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3,4

sur 1417 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
N'ayant pas encore lu la saga de l'amie prodigieuse, je rentre pour la première fois dans l'univers d'Elena Ferrante par ce roman. Et je dois dire que ce que j'y ai découvert ne m'a pas déçue.

Ce livre parle du difficile passage de l'adolescence à l'âge adulte, ce moment si particulier et délicat, où comme en suspens, l'équilibre des forces se modifie et finit par bouleverser une vie.

L'histoire de Giovanna est à la fois singulière et universelle : sa déception de découvrir que ses parents, si brillants, peuvent aussi être mesquins et imparfaits, son envie de braver les interdits et les non-dits parentaux afin de partir à la découverte d'une partie de sa famille, jusque-là brouillée avec ses parents, et enfin la découverte d'un nouveau milieu social, d'un nouveau monde.

L'immense qualité de l'auteure est, à partir de ces faits, somme toute assez communs et qui parlent à beaucoup d'entre nous, de parvenir à faire vivre et évoluer ses personnages qui sont, chacun à leur manière, tous forts et complexes, parfois malsains même toxiques. Elena Ferrante parvient à saisir leur psychologie avec beaucoup de justesse et de finesse et cela donne un récit passionnant qu'on n'a pas envide lâcher.
Et cerise sur le gâteau, la ville de Naples en toile de fond, qui donne envie de voyager…
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Si l'on m'avait remis une version anonyme de ce roman sans aucune indication de titre ou d'auteur, je pense que j'aurais rapidement trouvé qu'il s'agissait du dernier ouvrage d'Elena Ferrante. Tous les ingrédients en effet sont là : la ville de Naples, ses quartiers populaires et son dialecte associé à la violence, une jeune adolescente mal dans sa peau qui manque de confiance en elle et qui cherche sa place, des liens familiaux compliqués et instables nimbés de mystères et de secrets. Et comme dans "L'amie prodigieuse" avec les mystérieuses poupées à l'origine et la conclusion de l'amitié entre Lenù et Lila, un objet symbolique, un bracelet, traverse tout le roman. Il peut représenter la transmission filiale, mais il est surtout la métaphore du mensonge des adultes. Admiré, désiré et disputé par les personnages de l'histoire, ce bijou cache les mensonges et la manière perfide dont il a été obtenu, donné, repris, rendu et finalement jeté. le bracelet, comme le mensonge, érode la confiance de tous ceux qui sont à son contact et les enchaine en un lien toxique. J'ai revu aussi dans "La vie mensongère des adultes" des thèmes déjà présents dans l'oeuvre d'Elena Ferrante : la condition difficile des femmes, les classes sociales, l'identité, la loyauté et la trahison, la toxicité des relations, la ville de Naples. J'ai retrouvé enfin son côté littérature transgressive faite pour scandaliser les bien-pensants. Bref, je pensais avancer en terrain connu, presque m'ennuyer, mais finalement, tout est plutôt inattendu dans "La vie mensongère des adultes", notamment la façon dont la jeune fille vit sa découverte de la sexualité. La présence d'un personnage masculin, pas du tout odieux comme Nino Sarratore, donne un vrai coup de fouet à l'intrigue. le mélange des genres est aussi surprenant : un peu roman réaliste avec Naples et ses bas-fonds, un peu récit d'apprentissage pour Giovanna qui doit surmonter les obstacles de sa vie d'adolescente, un peu légende avec le personnage de la tante Vittoria, un peu texte politique où l'on parle de marxisme et de religion. La prose d'Elena Ferrante coule comme de l'eau douce, c'est très bien écrit, rythmé, poignant et convaincant. J'ai tourné la dernière page en me demandant : « Mais alors, quand sort le deuxième volume ? »
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J'avais adoré la tétralogie L'amie prodigieuse de la même autrice et c'est donc avec appréhension que j'ai commencé son dernier ouvrage. Les avis m'avaient l'air plutôt mitigés justement du fait de l'énorme succès de L'amie prodigieuse.
Je n'ai pas été déçue. J'ai retrouvé le style d'Elena Ferrante, la ville de Naples et la complexité de ses personnages.
L'histoire se déroule donc à Naples entre quartiers pauvres et quartiers aisés.
Giovanna, adolescente, vit une jeunesse heureuse dans un milieu intellectuel. À la suite d'un "petit" incident lors d'une discussion familiale, elle va chercher à connaître ses origines. La famille du côté de son père reste un sujet tabou. Cet incident sans importance pour ses parents va prendre de l'importance pour Giovanna.
La recherche de la vérité va obséder Giovanna, va l'amener à faire des rencontres et participera à son évolution avec des bouleversements familiaux.
Magnifique roman d'initiation.
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Dans "La vie mensongère des adultes" nous suivons le destin de Giovanna, fille unique d'un couple de professeur, vivant dans les quartiers bourgeois de Naples. L'année de ses douze ans, alors que Giovanna est adulée depuis son plus jeune âge par son père, celui-ci surprend une discussion dans laquelle son père la compare à Vittoria, une tante à la réputation sulfureuse et maléfique.

