"Comment Érasme a-t'il fait pour ne pas finir au bûcher ?!"
Voila la question que je me suis posé en lisant ce livre.
Érasme se cache derrière la déesse de la Folie pour tisser un long monologue dans lequel elle fait une mise au point salée de l'état de l'humanité.
Le ton est à la satire acerbe, les cibles sont nombreuses et le message virulent.
Tout le monde en prend pour son grade, mais les érudits et le clergé, tournés en ridicule et mis en face de leurs contradictions, se font tirés dessus à boulets rouges.
Le texte à un coté hédoniste car il prône la jouissance de la vie des insouciants en opposition à la tristesse des intellectuels.
Cet éloge est également un pamphlet qui charge
l'hypocrisie de l'église et l'excès de bigoterie de ses croyants. Avoir écrit ça au début du XVIème siècle impose le respect.
Vous l'aurez compris, ce livre m'a plu car unique et réjouissant.
Les seul bémols qui entache sa lecture sont sa forme monolithique et le foisonnement de références.
Commenter  J’apprécie         00
Le plaisir alléche d'abord le lecteur, et, après l'avoir alléché, le retient. En général les goûts sont différents. Le plaisir flatte également tout le monde, à moins que l'on ne soit trop stupide pour être accessible au sentiment du plaisir littéraire. Et bien! ceux qui se choquent d'un livre où on ne publie aucun nom me paraissent tout proches de ces commères qui, si on dit du mal des femmes de mauvaises vie, se fâchent comme si l'outrage concernait chacune d'elles, et qui en revanche, si on loue les honnêtes femmes, s'applaudissent comme si l'éloge d'une ou deux concernait toutes les femmes.
Deux obstacles principaux empêchent de réussir aux affaires : l'hésitation, qui trouble la clarté de l'esprit, et la crainte, qui montre le péril et détourne d'agir. La Folie en débarrasse à merveille ; mais peu de gens comprennent l'immense avantage qu'il y a à ne jamais hésiter et à tout oser.
« La Folie est la seule chose qui arrête la jeunesse dans sa fuite et retarde l’arrivée du dernier jour. »