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3,76

sur 125 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Que s'est-il passé le 7 juin 2042 à 20h42.
Ou plutôt que va-t-il se passer le 7 juin 2042...

Le monde en 2042 a un peu changé.
Le beach volley a remplacé le foot comme sport national en raison de la disparition des pelouses victimes du réchauffement climatique.
Sarkozy, 87 ans, en est à sa huitième campagne présidentielle.
Eric Zemmour est devenu moine bouddhiste en 2028.
Les frères Bogdanoff ont obtenu le prix Nobel de physique et littérature en 2032.
Daniel Cohn-Bendit a mené une révolution écologique en mai 2038.
Alain Delon fait toujours la une de Paris Match à 106 ans.
Les Malgaches ont implanté des usines dans le monde entier, suite à un développement prodigieux dû à la découverte d'une molécule miracle dans le poil de lémurien, animal endémique de leur île.
Rien que de très banal en somme, à part peut-être pour les nostalgiques de la France Black-Blanc-Beur de 1998, la regrettable disparition du foot. Mais bon, le beach volley, c'est bien aussi.

Le récit débute par le suicide par pendaison d'Alain Delon, le président des homonymes anonymes. Cet homme, qui a tout raté dans une vie consacrée aux extraterrestres, aperçoit une soucoupe volante au moment où, ironie du sort, il a enfin parfaitement réussi quelque chose : le noeud de la corde.
Le ton est donné une nouvelle fois par J.M. Erre. C'est totalement déjanté, dans une histoire où l'humour noir est au service de situations loufoques. Bienvenue en Absurdie.

Arthur est un écrivain de science-fiction qui ne vit pas de ses livres car :
petit 1 : on ne peut pas vivre en écrivant de la SF.
petit 2 : il n'en a jamais fini un.
Originaire d'un petit état islamiste dirigé par un certain mollah Albert, il s'est réfugié en France après avoir échappé de justesse aux représailles talibanes pour avoir gardé un disque d'une chanteuse prénommée Stéphanie.
Une régurgitation intempestive l'ayant fait viré de l'anniversaire du bodybuildé Patrick par le culturiste et ses copains, il se retrouve a déambuler dans les rues de Gourdiflot-le-Bombé déguisé en Spider-Man. Il assiste à l'enlèvement d'Alain Delon – le pendu pas le centenaire - par des extraterrestres, et échappe successivement aux culturistes décérébrés, à des lémuriens affamés, à un paysan à la gâchette facile, aux gendarmes David et Vincent, et à la maire du village aux mains baladeuses. Il croise momentanément Lucas, sorte d'alter ego écrivain de SF comme lui, également en fuite après s'être retrouvé dans une posture compromettante avec Maryline.
Heureusement, le bar « Le dernier bistrot avant la fin du monde » lui procure à plusieurs reprises un refuge bienvenu.
J-Bob, ivrogne invétéré, y tient audience tout en regardant le « Pas Trés Normal Show » à la télé, tenant de savants discours sur l'infiniment petit et l'infiniment grand, dans lesquels s'invitent Montaigne, Victor Hugo, Voltaire, Heisenberg, Schrödinger et son chat, les lois de la physique quantique, Roswell et la zone 51, nombre qui ramène finalement Francis, le patron du bistrot, à ce qu'il maîtrise parfaitement.

Si avec ça vous trouvez que ce n'est pas du grand n'importe quoi !
À lire de toute urgence pour se projeter en 2042 et oublier la morosité ambiante.
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En fait non, ce n'est pas n'importe quoi.
C'est plutôt un chef d'oeuvre d'humour et d'esprit, le livra le plus drôle et le plus intelligent que j'aie lu depuis longtemps.
Evidemment, on nage en plein non-sens, et les esprits trop cartésiennes ne seront peut-être pas très à l'aise.
C'est de la science-fiction si l'on veut, mais alors à la manière du "Guide du Routard Intergalactique", en beaucoup plus drôle et enlevé; c'est aussi une réflexion sur la science-fiction très pertinente, pleine de références intertextuelles; il faudrait plusieurs lectures pour repérer toutes
J'ai beaucoup aimé les passage sur le chat de Schrödinger, que j'ai reproduit en citation; et en fait c'est très bien expliqué.
Bon, et puis ce n'est pas racontable. Mais la fin me rappelle un peu celle de "l'Anomalie", en mieux car se prenant moins au sérieux.
Et l'identité de la puissance mondiale dominante en 2042 vous réserve une sacrée surprise; de même l'évolution de la principauté de Monaco.
P.S. A propos des Holmesiens, J.M.Erre a écrit"le mystère Sherlock" un chef d'oeuvre d'humour, que je me permets de recommander.

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"jubilatoire : lorsque chaque phrase ou presque vous arrache un demi-sourire intérieur". J'aime ce style d'écriture qui respecte le lecteur tout en le stimulant. Un moment très agréable.
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Pour être du grand n'importe quoi, c'est du grand n'importe quoi ! Cette fois-ci l'impayable J.M. Erre s'attaque aux Extra-terrestres et plus généralement à la littérature SF et c'est encore plus barré que d'habitude.

J'ai adoré ce bouquin, j'ai bu du petit lait. Les situations dans lesquelles évoluent les personnages sont loufoques, on ne sait pas du tout où on va et la fin est surprenante.
J'ai une fois de plus ri comme une baleine.

