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EAN : 9782501138642
256 pages
Marabout (06/01/2021)
4.06/5   8 notes
Résumé :
Lorsque Layla Saad a commencé son défi instagram #meandwhitesupremacy, elle ne se doutait pas qu'il connaîtrait un succès aussi fulgurant...
Layla engageait les détenteur du privilège blanc à se pencher sur leurs pensées ou comportements racistes, qu'ils soient petits ou grands. Le défi a catalysé une prise de conscience mondiale chez les Blancs qui ont commencé à s'approprier ce travail anti-raciste.

Ce livre pratique en est l'approfondissemen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je suis blanc. Je l'ai toujours été, évidemment, mais je ne m'en suis aperçu que très récemment. Je vis dans un monde où l'on dit que la couleur de peau ne compte pas, qu'il n'y a pas de race et que le racisme n'est l'apanage que de quelques arriérés. Après tout, ne faisons-nous pas tous et toutes partie d'un ensemble plus vaste, la communauté humaine, au sein de laquelle toutes les identités se valent?

C'est ce que j'ai cru. J'avais tort. Je n'avais pas mesuré à quel point ma couleur de peau influe (positivement) sur la première impression que les gens se font de moi. A quel point ma couleur me permet de m'identifier à l'histoire que l'on m'a enseignée, aux héros des livres que je lis, aux personnalités que j'admire. A quel point ma couleur me protège de la violence de l'État et de ses institutions : police, justice, etc.

J'ai compris que l'arriéré, c'était moi. J'ai compris que si je refusais de voir cela, c'était par peur de ce que cela devait engendrer. Un travail long, douloureux, au bout duquel ne m'attendait aucune récompense, visant à prendre conscience de mes privilèges et à accepter d'y renoncer.

Et je dois tout cela, notamment, au travail remarquable de Layla F. Saad et à son programme d'introspection. Au fil de ma lecture et de ma réflexion, j'ai progressé en tant qu'antiraciste car j'ai compris que je faisais partie du problème. J'espère désormais contribuer plus efficacement à la solution.

Un livre indispensable. À mettre entre toutes les mains (blanches). Merci à Babelio et à la maison d'édition de me l'avoir envoyé dans le cadre d'une "masse critique".
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Lettre à l'auteur
Madame,
Je vous réponds tellement j'ai été scandalise par votre ouvrage. Par pitié, ne mettez pas cela sur le compte de ma""fragilité blanche". Cette notion est parfaitement creuse et il faudrait bien plus que votre livre pour que je me sente remis en cause dans mon identité. Attristé, oui, comme m'attristent les raisonnements controuves.
Vous comprendrez que je ne suis pas intéressé par votre programme de rééducation en 28 jours
L'idée en est d'ailleurs comique on voit ça d'ici :
"Bonjour, Je m'appelle Georges et je suis raciste
-Bonjour Georges"

L
Vous êtes anglo-saxonne, A dire vrai, je vous ai d'abord cru Américaine. Mais en tant qu'Anglaise, donc communariste, vous êtes beaucoup plus contaminée par la cancel culture et le communautarisme que la France de tradition universaliste, et vous ne croyez pas vraiment à l'homme universel. Cela explique beaucoup de choses.
Je suis donc à l'aise dans mon identité Je pense que pour vous je me définis comme "un mâle blanc cisgenre hétérosexuel" Aucun de ces éléments ponctuels n'est faux, je les reconnais et s'il le faut les revendique. Pour autant, ils ne correspondent qu'à une partie de mon individualité. Je préfèrerais dire que je suis un Français de culture judéo-chrétienne, car pour moi le biologique ne prime pas.
Mais puisque c'est un fait que je suis Blanc, je refuse de m'en excuser. Je refuse de renoncer à la culture qui m'a faite, d'avoir honte de mes ancêtres qui m'ont fait ce que je suis, de ne plus lire les grands écrivains "morts" qui appartiennent d'ailleurs à l'humanité entière, je refuse de voir remplacer Shakespeare par Rigoberta Menchu, comme on le fait paraît il dans certaines universités américaines. Je refuse de voir nos statues deboulonnees sur nos places publiques sous de faux prétextes.
Je n'ai jamais été agressé en paroles par "des personnes racisees"ayant la chance de fréquenter principalement des bien éduquées (ce n'est pas un sentiment de classe, certains vieux paysans sont certainement les personnes les plus courtoises que j'ai rencontrées)
Cependant si j'étais interpellé par un malotru en termes discourtois pour de fausses questions de race, je refuserais tout dialogue avec lui, comme avec un negationniste et autres pécheurs contre la raison.
Je refuse l'affirmative action, qui est une injustice et une insulte pour les non-blancs, qu'elle traite en inférieurs
Je suis contre les réunions, cours... réservés aux non-blancs. C'est une forme d'appartheid.
On vient justement d'apprendre que l'UNEF organisait des réunions interdites aux Blancs. Cela provoque heureusement une saine indignation. La présidente de l'UNEF de sent "menacée". C'est bien la cancel culture.. A-t-on le droit de parler de""fragilité decoloniale"? Je dirais bien"pauvre petite antiracist" comme ils disent"pauvre petit blanc"..

