Dévorés est un roman d'aventure et de science-fiction post-apocalyptique se déroulant à notre époque dans un Montréal dystopique ravagé par une nouvelle et terrible espèce d'insecte surgie tout droit des entrailles de notre chère Terre et semant terreur et carnage sur son passage.
Titulaire d'une maîtrise en écologie des insectes, il allait de soi que l'auteur
Charles-Étienne Ferland irait puiser dans ses connaissances entomologiques pour nous livrer ici son tout premier roman. Aux premiers abords, avec son titre (
Dévorés) on aurait pu croire a un autre de ces romans post-apocalyptique dédié aux zombies mais il n'en est rien et ça fait du bien de découvrir autre chose. On sent toutefois beaucoup des idées empruntées ici et là dans d'autres histoires de science-fiction. (Alien par exemple, pour ne nommer que celle-là).
L'action se déroule au Québec, plus précisément à Montréal. On y suit le quotidien de Jack, le personnage principal, et de ses trois amis Frank, Maddie et Chad. «Le trio constitue l'essentiel du tissu social entourant Jack»
L'histoire s'installe assez rapidement. Après une trentaine de pages on sait déjà à quoi s'en tenir. La planète est attaqué par une espèce de guêpe surgie du fin fond de la terre. À la première vague de l'assaut, les bestioles engloutissent toutes les récoltes planétaires sur leur passage. N'ayant plus rien pour se nourrir les animaux ne survivent pas longtemps et les stocks alimentaires s'épuisent rapidement. Puis vient une deuxième vague d'attaque plus dévastatrice que la première. Maintenant les guêpes s'en prennent aux humains pour se nourrir de leur sang et les capturés.
Petite parenthèse ici; Les parents et la soeur de Jack sont parti en vacances sur le Lac Ontario en voilier juste avant l'apocalypse. Les dernières communications possibles avec eux, avant que l'électricité fasse défaut et que tout le réseau s'effondre, lui indique qu'ils ont mis le cap sur une petite île isolée pour se réfugier. Tout au long de l'histoire, il aura en tête d'aller les rejoindre. Fin de la parenthèse.
Le récit est parsemé d'extrait du journal de Jack. Ce qui a première vu m'enchantait beaucoup, a vite réussi à faire le contraire. Non pas que c'est inintéressant mais j'ai plutôt de la difficulté à voir des dialogues dans la transcription d'un journal de bord d'un personnage. Ceci étant dit, ce qu'on y trouve est évidemment essentiel à l'histoire.
Tout au long du roman on sent bien la tension du moment et de l'environnement hostile. On y découvre le côté sombre de nombre société et la perversion des gens mal intentionnés...(c'est l'apocalypse après tout). Étant trop risquée, les gens ne sortent plus le jour et se voient contraint d'explorer et piller la ville la nuit pour trouver des denrées qui se font de plus en plus rares. J'ai trouvé très intéressant de découvrir ma ville, Montréal, en état critique et l'imaginer un peu comme dans le film I Am Legend.
Un petit livre de 205 pages qui (pour faire un jeu de mots poche)...se laisse dévoré.