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André Belamich (Traducteur)
EAN : 9782070436576
96 pages
Gallimard (30/04/2010)
4.36/5   33 notes
Résumé :

" Le livre est un retable de l'Andalousie avec des gitans, des chevaux, des archanges, des planètes, avec sa brise juive, avec sa brise romaine, avec des rivières, avec des crimes, avec la note commune du contrebandier et la note céleste des enfants nus de Cordoue qui narguent saint Raphaël. Un livre où est à peine exprimée l'Andalousie que l'on voit et où frémit celle que l'on ne voit pas." Sur fond de guitare... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce recueil de poèmes (chants, cante jondo) au style précieux reste populaire, et correspond à une manière de penser et d'exprimer du peuple espagnol, spéculatif et conceptuel par nature.
Ainsi, cette conception au travers du lyrisme de Garcia Lorca se rapporte à un cri, une incantation. L'Andalousie forme le décor du ‘Romancero', et les Gitans hantent ces poèmes. La parole de Lorca s'ouvre à un horizon vaste, celui de l'existence humaine, dans les conflits qui la déchirent et dont elle tente de faire un destin. Dans ce poème et ces courts tableaux, le drame se met en place, lourd de silence et de fureurs, où Yerma, Rosita, les filles cloîtrées de Bernarda Alba vont se heurter à la misère de leur chair, à la stérilité, à leurs soifs sans remède. Avec ce recueil, se constitue la grande scénographie du tragique, qui atteindra quelques années plus tard sa dimension dans le théâtre.
Federico Garcia Lorca, le poète gitan andalou exécuté par les fascistes, avait l'allure et l'alacrité qui transparait dans son oeuvre.
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Découvert à ...douze ans, grâce à un magnifique disque dit par Marcel Lupovici ,accompagné de guitare andalouse, aujourd'hui introuvable je le crains- dans une maison où l'Espagne républicaine et les souvenirs sanglants de la guerre civile étaient encore des blessures ouvertes...

C'est dire si ce Romancero gitan -où la Guardia civil massacre les Gitans réunis pour fêter Noël - résonne encore dans ma mémoire avec les voix d'Esther, Celia, Maria qui en reprenaient en choeur les passages les plus célèbres... - Aah, cité des gitans, qui t'a vue et ne se souvient?-

Je déteste la corrida mais le LLanto pour le bel Ignacio à l'aine perforée par la corne du taureau continue à m'arracher des larmes, dont je ne sais si elles sont dues au souvenir, à la compassion ou à la rage (saloperie de corrida, quand même, combien de taureaux pour un toréador! )

Mais quand même...écoutons plutôt Federico -Aye, Quel terrible Cinq Heures du Soir, c'était juste cinq heures du soir,c'était cinq heures à toutes les horloges...
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Je crois que le fait d'être né à Grenade me donne une compréhension et une sympathie à l'égard de ceux qui sont persécutés , le gitan , le nègre , le juif , le maure que chaque grenadin porte en soi .
le livre dans sa globalité , bien qu'il se nomme Gitan , est le poème de l'Andalousie et je l'appelle " gitan " car le gitan est ce qu'il y a de plus élevé , de plus profond , de plus aristocratique dans mon pays , de plus représentatif de ses usages , celui qui garde la braise , le sang et l'alphabet de la vérité andalouse et universelle .
Frederico Garcia Lorca .
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Romancero gitan est une pure merveille poétique. Je l'ai lu d'une traite, à voix haute, renouant ainsi avec le goût pour la pratique de la déclamation de mon adolescence.

Je me souviens avoir découvert pour la première fois Federico Garcia Lorca lors d'une pièce de théâtre dans laquelle jouait ma mère : La Maison de Bernarda Alba.
Pourtant j'ignore encore comment je n'ai pas rencontré plus tôt sa poésie ensorcelante et sensuelle. C'est un vrai coup de coeur.

Ses mots résonnent d'invisible, de peine et de mort et par là même disent la vie dans toute sa nature : L'âme gitane.
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Je propose ma traduction de:

LA NONNE GITANE

Silence de myrtes et de chaux.
Mauves dans les herbes fines.
Sur la toile couleur de paille
la nonne brode des giroflées.
Le lustre gris a capturé
les sept oiseaux de l'arc en ciel.
Des grognements d'ourse repue :
là-bas l'église qui fait la sieste.

Qu'elle brode bien, et quelle grâce !

Sur la toile couleur de paille,
elle voudrait y dessiner
des tas de fleurs à son idée.
Parmi paillettes et rubans ,
des tournesols, des magnolias
des fleurs de safran et la lune
pour un autel tout chamarré.

De la cuisine d'à coté
s'échappe un parfum sucré.
Cinq pamplemousses, cinq plaies du Christ,
fruits d'une lame d'Almería.

