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EAN : 9782253247647
216 pages
Le Livre de Poche (07/06/2023)
3.48/5   33 notes
Résumé :
« Mon Dieu, si je survis, je ferai tout pour changer ça. »

C'est sous le feu nourri de l'artillerie ukrainienne que Pavel Filatiev s'est fait cette promesse. Membre du 56e régiment d'assaut aéroporté russe, il participe dès le 24 février 2022 à la guerre déclenchée par le Kremlin. Blessé à l'oeil, il est évacué et demande à démissionner pour raisons de santé. Démission refusée. Il décide alors de fuir la Russie. Mais pas avant d'avoir témoigné, en pu... >Voir plus
Que lire après Zov : L'appel du soldat russe qui a dit non à la guerreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un livre que j'avais lu en ligne dans sa version originale, en russe et oublié de critiquer, essentiellement parce que je ne savais pas comment rentrer cet ouvrage sur Babelio. Un livre effarant et en même temps, rassurant, dans le sens où son auteur n'était ni un appelé, ni un mercenaire attiré par l'argent, mais un mercenaire d'élite issu d'une famille de militaires, quasiment un soldat de métier, et que ce n'est pas rien quand un tel homme prend la parole pour dénoncer ce qui se passe au front, questionner le sens de cette guerre et lancer un appel, un cri. Car tel est le sens du titre : ZOV, ce sont les trois lettres peintes en blanc sur les véhicules militaires (le Z étant resté le plus remarqué), mais qui peuvent aussi, placées dans cet ordre, se traduire par « appel ». J'ai lu parfois, tant en russe qu'en français, que Pavel Filatiev était un déserteur, d'où son émigration hors de Russie. C'est faux, il n'a émigré qu'après avoir écrit ce livre, ce qu'il n'a fait qu'après avoir été blessé et avoir démissionné comme son dernier contrat, arrivé à échéance, le permettait à ce moment-là. On découvre, vu de l'intérieur, ce que l'on savait déjà, de l'extérieur : le délabrement du matériel militaire, la désorganisation et la corruption du commandement, l'habitude de considérer les hommes comme de la chair à canon (et là il ne s'agit pas encore des soldats de base ou d'appelés!), les mensonges des autorités (sur les soldes et les indemnisations promises), la mauvaise qualité des soins médicaux (là, d'après ce que j'ai lu, c'est plutôt encore pire que ce qu'il décrit!).
Côté écriture on est très loin d'un chef d'oeuvre littéraire, entre vocabulaire ordinaire de soldats, syntaxe basique, niveau de langue pas terrible. C'est une langue peu agréable à lire, mais ce n'est guère important, c'est le message qui compte, et en plus, ce n'est pas un texte très long. C'est souvent maladroit, parfois dans le fond, souvent dans la forme, mais cela montre que malgré toute la propagande russe (à laquelle, comme la plupart des Russes, il n'échappe pas totalement), il se montre fidèle à lui-même et à sa vision de l'armée : «Selon ma compréhension, mon éducation, ma conscience et mon coeur, il n'est justifié de tuer que si je sauve ma vie, la vie d'autrui ou si je défends ma terre contre un envahisseur.»
Malheureusement il semble bien que son appel n'a guère été entendu en Russie malgré une publication en ligne.
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Ce que dit ce livre, tous les médias occidentaux en font des gorges chaudes depuis des mois: le manque de moral du soldat russe embarqué dans une guerre qu'il comprend de moins en moins, le délabrement du matériel militaire, la désorganisation et la corruption au niveau du commandement, l'habitude (multiséculaire) de beaucoup d'officiers russes a considérer leurs hommes comme de la chair a canon, les mensonges des autorités quant aux soldes et indemnisations promises, la mauvaise qualité des soins médicaux, notamment. En face, une armée ukrainienne organisée et équipée selon les normes de l'OTAN, avec le moral d'acier de celui qui défend son pays. L'intéret du livre est que ceci est raconté par un soldat russe qui l'a vu de pres.

De mon point de vue, l'intéret du livre est aussi de se démarquer de la tendance souvent constatée a criminaliser ou du-moins péjorer les soldats russes alors que, dans toutes les guerres et toutes les armées, les salauds sont une infime minorité. Et puis, grace a son tempérament rebelle, l'auteur a su rester un observateur critique tout en évitant de s'embourber dans ces considérations moralisantes ou savamment géopolitisantes qui viennent a ceux qui voient cette guerre depuis le confort et la sécurité.

J'éprouve du respect et de l'admiration pour le courage et la droiture de l'auteur. Ses paroles peuvent paraitre maladroites a coté du langage académique faussement savant et réellement indifférent des analystes, moralisateurs et autres intellectuels de salon qui nous serinent leurs vérités si intelligentes sur la guerre dans les médias d'information bien-pensants. Si donc les paroles de Pavel Filatiev vous paraissent maladroites, dites-vous qu'elles sont sinceres et pleines de signification jusqu'a la douleur. Chapeau bas, Monsieur Filatiev !
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Pourquoi fait-on la guerre ? Que savons nous réellement des raisons de ces combats?

Le 24 février 2021, la Russie est entré en guerre avec l'Ukraine. Des millions de soldats russes sont entrés sur le territoire ukrainien pour “vaincre le nazisme ukrainien”.. sauf que ces hommes, ils ne savent pas où ils vont, pourquoi, contre qui ..

C'est pour faire connaître cette vérité, celle d'une guerre idiote et dévastatrice que cet homme prends la parole, au dépends de sa liberté, de sa vie .. À travers son journal de guerre, il témoigne de l'absurdité de ces combats, si peu organisés et dont les directions sont inconnus même des plus gradés de cette armée ..

