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EAN : 9782362792151
Alma Editeur (16/02/2017)
3/5   2 notes
Résumé :
Les Federmann sont une famille classe-moyenne allemande on ne peut plus normale et sympathique vivant sympathiquement dans un sympathique pavillon. Et puis, il y a tante Fé – Félicité. Quand celle-ci surgit, tout se retrouve cul par-dessus tête. Installée dans le plus somptueux hôtel de la région, elle aime inviter ses neveux émerveillés par les belles et bonnes choses qu'elle offre et chamboulés par son extravagance. La tante Fé a roulé sa bosse à travers le monde.... >Voir plus
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Peut-être devrais-je ici brosser en quelques mots un portrait de tante Fé et soigner son entrée en scène. Plus jeune, elle dut être une beauté. Sur une vieille photo de l’album familial, elle fixe le spectateur d’un air de défi comme pour l’avertir qu’il n’est pas question de la draguer. Elle a sans doute largement passé les cinquante-cinq ans, mais on ne saura jamais rien sur cette question. Elle vit dans sa villa, sans autre compagnie que son butler. À en croire mon père, il y aurait aussi un jardinier et une servante. Il a dû lire ça dans un vieux roman ; je doute fort qu’il existe de nos jours des servantes qui trottinent en tablier blanc. Un jour, au théâtre de la ville, j’ai vu une pièce russe où paraissait une vieille dame impérieuse qu’on appelait « la générale » bien qu’il n’y eût aucun général en vue. C’était le portrait craché de tante Fé ; quand elle se fâchait, elle frappait le sol d’une canne dont la poignée était ornée d’une tête de lion qui m’était familière. C’est sur ce genre d’objet que s’appuie ma tante et marraine. Quand elle ne veut pas entendre quelque chose, elle feint d’être dure d’oreille, mais qui se risque à lui conseiller de s’appareiller se fait moucher illico. Elle n’apprécie pas particulièrement la contradiction. Avec elle, mes parents marchent sur des œufs. Il ne faut surtout pas la fâcher.
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« Elle arrive ! » Joyeuse et presque triomphale, Fanny la première, nous annonce la bonne nouvelle, brandissant une carte postale d’une taille imposante, où se déploie un panorama alpestre. Autour de la table, on le sait : ce ne peut être qu’elle.
« Tante Fé ! » soupire notre mère en levant au ciel la louche de potage…silence…bientôt rompu par notre père : « Quand ? »… la trompette de la petite Fanny ponctue d’un trait : « Dès ce soir ! », brandissant pour preuve vers le plafond un gribouillis à l’encre verte. Ce qui ne nous renseignait guère sur les raisons pour lesquelles tante Fé s’était égarée, début avril, quelque part du côté du terminus d’un petit train suisse à crémaillère.
N’aimant traîner, tante Fé privilégiait la carte postale pour correspondre avec le monde extérieur : « C’est moins cher et moins prétentieux que le téléphone ou que ces machines à la mode qui ne me disent rien de bon. » Toute la famille la savait propriétaire, sur les rives du lac de Genève, d’une villa dotée d’un par cet d’un nombre de pièces à donner le tournis.
Nous disposions, certes, de son numéro dans l’Éden helvète, mais quand mon père demandait Fé, il n’avait affaire qu’à un majordome extrêmement réservé qui lui cornait dans l’oreille : « La Pervenche ! », nul ne sachant, chez nous, ce que signifiait ce mot français.
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Je crie : « Reprenez donc de l’Immergrün ! On est bons pour la salade verte ! » Tante Fé – ma marraine – me tient pour le membre le plus raisonnable de la famille Federmann. Je la sais trop têtue pour prétendre contrarier ses plans. Mon frère Fabian, qui a une tête de plus que moi et trois ans de moins, me coupe la parole : « Félicité, tu te fâches uniquement parce que la tante est plus maligne que toi ! ». « Ça suffit ! » lance Papa. « On ne pourra donc jamais passer un repas tranquille ? »
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Tante Fé n’est pas avare. À chaque visite, elle donne à Bozena un beau pourboire. Elle nous demande souvent le montant de notre argent de poche, voulant savoir si cela nous suffit et à quoi nous l’employons. Sur quoi elle nous fourre quelques billets dans la main. Chaque fois, une partie du lot vient de l’étranger : francs suisses, livres sterling ou dollars. Un jour, elle m’a donné cent couronnes danoises. Ce billet jaune avait plus d’allure que de valeur : quand j’ai voulu le changer, la Caisse d’épargne m’en a donné moins de quinze euros.
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L’argent trouble l’harmonie familiale. Pour une raison ou une autre, il n’en reste jamais assez chez nous à la fin du mois, bien que notre père bosse depuis longtemps en qualité de conseiller dans le service des titres de circulation, plus précisément en sa section III, sous-section 2 – permis de conduire les véhicules à moteur. Ceci, pour parler comme nos bureaucrates.
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