « Il me tarde surtout que tout soit terminé, reprend Willie. Je préférerais que cela n’ait pas lieu mais puisque cela doit arriver, qu’on en finisse. Un peu comme quand j’allais à l’école, je ne voulais jamais que les contrôles aient lieu, mais lorsqu’ils arrivaient j’avais hâte qu’ils soient finis et qu’on n’en parle plus.
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Quel est le pire, d’être lynché par la foule ou de recevoir une décharge mortelle sur une chaise électrique ? A une époque il était convaincu qu’il y avait une différence entre les deux. Mais à présent qu’il est lui-même aux manettes il se demande si cela importe vraiment, au bout du compte, que la justice soit rendue par la vindicte populaire ou dans un cadre légal, puisque la mort est de toute façon au rendez-vous.
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Mais la plupart du temps il rêve de choses infimes, d’événements minuscules : qu’une écharde s’est glissée sous l’ongle de son pouce, qu’il tourne en rond pieds nus dans la boue ou qu’il est sur le point de tomber en courant à reculons pour attraper une balle qui retombe vers lui alors qu’il a le soleil dans les yeux. Des petits détails qui rendent son sommeil plus réel que les moments où il est éveillé. Lorsqu’il est éveillé il attend la mort, il attend que ce qui lui arrive prenne enfin une apparence de réalité.
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