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EAN : 9782381222714
448 pages
Hauteville (02/11/2022)
4.46/5   46 notes
Résumé :
Elle regarda vers l’horizon et les champs chatoyèrent à travers ses yeux embués. Les larmes qu’elle retenait jaillirent enfin. Le lopin de tournesols oublié, enseveli sous les mauvaises herbes, lui souriait. L’endroit secret partagé avec Alina. Le Palais des Soleils. En dépit de tout, ses fleurs luttaient pour pousser, pour vivre, pour s’élever parmi les ruines de leur terre, et inexplicablement, refleurissaient toujours pour elle.

En 1929, la jeune K... >Voir plus
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Une histoire touchante, poignante, bouleversante et le monde ferme toujours les yeux, en espérant ne pas trop en voir et surtout ne pas s'en mêler. Nous sommes presque dans le même cas de figure aujourd'hui, et les Russes essaient de reproduire ce qu'il s'est passé dans les années trente avec des armes plus modernes.

En 1929, Katya, vit heureuse au sein de sa famille, dans leur petit village de Sonyashnyky, en Ukraine. Elle est amoureuse de Pavlo et doit l'épouser bientôt. La fête se prépare, malgré des bruits terrifiants qui se chuchotent.

Malheureusement, début 1930, les militants arrivent jusque chez eux, ils perdent toutes leurs illusions et leurs rêves.
Pour Staline, c'est un pays fertile, il veut en faire le grenier à blé de la Russie.

Dès la première nuit, les plus grandes et jolies maisons sont réquisitionnées par les hommes de Staline, les hommes déportés ou tués, femmes et enfants jetaient à la rue.
Une pression très forte est mise sur la population, pour qu'elle adhère au kolkhoze.
Tout est bon pour les faire signer, taxes énormes, fusillades, déportations.
L'ogre Staline, avale tout, le moindre aliment, les bêtes, les outils, même l'air qu'ils respirent lui appartient.
Ils n'ont plus rien, ceux qui arrivent encore à résister doivent quand même travailler pour la collectivité, pour un bout de pain noir.

Ce roman m'a choqué, comment peut-on vouloir supprimer autant d'Ukrainiens par la famine. Surtout que les récoltes étaient abondantes et qu'elles pourrissaient.
Si on les surprenait à manger la moindre parcelle de nourriture, même des épluchures de patate, on les éliminait.
Je ne connaissais pas l'Holodomor.

J'ai été bouleversée, par leurs souffrances, leur instinct de survie ainsi que l'amour profond qui unissait ses familles.

70 ans plus tard, en 2004, nous ferons la connaissance de Cassie, petite-fille de Bobby (Katya), elle a perdu son mari et revient s'installer auprès de sa grand-mère, pour l'aider suite à un accident.
Elle découvrira les agissements bizarres de bobby ainsi que son journal où elle a noté jour après jour, l'histoire de son peuple, mais elle ne veut jamais en parler.

Les chapitres alternent entre 2004 et 1930. Un écriture fluide, on ne se perd jamais, on a qu'une hâte c'est découvrir un peu d'humanité....

Ce livre montre, avec émotion, la résilience du peuple ukrainien. Lisez-le.
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En 2014, Cassie, une jeune veuve, s'installe chez sa grand-mère, avec sa fille, en Illinois. le comportement de son aïeule l'interpelle : elle cache de la nourriture, écrit des listes en ukrainien, etc. La jeune femme s'inquiète, mais sa Bobby ne répond pas à ses interrogations. La vieille dame n'a jamais parlé de sa jeunesse. Cependant, elle confie un carnet à Cassie dans lequel celle-ci découvre les souffrances du peuple ukrainien. le récit comporte une double temporalité. La première se déroule en 2014 et concerne les douleurs de Cassie, après la perte de son époux dans un accident ; la deuxième se passe soixante-dix ans plus tôt, en Ukraine. Les chapitres sont une alternance des deux époques.