Ni une, ni deux, Giovanna veut rencontrer et connaitre cette tante qui vit aussi à Naples, mais dans un quartier complètement pauvre et laissé à l'abandon.

A travers cette rencontre, Giovanna découvre un nouveau monde, celui des origines de son père, du dialecte napolitain, des quartiers pauvres. Dans ce nouveau regard, Giovanna entrevoit une nouvelle facette de la réalité du monde qui l'entoure, où dominent l'hypocrisie et le mensonge.

Elena Ferrante construit son nouveau roman sur des contrastes, des oppositions comme la vérité et le mensonge, le bien et le mal, l'ombre et la lumière, les pauvres et les riches... Comme dans "L'Amie prodigieuse", la ville de Naples est au centre du roman, une Naples qui dessine une géographie sociale.

Les thèmes qui ont construit le mythe Ferrante sont encore bien présente : la place de la femme, les inégalités sociales, la trahison et la loyauté.

Un nouveau roman comme une réflexion sur la psychologie de l'adolescente et le passage à l'âge adulte ; une plume brute, directe, sans fioritures. Une plongée directe dans les pensées d'une adolescente qui voudrait s'arracher de ses origines sociales. Et qui s'ouvre sur une fin qui invite à une suite... une nouvelle sage est-elle née ?!
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Qui n'a pas été, parfois profondément, marqué pendant son enfance ou son adolescence par une phrase assassine? Pas Giovanna, en tout cas, l'héroïne du nouveau roman d'Elena Ferrante: une phrase prononcée par son père sonne le glas de son enfance. En substance, elle serait laide comme sa tante Vittoria. En même temps qu'elle apprendra à connaître cette fameuse tante (qui n'est pas piquée des vers), Giovanna découvrira qui sont ses parents qu'elle idéalisait, mais aussi toute une réalité sociale et un pan de sa ville dont elle ignorait tout.
Roman sur l'adolescence dans une ville de Naples socialement écartelée entre le bas et le haut.
Je l'ai lu avec beaucoup de plaisir et pourtant je suis un peu déçue. J'ai retrouvé cette plume singulière avec une voix féminine sans concession et terriblement lucide. Mais... Il y a tellement de points communs avec L'amie prodigieuse dans la configuration des personnages, dans leurs liens et leurs personnalités, qu'on a parfois l'impression de relire un peu le même livre. J'aurais préféré qu'il soit différent des précédents parce que la comparaison est difficile à assumer...
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"Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie" ...

Ah, retourner à Naples le temps d'une lecture.. Naples, où j'ai appris le temps d'une semaine, à conduire autrement, sans tenir compte des feux rouges, par exemple. Naples et ses rues étroites, où il faut rester sur ses gardes, Naples et son magnifique musée archéologique, Naples ... enfin, c'est Naples !

J'ai failli faire l'impasse sur ce livre : l'histoire d'une gamine de treize ans ... bof, a priori ...
Mais j'ai finalement été rapidement pris par les personnages: Giovanna, Alfredo, Giuliana, la zia Vittoria, bien sûr, haute en couleurs et en verbe ; mais en fait tous les personnages sont travaillés, et ont une réelle présence.

"La vita bugiarda degli adulti" est un livre attachant, émouvant même, qui nous renvoie à l'adolescence, avec ses joies, ses découvertes, ses peurs, ses tourments...
On peut aussi s'interroger sur la paternité, ou la maternité, à travers les personnages de Nella et Andrea. Un livre riche, donc, et qui vaut le détour.
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L'héroïne est une enfant qui au fil des pages devient adulte.
Son univers confortable d'enfant unique aimée s'élargit à la partie populaire et inavouée de la famille paternelle, tandis que le couple parental se délite et que l'enfant devenue femme découvre son corps. Superbes images de l'Italie du Sud avec son soleil, ses quartiers populaires et huppés, ses intellectuels, ses églises.
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Quelle capacité à se mettre - à nous (re)mettre dans la tête d'enfants, d'adolescentes ! Au début de ce livre, Elena Ferrante m'a impressionnée par sa magistrale relation de l'enchaînement des pensées qui saisissent Giovanna, après le choc des paroles de son père, entendues à son insu, par la description de la descente aux enfers où ses pensées la mènent, de l'angoisse dans laquelle sombre cette toute jeune adolescente. Giovanna est tellement sans défense face à ses émotions, au "film" qu'elle se raconte... En fait, je me suis reconnue (et m'en suis trouvée tout émue et reconnaissante) : alors c'est peut-être que c'est une caractéristique de cet âge ?
Elena nous emmène magistralement, comme elle l'avait fait dans l' "amie prodigieuse", dans les méandres des états d'âme de jeunes filles.
On prend alors la mesure de leur héroïsme : Giovanina, en cherchant à rencontrer sa tante Vittoria, cherche à rencontrer, affronter... le monstre.
On ressent à quel point c'est une question de vie et mort.

