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EAN : 9789563602180
EMECE (01/01/2017)
3.58/5   46 notes
Résumé :
Chili, années de la dictature Pinochet. M, une petite fille, accompagne D, son père représentant en quincaillerie, dans ses tournées et se passionne pour les objets qu'il vend tant ils lui paraissent être l'ordre même de l'univers. Elle rencontre ainsi les autres voyageurs de commerce, qui constituent "une famille sans parents et donc plus supportable qu'une autre", aide son père à falsifier ses notes de frais, écoute les histoires, drôles ou tragiques, des uns et d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
M fillette, au lieu d'aller à l'école, accompagne D, son père, vendeur ambulant de produits Kramp, quincaillerie, à travers des petits villages du sud du Chili.
C'est un monde étrange ou Dieu est un « grand menuisier ».
M excelle à jouer la comédie pour attendrir les clients.
M est innocente. Elle parle de la chasse aux fantômes de E, le projectionniste, « fantômes » qui sont les disparus sous Pinochet.
M grandit. Elle s'aperçoit que son père lui ment, depuis quatre ans, car la marque Kramp a fait faillite, signant la disparition des vendeurs ambulants, des petits commerces, pour l'avènement de concentration capitaliste.

C'est un roman court, scindé en petits chapitres, relaté en « je » par M, avec des phrases élémentaires et un vocabulaire basique.
Je salue le fond mais n'adhère pas à la forme, poésie philosophique enfantine, qui n'a pas résonné en moi, et dont les nuances métaphoriques m'ont échappé.
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M a 7 ans quand, au lieu d'aller à l'école, elle accompagne son père dans ses tournées de représentant en quincaillerie. La vente est plus facile quand la petite est là, du coup son père l'emmène plus souvent à l'insu de la mère qui la croit à l'école puis au collège (bulletins, notifications falsifiés). Elle va aussi aider S, vendeur en cosmétique et rencontrer E photographe de fantômes.
D est arrêté et torturé (c'est la dictature de Pinochet) la mère part en emmenant M, elle a un nouveau compagnon, une petite fille et un chien.
M va peu à peu comprendre le douloureux secret de sa mère( un premier amour, assassiné).
La dictature de Pinochet n'est pas directement mentionnée: elle apparaît à travers des coups de feu et l'absence progressive de tout.
Attachant
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Le récit pourrait être lourd, pesant, moralisateur, il n'en est rien. Pourtant, ce sont des thèmes graves qui sont abordés au fur et à mesure de la lecture.
La narratrice, c'est M. Elle est une petite fille. Elle n'aime rien tant qu'accompagner son père dans ses tournées – il est représentant en quincaillerie, la marque Kramp, qui permet au monde de tenir debout selon luiet il vend beaucoup mieux quand la petite fille est avec lui. Pour cela, elle sèche allégrement le collège, sous des prétextes bidons – sa mère n'aurait pas accepté qu'elle fasse l'école buissonnière, surtout pas pour accompagner son père, encore moins pour accompagner S. , autre représentant de commerce, qui lui aussi aura M. comme assistante.
Cela peut paraître drôle, et ça l'est, parce que M. apprend beaucoup plus avec eux qu'elle ne pourrait en apprendre à l'école. Mais nous sommes sous la dictature de Pinochet, et s'il y a des choses qu'une petite fille ignore, elle les découvrira bientôt, ce qui lui causera un choc profond, changera son univers et celui de sa famille. le récit est raconté avec des mots simples, mais sans naïveté : M. est une petite fille qui avait déjà bien vite grandi au moment de cette révélation. Et si je dois avoir un coup de coeur pour un personnage, c'est pour celui de sa mère, bien plus profond que l'image qu'en renvoyait D, le père.
Une oeuvre à découvrir
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Premier roman adulte de María José Ferrada, Kramp est un récit sensible, subtil, drôle et empreint de nostalgie. María José Ferrada nous présente une galerie de personnages lunaires et attachants !

La narratrice, nommée M. , nous raconte comment enfant, elle fait l'école buissonnière pour accompagner son père, représentant de commerce dans ses tournées. À bord de leur 4L, ils sillonnent les routes du Chili pour vendre des scies, des écrous et des boulons. À coups de petites magouilles, les affaires fonctionnent bien. Les rencontres sont nombreuses, dans l'insouciance d'abord, puis dans l'inquiétude quand les fantômes de la dictature chilienne viennent tout chambouler...

Un roman mélancolique, aigre doux sur les liens entre père et fille, sur la perte de l'innocence et le passage à l'âge adulte. J'ai beaucoup aimé !
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critiques presse (2)
Liberation
12 juin 2023
Au Chili, une petite fille de quincailler voyage avec son père et d’autres marchands itinérants, alors que survient la dictature de Pinochet.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
15 mai 2023
Ce roman frappe fort en dépeignant la prise de conscience progressive, par la narratrice, des horreurs de son pays. Un condensé d’émotions captées avec tact.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Plus tard, lorsque D a raconté à son père que l’homme était allé sur la Lune, ce dernier lui a rétorqué que c’était une vaste plaisanterie, que Dieu avait créé l’homme avec les pieds sur terre et sans ailes, et que tout cela n’était qu’un mensonge du Président des États-Unis. (p.12)
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Je me souviens que j'étais partie camper, on était allés regarder les étoiles et, prenant la Croix du Sud pour référence, j'ai expliqué à mes camarades que ce qui brillait au loin n'était pas les étoiles, mais de petits clous de 0,69 cm avec lesquels Le Grand Menuisier avait tout suspendu au ciel. Nous avec.
Ce que je veux dire, c'est que tout le monde essaie de comprendre le fonctionnement des choses avec ce qui lui tombe sous la main. Moi, à sept ans, j'avais tendu la mienne et j'étais tombée sur le catalogue Kramp.
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À différentes reprises, tandis que D se faisait payer, j'ai accompagné E.
Photographier des fantômes n'était pas la même chose que photographier des personnes. Il fallait beaucoup de temps pour les trouver. Poser des questions, appeler depuis des cabines téléphoniques et parler à des personnes qui avaient peur de te dire ce qu'elles savaient.
- Quand un fantôme se contracte, il se change en os. Et s'il se contracte encore plus, il se change en poussière. Il faut le retrouver avant ça, m'a expliqué E.
Et quand il a eu fini sa phrase, j'ai éprouvé pour la première fois une sensation étrange, que j'ai définie comme la sensation d'un trou.

(p. 57)
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