Je considère la condamnation de la soi-disant appropriation culturelle comme une ânerie dangereuse. Sa logique conduit à interdire réciproquement aux non-blancs de s'"approprier" la culture européenne. Mais Hitler aurait peut-être été d'accord, lui qui interdisait le jazz comme"musique negre dégénérée".

Si quelqu'un ne m'a pas compris, je ne suis pas raciste. Je crois à l'existence d'un homme universel et tiens pour indifférentes les petites différences morphologiques entre les hommes.
Si cela fait de moi à vos yeux un "privilégié blanc", libre à vous
Mais vous ne faites que combattre des racismes imaginaires et tentez de culpabiliser des gens qui en sont innocents.
Vous êtes inoffensive pour le vrai racisme. Vous pouvez même le revitaliser

Aux USA, toutes vos théories sont pain béni pour les suprematistes blancs.
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Je souhaite tout d'abord remercier Babelio de m'avoir permis de participer à cette opération Masse Critique : première inscription, première sélection, je suis plus que ravie. Si Moi et la Suprématie Blanche faisait partie de mes « voeux », c'est que j'ai parfaitement conscience de mes privilèges de femme blanche cisgenre mais que cela ne m'empêche pas de poursuivre régulièrement mon éducation sur les thèmes et concepts soulevés par Layla F. Saad dans ce livre, pourtant, je n'ai pu m'empêcher d'être déçue et frustrée par le fond et la forme :

Tout d'abord, le propos n'est pas assez fouillé au niveau de certains concepts. On sent l'influence initiale : un défi sur Instagram. L'art de l'immédiat et du consommable rapidement. Je ne crache pas dans la soupe étant moi-même sur Instagram, mais il faut reconnaître que ce n'est pas un support propice à l'approfondissement et au développement d'idées. C'est le cas dans ce livre. Je reconnais que cela peut toutefois avoir ses avantages : cela se veut percutant et impactant. Malheureusement, ce n'est pas ce que je recherche, j'aurais préféré une approche plus analytique que synthétique. Si le but est de planter une petite graine dans la tête de certaines personnes alors oui, ce livre peut être considéré comme une réussite. Si le but est d'amener un changement radical et durable chez chacun.e des lecteurs et lectrices qui auront ce livre entre les mains, alors il me semble que le format est perfectible.

En toute honnêteté, j'ai lu consciencieusement le livre dans son intégralité mais j'ai en revanche délibérément choisi de ne pas suivre le défi proposé dans ce livre. Il s'agit, pendant 28 jours, d'écrire au sujet des thèmes évoqués. Pour aider le lecteur, à la fin de chaque chapitre, chaque journée, Layla F. Saad pose des questions pour nous orienter et nous aider à développer notre pensée. C'est très personnel mais je suis tout simplement hermétique à cette manière de fonctionner. Cela me fait penser à un livre de développement personnel et je ne suis définitivement pas la cible pour ce genre de contenu.
De plus, en dehors de ce ressenti purement personnel et en étant totalement objective, je sais que je n'aurais tout simplement pas pu répondre à certaines questions que je trouve bien trop orientées et démontre une pensée très manichéenne chez l'auteure : Layla F. Saad part du principe que tous ses lecteurs et toutes ses lectrices auront fait les choses suivantes au moins une fois : sorti la carte du racisme anti-blanc, cru que l'on valait mieux qu'une personne noire, autochtone ou de couleur, anéanti les propos d'une personne noire, autochtone ou de couleur juste parce que le ton utilisé ne nous plaisait pas, dégainé le fameux « j'ai un.e ami.e noir.e » pour rendre acceptables des propos ouvertement racistes. Et bien, factuellement, non, je peux le dire, je n'ai jamais fait ou dit une de ces choses-là, je ne me sens pas exceptionnelle pour autant et ne mérite pas de médaille. Seulement, par ces quelques exemples, je souhaite démontrer que les questions posées et les affirmations qu'elles sous-entendent ne permettent pas de faire un réel travail, ce qui est regrettable.