Je dois dire que, en attaquant ce livre, j'étais un peu alléchée par la promesse du titre : Elena Ferante va prendre le point de vue d'une adolescente pour nous faire voir en quoi la vie des adultes peut effectivement être mensongère.

J'y ai trouvé un peu cela, mais finalement, surtout, tout autre chose.

Car le roman comprend deux parties. Dans la première, Giovanna observe, évalue la vie et l'attitude de ses parents, allant chercher, pour mettre à l'épreuve ses anciennes idées et pour confirmer son récent dégoût, le point de vue de la tante honnie par ses parents. Dans la seconde partie, Giovanna se met à vivre par elle-même à son tour ; se met à faire ses propres expériences, à faire ses choix. Et c'est nous, cette fois qui l'observons...

Surprise !

Alors que, dans la première partie, on adhère au point de vue impitoyable de Giovanna et même de Vittoria (pureté de l'enfant contre mensonge de l'adulte, humanité et sincérité de la femme du peuple contre égoïsme et appât du gain dissimulé derrière la sophistication intellectuelle et l'ascension sociale qui l'a accompagnée), on se surprend à penser, dans la seconde partie : "mais est-ce que Giovanna et ses amis ne sont pas en train de suivre le même parcours que les personnages du monde de ses parents ? Giovanna n'est-elle pas en train d'emprunter le chemin de la trahison ? Ne se laisse-t-elle pas émouvoir par un "séducteur" du même acabit que son père - et beaucoup plus vieux qu'elle ? Est-ce que Giulia, la maîtresse inquiète du brillant Roberto ne fait pas penser à la mère de Giovanna, incapable de tourner la page de l'homme à la carrière finalement établie qui l'a éblouie, dont elle était dépendante affectivement et matériellement? Est-ce que Vittoria n'est pas un peu la folle méchante que décrivait les parents - pas si dépourvue de fausseté ?"

L'idéal en vedette en première partie (idéal d'amour, surtout) ; l'apprentissage de l'amour "en vrai" dans la seconde.

Avec, comme l'ont fait remarquer plusieurs babelionautes, cet autre moment de bravoure d'Elena ferrante dans l'une des dernières scènes : l'auteure nous conduit loin, loin de tout romantisme, en relatant le moment qui est réputé le plus important de la vie d'une jeune fille, en en faisant un moment tellement cru et trivial, telle que Giovanna l'a elle-même voulu... mais rendu beau finalement par le partenaire balourd et médiocre qui se révèle d'une incroyable délicatesse et simplicité.

Ces babelionautes disent aussi qu'Elena Ferrante écrit un roman initiatique, le récit du passage dans l'âge adulte. Et je suis d'accord.

Mais comment grandir, forger son caractère, son estime de soi, dans ces relations avec des hommes de 10 ans plus âgés, pratiquement établis socialement ?

A aucun moment cette différence n'est interrogée, encore moins critiquée par l'adolescente à la critique pourtant si à fleur de peau, ni nulle part par l'auteure.

Merci en tous les cas à Elena Ferrante de nous replonger dans ce que, peut-être, nous avons été ; de ce que vivent intérieurement en ce moment-même, peut-être, nos ados.

Quel talent !

Le livre est intéressant également par son évocation du milieu intellectuel universitaire - où les idées comptent manifestement peu, comparées à l'aura que procure la virtuosité intellectuelle et la carrière (les intellectuels d'extrême gauche ou catholiques sont présentés sur le même plan).