C'est un texte fort et énervant, qui sème encore plus l'incompréhension de ce conflit qui a déjà tué des millions ..

Ce livre doit circulé, il doit être lu et partage pour éveiller les consciences à l'arrêt de cette “opération spéciale” qui ne porte ce nom que pour l'absurdité particulièrement élevée qui la constitue .. l'auteur risque beaucoup pour nous livrer ce témoignage ..

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Lire un livre qui parle de guerre n'est jamais une partie de plaisir à mes yeux mais ce livre a l'avantage de vous livrer le quotidien de ces hommes qui se retrouvent coincés dans une guerre qu'ils n'ont pas voulue, organisée par des branquignoles et avec des moyens limités.
C'est à se demander comment cela se fait que dans de telles circonstances, cette guerre dure depuis plus de 18 mois.
Et bien entendu, dire la vérité par celui qui l'a vécue n'est pas bonne à dire, cela équivaut à une condamnation à de longues années de prison alors soit on baisse l'échine comme Navalny, soit on fuit comme tant d'autres.
Ce n'est évidemment pas un Poutine qui ira se salir le cerveau et le corps sur le champ de bataille avec ses hommes, il préfère rester dans ses palais avec ses richesses pompées sur le dos des citoyens russes.
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Un livre sur les failles de l'Armée russe, supposée être la "deuxième plus grande armée au monde". Hélas, l'on y apprend pas grand chose d'intéressant.
La couverture médiatique de l'auteur a sans doute été trop large. Il a tout dit lors de ses interviews, ne laissant rien d'exclusif à découvrir dans son texte.

Pour ce qui est de l'écriture en elle-même, il s'agit de celle d'un soldat peu éduqué. C'est haché, pas toujours agréable à lire. Mais ça se lit tout de même rapidement.

Ce livre est peut-être un bon coup commercial. Je reste toutefois dubitatif sur l'intérêt littéraire. La patte d'un éditeur n'aura pas été de trop, ou d'un ghost writer. Mais dans ce genre d'ouvrage, le fond importe sans doute plus que la forme.

À noter: La version poche a été augmentée par la postface de la journaliste Veronika Dorman. Un rattrapage;
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
(...) nous avons commencé une guerre terrible, une guerre dans laquelle les gens sont détruits. (...) Il est certain que la Russie est en grande partie responsable parce que nous avons été les premiers a attaquer, mais nous ne devons pas oublier le nombre de slogans en Ukraine ou les Russes ont été directement insultés et traités de seconde classe. YouTube déborde de vidéos en provenance d`Ukraine censées "prouver" que la Russie est un pays de seconde zone. Tu te fous de moi ! Et toutes sortes de démons ne sont que trop heureux de nous voir nous détruire les uns les autres.

Aussi fou que cela puisse paraitre, il n`y a qu`un seul moyen d`arreter la guerre. Nos deux nations, les orthodoxes, nous devons commencer a nous pardonner mutuellement, la vengeance et la haine ne feront qu`empirer les choses chaque jour. (...) et la propagande des deux cotés ne fait qu`ajouter de l`huile sur le feu en appelant ouvertement a ce que vous et moi nous détruisions les uns les autres.

(...) Le moment est venu de dire la vérité, et la vérité est que la majorité des Russes et des Ukrainiens ne veulent pas s`entretuer. Et tandis que cette majorité reste silencieuse, de plus en plus de personnes sont entrainées dans la guerre.

(...) Je ne vois pas les enfants de Skobeeva, Solovyov, Kiselyov, Rogozin, Lavrov, Medvedev dans les tranchées, mais j`entends constamment parler d`eux pour leurs appels a tuer. Le fils de quel député a la Douma est a la guerre ? Leurs enfants sont-ils plus talentueux et intelligents que les enfants des ouvriers et des paysans ? Ou bien les parents ne leur souhaitent-ils pas le meme sort que le notre, alors que beaucoup y vont parce que c`est au-moins une chance de gagner de l`argent.
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Dans quelques années, lorsque notre peuple sera épuisé par la guerre et la pauvreté, lorsque tout le monde comprendra a nouveau combien la guerre est terrible, lorsque nous mourrons de faim, lorsque les employés de l`État cesseront a nouveau de recevoir leur salaire parce que l`État est en faillite, alors tout le monde comprendra, mais rien ne pourra etre changé. La Russie s`effondrera d`elle-meme, puis les gentils oncles de l`Ouest, qui faisaient peur aux enfants et a la Chine, viendront preter main forte en échange de terres et de ressources... Lorsque le peuple émacié n`aura a nouveau rien a manger, lorsqu`il ne sera plus en mesure de déployer une armée, c`est alors que ce peuple oubliera toute ambition impériale et acceptera n`importe quelle condition. (...) Nous n`avons pas besoin d`un empire, nous avons tous besoin d`un pays normal, libre, juste et moderne. Ou nous pouvons vivre, nous développer, travailler et aimer.
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Selon ma compréhension, mon éducation, ma conscience et mon coeur, il n`est justifié de tuer que si je sauve ma vie, la vie d`autrui ou si je défends ma terre contre un envahisseur.
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C'est indéniable, moins les recrues sont éduquées et conscientes de leurs droits, plus il est facile de les manipuler.
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Je ne suis ni un esclave ni un lâche ! Je suis un patriote ! Je regrette que mon destin m'ait conduit à cette vie ! J'ai pitié du peuple ukrainien qui est un peuple frère pour moi ! Mais j'ai encore plus pitié du peuple russe instrumentalisé, de ces gens manipulés par des responsables sans scrupules qui mènent à sa perte le plus grand pays du monde !
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