Malgré ces déceptions, j'ai apprécié plusieurs chapitres et réflexions comme le complexe du sauveur blanc ou encore la solidarité factice. Celui qui a le plus résonné en moi est le point sur le mutisme blanc. J'ai souvent culpabilisé, et je suis convaincue de ne pas être la seule, de ne pas avoir osé dire quelque chose lors d'un repas de famille lorsqu'un.e proche avançait une idée raciste. J'y repensais régulièrement, me détestais de n'avoir rien dit mais n'avais pas encore eu le déclic pour que cela ne se reproduise plus. Je crois que ce livre va avoir eu, sur un plan tout à fait personnel, cette fonction et cette utilité salvatrice.
De même, concernant le combat féministe, Layla F. Saad m'a fait découvrir et m'a donné envie de m'intéresser au féminisme intersectionnel.

En bref, je ne suis pas mécontente de l'avoir lu, j'ai tout de suite vu les limites d'un tel ouvrage mais sais aussi en reconnaître les intentions louables et nécessaires de l'auteure. Je reste cependant sur l'impression que j'ai beaucoup plus appris en lisant James Baldwin ou Toni Morrison.
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Tout d'abord, je remercie vivement Babelio et les éditions Marabout pour leur confiance, et je m'excuse auprès d'eux pour le retard avec lequel je rends ma chronique (des soucis de santé ayant eu un impact non négligeable sur ma capacité à lire et me concentrer). Je les remercie aussi pour leur compréhension et leur patience face aux difficultés que j'ai exprimé à ce sujet.
Moi et la suprématie blanche est un ouvrage qui m'a un peu dérouté de prime abord parce que je ne m'attendais pas à ce qu'il se présente comme un ouvrage aussi... didactique, avec des exercices d'introspection et de réflexion que je vous invite à suivre parce qu'ils nous amènent à regarder en toute sincérité et honnêteté nos pensées et nos (in)actions passées et présentes autour du racisme et de ses multiples formes.
Ce livre est un ouvrage très inclusif dans sa présentation et dans sa façon d'aborder le sujet : il insiste aussi sur la difficulté du positionnement des personnes biraciales. Dans un premier temps, l'autrice revient sur les définitions, qui sont essentielles pour bien saisir l'essence du travail qu'elle se propose de nous mener pendant 28 jours et qu'elle accompagne : qu'est-ce que la suprématie blanche ? les privilèges blancs et leur corrélaire : la fragilité blanche ? comment définir la cécité à la couleur ? et surtout comment travailler : ne pas hésiter à se munir d'un cahier/stylo, et oser se regarder franchement dans le miroir de notre conscience pour avancer dans la déconstruction de nos schémas et biais racistes.
Ce n'est pas forcément un chemin aisé à prendre, parce que l'on se rend compte que l'on n'est pas "parfait" et que malgré notre prise de conscience, on reste le produit de notre socialisation et de l'ensemble des représentations qui nous ont lavé le cerveau depuis notre enfance.
J'ai vraiment beaucoup apprécié le ton de cet essai et la façon dont Layla F. Saad nous fait cheminer. Les éléments sont factuels, objectifs, clairs et précis. Il peut y avoir des répétitions, mais cela permet de mieux intégrer les notions surtout si on respecte le schéma envisagé par l'autrice, à savoir entamer une réflexion sur 28 jours. Il est donc nécessaire de revenir régulièrement sur certains concepts, d'autant que la mauvaise foi du sujet lecteur peut jouer dans sa compréhension des enjeux que dénonce l'autrice.
C'est un ouvrage fondamental, que j'aurais plaisir à partager dans mon entourage, et qui vient en très bon complément d'un autre essai que je trouve très essentiel : le racisme est un problème de blancs, de Renni Eddo-Lodge.
Encore merci aux éditions Marabout pour cette traduction.
J'espère sincèrement que cet ouvrage sera lu et partagé, parce qu'il pourrait amener à créer des espaces plus inclusifs et sécurisants pour les personnes racisées.
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J'ai lu ce livre dans le cadre de la masse critique Babelio. Ce livre a été un peu comme une claque dans la figure (pour rester polie) , comme si on m'avait dit "youhou réveille toi , toi et tes privilèges de blanc" .
Le livre fait suite au défi Instagram #MeAndWhiteSupremacy de l'auteure Layla F.Saad où elle invitait les détenteurs de privilèges blancs à se pencher sur leurs pensées ou comportements racistes .
Ce livre est un travail d'introspection basé sur un programme de 28 jours .
Je ne me suis jamais considérée comme étant raciste mais certains passages dans le livre m'ont ouvert les yeux sur certaines choses que je pouvais faire et qui pouvaient être assimilés à un "mutisme blanc".
L'auteure dit d'ailleurs "L'objectif n'est pas de vous humilier mais de vous ouvrir les yeux. Vous aurez beau souffrir....(....) , votre malaise n'égalera jamais la souffrance que vous infligez aux personnes racisées ."