Au fond des yeux de la nonnette
deux cavaliers passent au galop.
Une rumeur ultime et sourde
qui s'est glissée sous sa tunique.
Devant nuages et maquis
peuplant les horizons rigides
son petit coeur de menthe explose
en mille morceaux sucrés.
Oh ! , quelle plaine basculée
et vingt soleils qui la surmontent.
Combien de fleuves redressés
s'imagine-t-elle entrevoir !
Mais elle revient à ses fleurettes
tandis que debout dans la brise
le soleil par la jalousie
dispute une partie d'échecs.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation

" Mon art n'est pas populaire . Je n'ai jamais considéré qu'il l'était . "
Et je l'explique ainsi :
" Le romancero gitano " n'est pas un livre populaire , bien que le soient quelques uns de ses sujets . Seuls sont populaires , quelques-uns de mes vers , mais peu nombreux . La ' romance de l'épouse infidèle ' , par exemple , l'est , parce qu'elle a des racines culturelles villageoises et peut être accessible à tous lecteurs et émouvoir tous ceux qui l'écoutent . Mais la plus grande partie de mon oeuvre n'est pas populaire , même si elle le semble de part ses sujets , parce que c'est un art , je ne dirai pas aristocratique , mais si épuré , avec une vision et une technique qui contredisent la simple spontanéité populaire . "
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Les chevaux sont de couleur noire .
Noirs les fers des chevaux aussi .
Des taches d'encre et de cire
luisent le long de leurs capes .
S'ils ne pleurent , c'est qu'ils ont
du plomb au lieu de cervelle
et une âme de cuir vernis .
Par les chemins ils s'en viennent .
Groupe nocturne et bossu ,
sur leur passage ils font naître ,
d'obscurs silences de gomme
et des pleurs de sable fin .
Ils vont où bon leur semble ,
cachant au creux de leur tête
une vague astronomie
de pistolets irréels .







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Et d’autres filles couraient,
poursuivies par leurs tresses,
dans un air où éclataient
des roses de poudre noire.
Lorsque toutes les terrasses
furent des sillons en terre,
l’aube ondula des épaules
en un long profil de pierre.
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Et tandis qu’elle raconte
son aventure en pleurant,
le vent sur le toit d’ardoises
plante, furieux, les dents.
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Ses cuisses glissaient sous moi
comme des poissons surpris,
à demi pleines de feu,
à demi pleines de froid.
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Videos de Federico Garcia Lorca (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Federico Garcia Lorca
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/sylvie-le-bihan-les-sacrifies-53498.html Elle est présente en librairie depuis plusieurs années et Sylvie le Bihan a prouvé la qualité de sa plume même si elle reconnait elle-même ressentir encore le syndrome de l'imposteur quand elle voit ses livres en vitrine. En 2013 parait son premier ouvrage, « Petite bibliothèque du gourmand », une anthologie de textes littéraires autour de l'art culinaire, un livre préfacé par son mari, le chef Pierre Gaignaire.
Elle est présente en librairie depuis plusieurs années et Sylvie le Bihan a prouvé la qualité de sa plume même si elle reconnait elle-même ressentir encore le syndrome de l'imposteur quand elle voit ses livres en vitrine.
En 2013 parait son premier ouvrage, « Petite bibliothèque du gourmand », une anthologie de textes littéraires autour de l'art culinaire, un livre préfacé par son mari, le chef Pierre Gaignaire.
L'année suivante, choisissant la plume romanesque, elle signe « L'autre », récompensé au festival du 1er roman de Chambéry, histoire saisissante sur le pervers narcissique. le livre est fortement remarqué. Dès lors, Sylvie le Bihan devient un nom qui compte. « Là où s'arrête la terre », « Qu'il emporte mon secret », « Amour propre » ont crée autour de la romancière un lectorat fidèle qui se retrouve dans ses intrigues, dans les sujets abordés, dans la fragilité des personnages, dans la subtilité de son écriture
Voici son nouveau titre, « Les sacrifiés ». Et quelle réussite ! Sylvie le Bihan choisit cette fois-ci la fresque historique et nous entraine dans l'Espagne des années 30, celle qui de l'insouciance va sombrer dans la violence et la guerre civile. Juan est le personnage central de cette histoire de soleil et de sang. Il est encore gamin quand on lui fait quitter son village d'Andalousie pour devenir le cuisinier du célèbre torero Ignacio Ortega. Dès lors, dans l'ombre, le jeune Juan va découvrir une nouvelle vie de luxe et d'insouciance où les stars de la tauromachie côtoie tous les artistes de l'époque. Fasciné, il va surtout devenir le témoin d'un trio exceptionnel, celui que forment, entre amour et amitié, le sémillant torero Ignacio, la belle danseuse Encarnacion et le fragile poète Federico Garcia Lorca. Mais bientôt, le ciel d'Espagne vire à l'orage. Juan et tous les protagonistes de cette histoire vont être balayés par le vent de l'Histoire.
Là est la force du livre de Sylvie le Bihan. A l'exception du personnage fictif de Juan, tous les autres sont authentiques. Au prix de plusieurs années de travail et de recherches, elle leur redonne vie dans ce roman foisonnant, flamboyant, douloureux, qui résonne étrangement avec notre époque contemporaine et interpelle : qui sont les sacrifiés d'aujourd'hui ?
Hommage à l'Espagne et à son histoire, hommage à la littérature et à Federico Garcia Lorca, Sylvie le Bihan signe un livre au souffle puissant, parfaitement construit, à l'écriture remarquable, un livre que vous refermerez le coeur déchiré
C'est un coup de coeur ;
« Les sacrifiés » de Sylvie le Bihan est publié aux éditions Denoël.
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