L'Évangile selon Marie / L'Apocalypse selon Lilith / L'Arche selon Noréa

Un vrai coup de coeur ! Un livre au contenu puissant avec une plume mêlant poésie et langage cru qui assène de bons coups d'épée au patriarcat, au capitalisme et à la surconsommation.

L'ouvrage se divise en trois parties : L'évangile selon Marie-Madeleine, L'apocalypse selon Lilith et L'arche de Noréa. Toutes trois mises de côté dans les récits bibliques , la Putain, la Damnée et l'Oubliée prennent la parole ici et prennent surtout le pouvoir.

En très bonne réécriture, ce livre reprend des références bibliques ainsi que la forme des écrits lithurgiques en les ponctuant de textes plus modernes qui sont les histoires des femmes réduites au silence. Les réécritures bibliques servent à mettre en exergue de nouvelles paraboles qui rendent justice aux violences vécues par les femmes et créent un nouveau monde où le pouvoir change de mains. Par la même occasion, l'autrice critique le caractère néfaste du capitalisme et de la surconsommation. Elle ne manque pas de faire des liens entre ces deux notions et les discriminations liées au genre, à la couleur de peau ou à la catégorie sociale, ce qui rend l'ensemble très pertinent et profond. Nos sociétés actuelles ont été construites sur les grands textes des religions monothéistes, les transformer c'est tenter de modifier nos perceptions.

En outre, j'ai adoré l'écriture de l'autrice qui mêle aisément poésie et langage cru. Cela permet de donner un aspect grandiose et mystique au texte tout en lui donnant un côté incisif et virulent. Avec sa plume, l'autrice fait sonner le glas pour le patriarcat et ses travers.

Si vous cherchez un texte très engagé et qui ne s'excuse pas de l'être, je vous recommande vivement ce livre qui porte un regard séditieux et impitoyable sur nos sociétés.

Le message est beau, l'intention est louable, mais le texte reste assez "obscur" et peu accessible je trouve, avec des longueurs, des répétitions, et même si le modèle biblique est stylistiquement bien imité, je me suis beaucoup ennuyée. Mais le message est beau, les passages plus intimes fonctionnent bien, les récits de vie, les souvenirs fragmentaires. Par contre, le côté biblique m'a ennuyée et le livre m'est parfois un peu tombé des mains.

Comment réparer des millénaires de patriarcat et de masculinité toxique? Comment laisser la place au deuxième sexe?
Selon l'auteur, en réécrivant une des plus vieilles histoires, celle par laquelle des années de soumission auraient commencé.
Nicoleta Esinencu superpose des témoignages de femmes à travers le monde avec une réécriture de versets de l'Ancien Testament comme pour montrer d'où viendrait le problème.
Je lis en parallèle Des hommes justes d'Ivan Jablonka, ce qui m'a permis de constater la persistance de la mise au rebut des femmes dans les sociétés, qu'elles soient démocratiques, théocratiques ou féodales.

Une lecture intéressante bien que j'ai moins apprécié la dernière partie, trop décousue.

Efficace.
Relire notre histoire au féminin.
Tiens, tiens. Cela dérange? Et pourtant, l'expérience vaut le détour et laisse un goût amer.
Rien de caricatural ni d'extrême, simplement la vie des femmes racontée en quelques lignes.
Si si, vraiment, simplement le quotidien des femmes. Et si vous pensez que c'est exagéré alors vous n'êtes pas une femme ou vivez hors de ce monde.

On (je) se retrouve presque honteuse à se demander comment nous avons pu si longtemps nous accommoder d'un monde qui nous méprise.

Une réécriture des Évangiles où la femme, enfin, figurerait dans son insoumission, dans son annonciation d'une bonne nouvelle : la fin du patriarcat et du capitalisme. Trilogie théâtrale d'une rare puissance, L'évangile selon Marie suivie de L'apocalypse selon Lilith et L'arche de Noréa entremêle des témoignages de femmes de tous les pays pour mettre en lumière comment parole et récit ont reconduisent la domination masculine. Nicoleta Esinencu porte l'espoir d'un apocalyptique bouleversement.
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