Ce livre est vraiment une prise de conscience que beaucoup de personnes (chef d'entreprise , politiques....) devraient parcourir.

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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
L'Église de la cécité à la couleur (color blindness) nous promet que si nous devenons aveugles à la couleur, le racisme disparaîtra. Nul besoin de l'éveil des consciences en matière de privilèges et de préjudices subis, ni de changements sociétaux et institutionnels, ni de rééquilibrage des pouvoirs, ni de se racheter pour les préjudices historiques et contemporains infligés ; il suffit de faire comme si le racisme en tant que construction sociale n'avait pas de réelles conséquences - à la fois pour les détenteurs de privilèges blancs et pour ceux qui en sont privés. Les Blancs veulent croire qu'en faisant semblant d'être aveugles à la couleur, ils ne feront rien de raciste et ne profiteront pas du racisme.
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Avoir des préjugés, c'est mal, mais ce n'est pas la même chose qu'être raciste. Le racisme, c'est l'alliance des PRÉJUGÉS et du POUVOIR, qui permet au groupe racial dominant (...) de dominer tous les autres groupes ethniques et de leur nuire à tous les niveaux, aussi bien personnel que systémique ou institutionnel.
C'est pourquoi, bien qu'une personne noire, autochtone ou de couleur puisse nourrir des préjugés contre un Blanc, elle ne peut pas être raciste à son égard. Contrairement aux Blancs, elle ne bénéficie ni du pouvoir (accordé par le privilège blanc) ni du système d'oppression (la suprématie blanche) lui permettant de transformer ces préjugés en domination et en sanctions.
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L'appropriation culturelle perpétue l'idéologie suprémaciste blanche selon laquelle les Blancs peuvent se servir chez les personnes noires et de couleur sans aucune conséquence, et selon laquelle quand un détenteur de privilèges blancs adopte un élément culturel propre aux personnes noires et de couleur, cette particularité "exotique" le bonifie, d'une certaine manière. L'appropriation culturelle, c'est récupérer des caractéristiques que l'on trouve attrayantes dans la culture des personnes noires et de couleur, tout en rejetant ces personnes.
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Quand vous vous entêtez à dire que vous ne croirez pas [les personnes noires, autochtones et de couleur], que vous ne leur accorderez ni crédit ni attention tant qu'elles ne s'exprimeront pas d'une manière qui vous convient, vous perpétuez l'idée que vos critères de Blanc sont supérieurs. Quand vous contrôlez le ton que [ces personnes] sont censées employer pour parler de leur expérience du racisme et de leur vécu, vous renforcez l'idéologie suprémaciste blanche selon laquelle les Blancs savent mieux que les autres.
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Les avancées législatives dans le domaine des droits civiques, bien qu'essentielles, ne modifient pas la construction sociale profondément ancrée selon laquelle il existe des races différentes du point de vue biologique, et qu'une race est supérieure aux autres. (...) Cette croyance joue au niveau inconscient, et affecte certaines idées et comportements qui ont des répercussions dans la sphère personnelle et la sphère publique.
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