Le plus apparent, c’est celui qui a coûté la plus grande dépense d’habileté.
Il ne faut pas trop bien faire.
C’est là le défaut des docteurs.
Le détail des ciseaux est trop bien fait. À lui tout seul il forme un roman.
C’est une boîte à ouvrage de la fabrique de Samuel Worms, Londres-Birmingham, que la mère de Mme Péry avait rapportée de l’émigration. Selon l’accusation, Jeanne aurait pris les ciseaux de cette boîte, le jour du meurtre, et s’en serait servie pour assassiner Albert de Rochecotte pendant son sommeil.
Car une petite fille ne tue pas un grand et fort jeune homme avec une mignonne paire de ciseaux, quand il a l’usage de ses facultés et de ses mouvements.
Tu connaissais Albert aussi bien que moi. À ton idée, combien aurait-il fallu de fillettes pour avoir la fin de lui ? De fillettes comme Jeanne ?
Il paraît établi, d’après l’accusation, qu’un narcotique avait été versé soit dans le vin d’Albert, soit dans son café, et qu’il s’était endormi après le dessert.
Mais je dis, moi, que cette circonstance même étant admise, on ne tue pas avec des petits ciseaux, – à moins d’avoir une raison pour cela.
Et la raison, la voici : elle appartient au docteur ès-crimes, la raison !
La raison, c’est qu’il fallait faire retomber le meurtre sur une jeune fille.
Suis bien : une paire de ciseaux, c’est une arme de jeune fille.
Tout le monde a dit cela, dès le début.
C’est la comédie. – Voici la réalité : les ciseaux sont volés dans la boîte à ouvrage de Jeanne, précisément pour que la comédie puisse avoir lieu.
Par qui, volés ?
Est-ce que je sais ? Par Louaisot, si Louaisot est le docteur ès-crimes ?
"Il y a quelques années, « on » murmurait que Claude Mesplède pourrait bien recevoir la médaille des arts et des lettres. Et puisque qu' « on » m'avait demandé mon avis sur la question avant d'entamer les démarches afférentes à ce genre de circonstances, j'avais indiqué que Claude ne voulait de médaille d'aucune sorte. Il avait déjà refusé celle du travail malgré ses 40 années de labeur à Air France !
Ce que Claude aurait aimé, c'est le prix Paul Féval de littérature populaire. Mais ce prix n'est attribué qu'à des auteurs qui écrivent des romans populaires. Lui, écrivait À PROPOS des romans populaires et donc, n'entrait pas dans cette catégorie.
Aussi voir naître, grâce à Quais du Polar que je remercie très sincèrement, un prix portant le nom de Claude Mesplède qui récompensera au choix : essai, ouvrage historique, correspondance, document, enquête, traduction, édition originale d'oeuvres complètes ou inédites, traductions nouvelles ou encore travaux académiques et universitaires… c'est énorme !
Et c'est finalement, en honorant sa mémoire, un joli retournement du sort. Claude aurait très fier qu'un prix porte son nom et sûrement un peu ébahi devant tant d'honneur.
Et que celles ou ceux qui comptent écrire sur l'oeuvre de Paul Féval se mettent au travail très vite. On ne sait jamais..." - Ida Mesplède
+ Lire la suite