Katya vit heureuse avec sa famille, dans un village d'Ukraine. Elle est amoureuse de Pavlo et ses sentiments sont partagés. En septembre 1929, le jour du mariage de sa cousine, elle surprend une conversation inquiétante : les militants envahissent les villages, déportent certains habitants, en Sibérie, et obligent les autres à adhérer au kolkhoze. « L'Ukraine est une région fertile, une terre d'abondance, et Staline estime que nous devons être la corbeille à pain de l'Union soviétique. » (p. 26)


En janvier 1930, les militants pénètrent dans Sonyashnyky. Dès la première nuit, des hommes sont déportés, leurs femmes et leurs enfants reçoivent l'ordre de quitter le village et leurs maisons sont investies par les hommes de Staline. Les premiers mois, l'adhésion au kolkhoze n'est pas obligatoire, mais la pression est forte pour convaincre les derniers récalcitrants : taxes plus élevées, fusillades, déportations, etc. Quand tous les villageois sont forcés de participer au kolkhoze, ils n'ont déjà plus rien. Pourtant, le système est déterminé à leur prendre encore plus. Plus rien ne leur appartient, tout est à l'Etat : le moindre grain de blé, la plus petite souris dans le jardin, les animaux de la forêt, les oiseaux dans le ciel, les poissons dans les rivières… le peuple n'a rien à manger et ceux qui ont encore la force de résister sont déportés ou tués.


Ce roman raconte l'Holodomor. « Entre 1932 et 1933, un Ukrainien sur huit est mort d'une famine provoquée par l'homme. Et uniquement par l'homme. » (p. 440) Staline a tenté d'exterminer le peuple ukrainien par la faim. La première fois que j'ai entendu parler de ce fait, c'était après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. J'avais été choquée et meurtrie. Cependant, même si les mots étaient brutaux, je n'avais pas pris conscience à quel point ils étaient justes. Ce roman m'a ouvert les yeux sur les véritables souffrances et sur la réalité des faits. J'ai ressenti la mort qui s'infiltrait dans les corps et les âmes, les forces qui s'éteignaient, j'ai vu les cadavres qui s'amoncelaient, révélant que certains avaient tenté de survivre, mais que leur organisme les avait abandonnés avant l'espoir. La population avait peu de chances de survie, car s'ils étaient surpris à manger des possessions de l'Etat, alors que même la nature appartenait au système, ils étaient abattus. La mort ou la mort : le choix était restreint. Alors que les récoltes étaient abondantes, Staline a instauré un génocide par la faim.


Ce livre montre, avec émotion, la résilience du peuple ukrainien. L'histoire de Katya et de ses proches, montre leur espoir de vie, leur instinct de survie et l'éternité des sentiments. J'ai aimé ces êtres, qui, plongés au coeur de la tyrannie et de la déshumanisation, n'ont, pourtant, pas perdu leur humanité et leurs espérances. J'ai été bouleversée par le récit de leurs souffrances et émue par l'amour qui n'a jamais quitté leur âme, qu'il soit fraternel, filial ou amoureux. Sous les soleils de Kyiv est un roman poignant sur une tragédie désirée et réalisée par un homme : Joseph Staline ; c'est un devoir de mémoire qui m'a ébranlée.


Erin Litteken indique que la parution de son roman a coïncidé avec l'agression de l'Ukraine par la Russie. Ces mots, prononcés par le père de Katya, avant l'arrivée des militants, dans son village, m'ont frappée en raison de sa résonance avec la guerre actuelle : « C'est la même histoire chaque fois. Depuis des siècles. Tout le monde veut la terre fertile d'Ukraine pour son propre compte et personne ne veut laisser les Ukrainiens libres de se gouverner. » (p. 43)


