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Antoine Corradi (Traducteur)
EAN : 9782073010292
SCRIBES (07/09/2023)
3.89/5   14 notes
Résumé :
Un homme quitte Buenos Aires pour s'établir dans les grandes plaines argentines. Là-bas, il consacre ses journées à créer un potager d'où il compte tirer sa nourriture quotidienne. Éloigné de tout et de tous, il essaye de se fuir lui-même, mais plus le temps passe, plus les bribes de son passé remontent à sa conscience et se mêlent aux observations qu'il consigne chaque jour dans ses cahiers.
Aux petits et grands tracas du travail de la terre se juxtaposent ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Les Plaines – Un livre de Federico Falco (Né en Argentine en 1977) – Traduit par Antoine Corradi – éditions Scribes – 7 Septembre 2023

Un premier roman ! Soyons indulgents.

« Un homme » se retire à la campagne pour échapper à son passé et se vouer à ses cultures. Ça paraît difficile, non ? La mafia est tenace… Bien caché dans sa ferme « l'homme » sait nourrir les animaux et s'en occuper.

Des anecdotes différents circulent sur la guerre…

« La pluie ne vient pas, ça ne se rafraîchit pas. Cela fait un mois qu'il ne pleut pas. le champ complètement jaune, sec. »

« La répétition générale d'un potager.
Un endroit où passer le temps et tout reprendre de zéro. »

« J'ai besoin de me reconstruire, voir comment continuer, ai-je dit ensuite »

« La comédie romantique : Garçon rencontre fille / garçon perd fille / garçon récupère fille et ils vivent heureux pour toujours. »

Je n'ai fait que vous donner les bases ! A vous de vous faire votre propre opinion !

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter un Bon mois d'Avril.

Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Un romancier d'âge mûr, au coeur d'artichaut, perd l'envie d'écrire après s'être fait larguer. Il décide de noyer rancune et chagrin dans la confection d'un potager. Mais plus il s'occupe de ses oignons et plus son esprit s'encombre des salades que lui servait son ex.
L'Argentine et le chamboulement des saisons (leur été est notre hiver) ne suffisent pas à pimenter ce récit introspectif. Ou c'est que je n'ai pas le pouce assez vert, que le semis de la courge à la pleine lune ne m'émeut point.
Cela devient plus intéressant quand l'auteur évoque ses racines (pages 125, 136), qu'il nous conte l'histoire de ce grand-père Piémontais épuisé d'avoir sarclé la terre ingrate. Ou quand il retrace l'implantation du soja à coups de glyphosate. On se rend compte que l'agriculture intensive a causé les mêmes dégâts sous toutes les latitudes.
Mais bon, j'ai traversé ce livre comme on sillonne la pampa : attentive au début, saoulée vers la fin.
Pas non plus convaincue par les citations d'autres écrivains que l'auteur éparpille un peu partout, comme autant d'épigraphes égarées.
Je retiendrai surtout un conseil : quand on a perdu l'inspiration et qu'on a le sentiment de se répéter, mieux vaut se consacrer à d'autres occupations, à la culture des choux par exemple. Un bon nombre de nos littérateurs hexagonaux devraient en prendre de la graine.
Bilan : 🌹🔪
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Aujourd'hui je vais évoquer Les plaines premier roman publié en français de l'argentin Federico Falco. C'est un récit tout simple, celui d'un amour défunt, d'un deuil difficile à effectuer et du chemin de retour vers la terre pour donner un sens à la vie sans l'être aimé.
Le narrateur s'appelle Fede il a un peu plus de quarante ans et est argentin. Il est possible que ce texte soit d'inspiration autobiographique, le prénom du personnage principal étant celui de l'auteur. Sa famille est d'origine immigrée italienne. Il a grandi dans un petit village de la pampa, dans une région où ses ancêtres ont travaillé dur pour cultiver la terre et obtenir des récoltes leur permettant de s'établir dans la vie. Fede, adolescent, a choisi de partir à Buenos Aires d'y étudier et de vivre sa vie à l'écart de sa famille, se constituant une famille de substitution auprès de celle de son ami. Il raconte avoir abordé le sujet de ses préférences avec sa mère mais s'être opposé à un déni. Les plaines se déroule sur quelques mois, le temps de trois saisons. L'écriture est très proche de l'humus et de la culture agricole. Fede vient de se séparer d'avec Ciro son amoureux, son amant avec qui il vivait depuis plusieurs années. Il raconte ainsi la rupture : « durant les premiers mois, je répétais à qui voulait l'entendre que Ciro m'avait quitté, que je ne comprenais pas pourquoi, que cela avait été une décision soudaine, qu'il m'avait demandé de quitter la maison – notre maison – que cette nuit-là, il avait dormi dans le fauteuil, que le lendemain, il avait réitéré sa demande. » Ensemble ils avaient construit une maison après avoir vécu proches dans deux appartements mais Ciro demande à Fede de partir, de quitter les lieux. Ce dernier après une période d'hébergement provisoire dans la capitale décide de partir dans le sud et de s'installer à Zapiola, une bourgade accessible après une route de terre de vingt kilomètres. Il décrit ainsi l'environnement : « le même paysage toujours. le champ croît, s'étire, fructifie en épis, tombe, meurt, renaît de ses graines. La nature, toujours égale à elle-même. Des plaines sur des kilomètres et des kilomètres. Des plaines, sur des siècles et des siècles. Des plaines depuis des siècles, des millénaires. » Pour se reconstruire sentimentalement et psychologiquement il décide de construire un potager et de revenir vers la nature et en quelque sorte ses racines. le roman est chtonien, proche de la terre et du rythme de la nature. le protagoniste observe, écoute, apprend. Cultiver un jardin c'est trouver de sensibles bonheurs et affronter des échecs. de nombreuses descriptions figurent dans le roman à l'instar de celle-ci : « la betterave a poussé de manière inégale, le persil ne lève pas, la coriandre est clairsemée, la roquette a l'envers des feuilles recouvert de pustules blanches, sur tout un carré de patates une seule a levé, et les blettes, les oiseaux les ont mangées. Ça me chagrine, ça me désespère. » Toutes les plantes ne poussent pas avec la même facilité. Malgré l'attention et les soins quotidiens Fede a quelques déceptions. Mais au contact de ses voisins, des paysans, il apprend la patience et les techniques appropriées et est récompensé par ses premières récoltes. Il se nourrit des fruits et des légumes de son jardin. Et malgré la souffrance de l'abandon subi il se reconstruit, devient capable de reprendre l'écriture, d'évoquer les siens, le secret sur sa sexualité et de se souvenir des beaux moments avec Ciro malgré l'animosité et les regrets. A la fin du roman il confie : « il a dit : il fallait se séparer pour que chacun puisse être lui-même. Il a dit : je sais que ça ira pour toi. Il a dit : je te demande pardon, excuse-moi. Il a dit : je ne rencontrerai plus jamais quelqu'un comme toi, quelqu'un avec qui il arrivera ce qui est arrivé avec toi. »
Les plaines est un très joli roman sensuel et olfactif dans lequel la nature, à travers le potager de Fede, est au coeur des descriptions. Avec des mots simples Federico Falco évoque sans pathos une rupture, la difficulté d'accepter et de faire le deuil d'un amour exceptionnel.
Voilà, je vous ai donc parlé des Plaines de Federico Falco paru aux éditions Scribes.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Dans un besoin de fuite de la ville, un homme quitte Buenos Aires pour les grandes plaines argentines. Son quotidien s'organise désormais autour de la culture de son potager dont il compte tirer sa nourriture. le présent se mêle au passé, dans une introspection personnelle, une quête de soi ainsi qu'une ouverture au monde, que cet épanchement dans la nature est à même de lui offrir.

Le narrateur nous offre ses discussions au paysage dans ce besoin de renouveau, de se retrouver intérieurement, de chercher l'inspiration ailleurs que dans la succession des pages blanches, ce besoin de terre, de retrouver la simplicité d'un travail manuel chargé de merveilles et de dur labeur, de tenter de le décrire, de le ressentir, tout comme tenter de percevoir l'indescriptible.

