Israël-palestine, des femmes contre la guerre

L'autrice a rassemblé une série de témoignages et d'informations sur des manifestations planifiées pour résister de manière non-violente à l'occupation des terres et à la destruction des maisons palestiniennes par l'armée et les colons israéliens.
De nombreuses femmes, israéliennes, palestiniennes ou d'autres pays, participent à ces mouvements absolument pacifistes.
Ce livre est (hélas car la situation a empiré) daté (2001) et intéressera en particulier les militant.e.s mais reste cependant utile pour comprendre la situation.

Je vous emmène en Israël, au début des années 2000, période concernée par ce recueil de textes, témoignages, mails... Ce n'est donc pas d'un roman dont je vais vous parler, mais d'actions de femmes, Israéliennes, pour la plupart, qui militent pour la paix, le respect des frontières de 1948 et les droits des Palestiniens.

Pendant un peu moins de 200 pages, nous sommes confrontés à ce qu'elles ont mis en place, réalisé, vécu, ressenti à cette époque. Elles expriment leur honte face à l'attitude de la police et du gouvernement, organisent des manifestations (peu ou pas relayées par les médias israéliens), se rendent dans des familles palestiniennes pour témoigner leur compassion et leur soutien, et font preuve d'une incroyable détermination en dénonçant continuellement ce dont elles sont témoins. Par exemple, elles organisent des veilles dans différents checkpoints afin de pouvoir témoigner des exactions des policiers (humiliations, etc.), participent à la reconstruction de logements palestiniens détruits à coups de pelleteuses, quitte à reconstruire plusieurs fois le même logement, à nouveau détruit... Ces différents groupes et mouvements de femmes ont trouvé un écho sur la scène internationale ; leur lutte continue aujourd'hui, alors que la situation s'est encore détériorée...

Que dire d'un tel ouvrage... Que même s'il date d'il y a une vingtaine d'années, il reste malheureusement d'actualité, et qu'il est à la fois difficile à lire et porteur d'espoir : il montre ce que l'homme peut avoir de mauvais en lui, mais également que la bonté humaine existe, tout comme la volonté de paix, ici portée par des femmes telles que Gila Svirsky, Naama Farjoun et beaucoup d'autres, et qu'il est nécessaire de continuer à y croire et à militer pour elle. Il rappelle également qu'il est indisepensable d'être dans la nuance en n'assimilant pas l'entièreté d'une population aux exactions de son gouvernement. Enfin, ces témoignages m'ont permis de relativiser mes inconforts actuels : de quoi puis-je me plaindre lorsque je lis le quotidien de ceux qui doivent vivre dans des villes et villages sans accès à l'eau courante et à l'électricité, et dont les chemins qui y mènent sont bloqués...

En résumé, une lecture dure par son contenu, qui laisse un sentiment amer, parce que finalement, vingt ans plus tard, rien n'a changé...