En plus d'être drôle, J.M. est cultivé et nous apprend plusieurs choses sur la physique quantique et pousse la réflexion sur le sens de la vie. Ces propos sont intelligents, bien amenés et ne font pas tache au milieu d'un récit plus farfelu tu meurs.

Mon seul regret est que j'ai à présent lu tous les livres de l'auteur et que je vais devoir attendre (longtemps ?) la sortie du prochain. Nom d'un poulpe ! ;-)


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Mais dans quoi s'embarque-t-on en ouvrant ce bouquin. C'est plus un livre sur la science fiction qu'un livre de science fiction. J.M. Erre nous envoie faire un tour du côté de la SF comique, Fredric Brown, Douglas Adams... C'est bourré de références, et pas uniquement chez les auteurs précités, ça va jusqu'à Marcel Proust, Albert Camus et Victor Hugo et bien sûr Platon avec sa fameuse caverne. On peut même y voir une référence à la soupe au chou, fallait oser ! C'est totalement déjanté, drôlissime, iconoclaste, mais surtout, ce que j'ai adoré, c'est qu'il nous propose un vaste panorama de la science fiction, invasion extraterrestre, voyage dans le temps, Hard SF, paradoxes… qu'il triture dans tous les sens, j'ai adoré le cours de physique quantique. J.M. Erre va jusqu'à se moquer de lui-même, de l'écrivain de science-fiction, il nous embarque dans plusieurs niveaux de lecture, il parvient à englober tout ça dans un délire jubilatoire, c'est totalement fou et pourtant très cohérent et solide. Il y a de la matière, ce ne sont pas juste des répliques drôle et un ton humoristique qui constituent la trame de son roman, il y a tout un jeu sur la notion de science-fiction qui est formidablement analysé avec des personnages hauts en couleurs, dont le rôle est parfois surprenant, J.M. Erre nous prend au dépourvu, on se fait plusieurs fois prendre au piège de l'interprétation classique, il va là où on ne l'attend pas et pour couronner le tout, il provoque quelques grosses crises de fous rires.
J'ai lu dans une des critiques “N'est pas Douglas Adams qui veut”, cela m'irrite toujours ces jugements péremptoires qui voudraient que parce que c'est anglo-saxon, c'est forcément meilleur, j'ai pour ma part trouvé justement que J.M. Erre n'avais pas à rougir de la confrontation, une confrontation qu'il a d'ailleurs lui-même provoqué sous forme d'un hommage respectueux et très réussi. Bref, j'ai adoré, et ça vaut franchement le détour.
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Drôle, délirant, réjouissant et antidépresseur.
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Juste ébouriffant ! Si vous êtes fans de B. Vian, vous adorerez ;-)
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J'ai aimé ce ton déjanté et cet humour assez loufoque, ces personnages un peu paumés qui subissent plus qu'ils ne vivent leurs existences.
Du grand n'importe quoi ? Certes. Mais au deuxième degré...
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Toujours ce mélange d' histoire loufoque, d'humour et de réflexions philosophiques. J'adore.
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Dans ce dernier roman de JM Erre, il est question d'une minute qui dure des heures, de culturisme, d'amitié, d'adultère, de gobage de poulpe, de poils de lémuriens et de rencontres du ixième type ….
Vous allez me dire : ça y est, elle a pété un plomb, fondu une durite, on l'a perdue ! Et si vous pensez ça, c'est que… vous n'avez jamais lu un seul des livres de JM Erre… quelle erreur !
Car comme dans tous ses romans précédents, on retrouve ici le sens de l'absurde et l'humour tellement particulier de l'auteur ! Et c'est encore une fois une réussite !
L'absurde car l'ensemble de l'histoire l'est, absurde, de la première à la dernière ligne ou presque, mélange improbable de tous les poncifs de la science-fiction : le futur proche, la faille temporelle, les extra-terrestres, des technologies nouvelles qui ont modifié la géopolitique mondiale. Beaucoup d'auteurs auraient pu s'y perdre et nous proposer un gloubi boulga infâme, mais pas JM Erre. Lui a su conserver une logique et une cohérence totale à ce grand n'importe quoi, qui se découvrent petit à petit au fil d'un récit qui a finalement bien une queue et une tête ; et franchement quand on lit ce livre on se dit que c'est un vrai tour de force, car par moment même moi j'ai eu peur du résultat tellement l'auteur nous embarque loin !
Mais c'est surtout par son sens de l'humour que JM erre se différencie. Il possède une capacité à jouer avec les mots pour nous faire pleurer de rire qui n'a je pense que peu d'égal. Il est par exemple capable d'inventer des dizaines d'expressions plus imaginatives les unes que les autres pour décrire un adultère ; avec lui un personnage de culturiste décérébré retrouve de l'intérêt et il fait d'un minus habens veule et terne un héros malgré lui savoureux. Derrière sa loufoquerie c'est d'une vraie créativité qu'il fait preuve à chaque page pour prendre des mots, les assembler, les mélanger, les tordre pour notre plus grand plaisir ! Et comme à chaque fois ou presque (son Série Z était un brin en dessous de ses autres romans) j'ai franchement ri plus d'une fois (mais maintenant je sais que je ne dois surtout pas lire un JM Erre en dehors de chez moi sous peine d'être regardée bizarrement à chaque éclat de rire !).
Bref, vous l'avez compris, j'ai adoré et je vous recommande chaudement ce grand n'importe quoi !

Lien : http://desmotssurunepage.ekl..
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