4 étoiles seulement peut-être, à cause du grossissement sur un tout petit milieu seulement - en comparaison avec la saga de l'"amie prodigieuse" qui fait voir, non seulement l'évolution et la situation des fillettes, jeunes filles puis femmes de l'Italie contemporaine, mais aussi toute la société italienne, socialement, politiquement, sur plusieurs décennies. 4 étoiles seulement par nostalgie de l'incroyable ampleur de cette saga, capable pour autant de cohabiter avec la même description minutieuse du monde intérieur des personnages féminins, notamment dans le très jeune âge.
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J'ai beaucoup aimé ce roman qui sonne comme une petite musique intérieure ou qui se lit comme le journal intime d'une adolescence qui grandit et apprend, découvre et se découvre. C'est un roman d'apprentissage.
Apprentissage sur ses proches tout d'abord. Sa tante horrible dépeinte ainsi par ses parents est-elle vraiment ainsi ou bien est-ce son père à elle, le vil manipulateur qui aurait fait du mal à cette tante ? Ou bien rien de tout ça encore, mais des incompréhensions de part et d'autre ? Giovanna se rend compte peu à peu, après avoir adulé les uns puis les autres, que les adultes qu'elle a admiré ne sont que de simples humains eux aussi, avec leurs qualités et leurs défauts. L'amour-adulation se transforme en amour-indulgence.
Apprentissage de la philosophie, ses réflexions prennent de plus en plus de place sur divers sujets (Dieu, les évangiles, l'amour, la fidélité, le mal...)
Apprentissage de l'amitié et de l'amour et du désir. Elle découvre qu'il faut s'aimer soi-même pour pouvoir aimer, pour se faire respecter. Et que les hommes sont tous différents et semblables à la fois sur certains points. L'héroïne est audacieuse et n'a pas froid aux yeux en matière sexuelle, pour son jeune âge, au début pour se détruire volontairement, par sentiment de culpabilité et de dégoût d'elle-même, à la fin dans un état d'esprit tout autre, par revendication du droit à disposer d'elle-même et de sa vie, par esprit d'émancipation vis-à-vis des normes sociales et des adultes qui veulent régenter sa vie amoureuse.
Belle évolution donc d'un personnage attachant, tout autant que les nombreux autres dont elle parle avec passion.

ps : écouté en livre audio et la personne faisant les voix les fait très bien !
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L'histoire démarre lorsque Giovanna surprend une conversation entre ses parents. Son père trouve qu'elle ressemble de plus en plus à Vittoria, sa soeur. Giovanna n'a jamais rencontré sa tante Vittoria mais elle sent bien que ce n'est pas un compliment. Elle qui s'est toujours sentie belle et aimée dans le regard de ses parents, découvre qu'elle prend les traits de cette tante maléfique, haineuse, que son père a tenté d'effacer au fil des années, y compris sur les photos de famille. Alors Giovanna essaye de se renseigner, elle fouille dans les affaires de ses parents pour trouver des indices, pour comprendre qui est cette tante si terrible à laquelle elle est comparée. Finalement ses parents acceptent de lui faire rencontrer Vittoria et sa vie bascule.
Là encore on reconnait le talent d'Elena Ferrante pour croquer des personnages en colère, hargneux. Alors que le père de Giovanna a su s'extraire de ce milieu pauvre de Naples et est devenu un professeur érudit et respecté, sa soeur est restée vivre dans leur ancien quartier. Vittoria reproche notamment à son frère d'avoir mis fin à sa relation amoureuse avec Enzo qu'elle considère comme l'homme de sa vie. Depuis, Vittoria s'est liée d'amitié avec la famille d'Enzo et se comporte comme une deuxième mère pour ses enfants. C'est ce milieu que Giovanna découvre peu à peu, accompagnée de sa tante qui lui enjoint d'ouvrir les yeux sur ses parents. C'est ce que finit par faire Giovanna bouleversant ainsi l'équilibre de sa famille.

On retrouve dans ce roman, les thèmes chers à Elena Ferrante, l'adolescence, l'amitié, le passage à l'âge adulte, les relations de famille (entre frère et soeur, entre parents et enfants) ou encore la découverte de la sexualité. Une fois encore l'écrivaine oppose le Naples pauvre où les gens sont peu éduqués, haineux et parlent en dialecte, au Naples bourgeois où les gens sont bien élevés, font des belles phrases et ont fait des études. Et puis il y a le graal, Milan, où vit Roberto, sorte d'ersatz de Nino. On est donc jamais très loin de "L'amie prodigieuse" et Elena Ferrante a décidément un vrai talent pour créer des personnages. Je dois reconnaitre que même si j'étais heureuse de retrouver sa plume, je me suis un peu ennuyée. le fait de retrouver des similitudes avec la saga, était à la fois réconfortant et un peu décevant car cela y faisait penser tout en étant différent. Et globalement il ne se passe pas énormément de choses... La fin laisse présager des retrouvailles prochaines avec Giovanna. A suivre donc.
Lien : https://riennesopposealalect..
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Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

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