La nature comme l'écriture à son propre rythme, son tempo, il faut apprendre à se laisser guider plutôt que de vouloir lui imposer sa volonté, tout comme il en est de même avec les relations humaines. La pampa a ses exigences géographiques, météorologiques, elle est parfois dure et cruelle, il faut plus de cran qu'il n'y paraît pour s'y mêler. Cet homme cherche l'inspiration dans chaque recoin de ses jardins, dans chaque histoire recueillie par ses rencontres, une histoire qui pourrait être un livre dont il serait enfin l'auteur. Il cherche également sans le savoir à écrire sa vie telle qu'il voudrait qu'elle soit, telle que les autres pourraient la regarder sans jugement, loin de toute peur, des faiblesses, de l'humiliation passée face à sa propre sexualité qui pèse occasionnellement sur ses pensées.

Ce sont les plantations, leurs évolutions, leurs échecs qui donnent le rythme à cette histoire dans laquelle je me suis pleinement retrouvé de par mon métier de maraîcher.

L'auteur nous transporte à merveille à travers les plaines d'Argentine pour un dépaysement total. Entre contemplation et questionnements introspectifs qui nous ramènent à nos propres interrogations ainsi que notre rapport à la nature. Un livre où la résignation croise la sagesse, où l'acceptation se heurte au lâcher prise, où le silence et l'observation vont de pair, où la solitude se confond avec la quiétude, où la nostalgie permet d'avancer sereinement.
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Dans la pampa argentine, un homme cultive la terre et se confronte aux saisons. le temps passe tandis que poussent les salades, les radis, les choux kale, au rythme du cri des rapaces, des pluies, du froid qui revient, de la chaleur qui étouffe. Les plaines est un roman qui parle de la terre, qui raconte la patience et comment on peut parvenir, par ce travail manuel harassant, ne tolérant aucun laisser-aller, à s'échapper de soi.

L'homme des plaines n'est pas d'ici ; il est venu vivre dans cette campagne, après sa rupture avec Ciro, qu'il aimait profondément, avec qui il avait construit une maison, pour qui il avait oublié qu'il était celui qui se suffisait à lui-même. Mais Ciro l'a rejeté, comme ça, on n'en connaît pas la raison (un simple désamour ?) et, pour étouffer son chagrin, l'homme a fui, s'est fait le jardinier d'une vie simple et âpre.

Le rythme est lent, contemplatif, descriptif... Ce qui pourrait être un livre ennuyeux ne l'est pas du tout : le lecteur est pris par cette contemplation, ce retour aux sources, cette lutte contre les éléments, sans technologie, sans réseau, juste soi-même. le narrateur est écrivain, mais il a laissé l'écriture, il ne sait plus écrire après ce chagrin qu'il n'arrive pas à faire taire. Il lui arrive rarement, mais cela lui arrive, de se rendre au village pour appeler Ciro, parce qu'il y a sans doute de l'espoir, il reviendra, il réfléchira, ce n'est pas possible... Et ce passage, terrible, où l'illusion née en juillet s'effondre, ce "nous" qui entend une fin de non-recevoir.

La critique complète sur le Manoir des lettres
Lien : https://lemanoirdeslettres.f..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je veux seulement regarder l'horizon, la plaine, fixer mes yeux au loin, que les champs m'inondent, que le ciel me remplisse, pour ne plus penser, pour que ce qui a lieu en moi cesse d'exister en permanence.
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La pampa est un paysage dur, exigeant, qui n'a rien de bucolique. La nuit noire. La terre dure. Le vent. Le vent. La chaleur du soleil sans une ombre. Sans refuge. La grandeur, les chardons, des années de chardons. Le sel sur la terre sèche des rives. Le sel sur le visage. La saleté constante, l'inconfort du corps, l'eau gelée en hiver, la poussière en été, l'inondation, les roches, la sécheresse, le scarabée, les criquets, les orages qui frappent, l'eau qui se fait attendre. La plaine est dure, la campagne cruelle, elle ne console pas nécessairement.
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Terre sur la peau, terre dans les cheveux, poussière dans les oreilles, sur les lèvres, sur les dents. La morve qui devient dure, noire. Le plant de maïs. Les feuilles du maïs, rêches, coupantes, rugueuses comme du papier de verre. Les picotements des herbes sur le dos, sur les bras, sur la nuque, quand on se laisse tomber dans le pré desséché. Bouche sèche, yeux secs, peau sèche. Taies. Les mouches harcelantes qui se posent sans cesse sur la peau, et insistent. Les moustiques, les taons. La nature requiert des efforts.
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