J'ai eu un coup de coeur pour Sous les soleils de Kyiv.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Je pense qu'il est important de lire ce livre pour se faire une idée précise et concrète de ce qu'a été l'Holodomor, à savoir cet épisode tragique de l'histoire ukrainienne durant lequel, au début des années 30, un huitième de la population de ce pays a disparu à la suite de la mise en oeuvre par Staline d'une politique brutale de collectivisation de l'agriculture. Cet épisode a ensuite été tu durant des décennies car l'implication de l'URSS fut essentielle au cours de la seconde guerre mondiale. Et il est fort probable que l'Holodomor serait resté dissimulé dans les tréfonds honteux de l'histoire si la Russie n'avait pas décidé d'attaquer l'Ukraine en 2022. L'auteure, diplômée en histoire et motivée par sa propre histoire familiale (une arrière grand-mère ukrainienne) a pris soin de reconstituer soigneusement ce qu'avait dû être la vie quotidienne durant cet enfer et rien que pour cela la lecture de ce livre s'impose.
Mais il y a un hic. Il s'agit d'un premier roman et sans doute sorti rapidement par un éditeur sentant le "coup" à faire du fait de l'intérêt actuel pour l'Ukraine. Par conséquent l'éditeur n'a probablement pas fait un travail qui aurait permis à ce livre d'être encore plus percutant, à savoir le purger de relents sirupeux quasi Barbara "Cartlanesques" qui desservent le propos voire entachent le sérieux évident dont a fait preuve l'auteure dans sa recherche historique. Ainsi tous les "gentils" sont non seulement gentils mais aussi tous beaux (ah les torses vigoureux, les bras musclés etc.) tandis que les méchants sont non seulement méchants mais aussi très laids. La psychologie des personnages est également assez sommaire et tous semblent se mouvoir dans un cadre de pensée et une mentalité des années 50, même et peut-être surtout pour la partie de l'histoire se déroulant dans les années 2000. Effet du retour à une mentalité hyper conservatrice aux USA ? En tout cas cela manque de nuances et il me semble que l'assistance de l'éditeur aurait permis d'atténuer ce travers somme toute assez fréquent pour un premier roman.
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Aux États-Unis, en 2004, après avoir perdu son mari, Cassie décide de revenir vivre prêt de sa famille. Avec sa fille Birdie, elle s'installe chez sa grand-mère tout juste rétablie d'un infarctus. Elle y découvre le journal tenu en ukrainien par cette dernière...

En Ukraine, en 1929, Katya vit pleinement son amour avec Pavlo, entourée par l'amour de leurs deux familles. Leur quotidien est bouleversé par l'arrivée des militants de Staline dans leur village. Ils sont de plus en plus taxés sur leur production et incités à participer à l'agriculture collective.

Ce roman fait indubitablement écho à l'actualité, ce qui rend la lecture tristement contemporaine. Cela m'attriste de ne pas connaître l'Histoire de nos pays voisins. Ici, l'Holodomor, une extermination par la famine longtemps passée sous silence. Parfois, il est plus facile de ne pas regarder et de fermer les yeux sur ce qui se passe autour de nous. Nous découvrons l'horreur d'une guerre silencieuse où personne ne veut ni voir ni entendre. Au fil des pages, nous sommes confrontés au côté le plus sombre de l'être humain mais aussi à son côté le plus lumineux. Traîtrise et lâcheté côtoient amour et abnégation.

A travers l'histoire de Katya, l'autrice nous parle de deuil, de résilience et de pardon. Que dire de cette héroïne si inspirante? comment ne pas être en admiration devant autant de force et de courage? Des années plus tard, Cassie lève le voile sur ces secrets de famille qu'on a préféré lui taire et, découvre non seulement son histoire familiale mais également, l'histoire de tout un peuple. Les personnages sont terriblement attachants, l'alternance entre le passé et le présent est très bien menée, les chapitres sont courts et donnent beaucoup de rythme au récit. Je n'ai pas vu le temps passer et j'ai bien eu du mal à laisser les personnages derrière moi.

C'est un roman puissant et émouvant, parfois très dur, mais rempli d'espoir et d'humanité. Je le vous recommande chaudement.
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Un roman puissant sur la résilience. 

Il s'agit d'un énorme coup de coeur et d'un coup au coeur, sans aucun doute l'une de mes lectures les plus marquantes depuis ce début d'année.

J'ai découvert à travers ces lignes une partie de l'histoire de l'Ukraine, de la souffrance de ce peuple lorsque Staline était au pouvoir. Une situation qui résonne comme étant tristement d'actualité...

Avez-vous déjà entendu parler de l'Holodomor ? de l'instauration de la collectivisation par Staline ? Pour ma part c'était une partie de l'histoire qui m'était complètement inconnue et que j'ai découvert à travers ce récit. Un uppercut en plein coeur, qui me fait réaliser la chance que j'ai de vivre ici et maintenant.

Dans ce roman à double temporalité nous allons découvrir Cassie en 2004 qui va devoir surmonter un deuil très douloureux avec sa fille Birdie. Elle va se retrouver à vivre sous le toit de sa grand-mère afin de pouvoir s'en occuper, suite à un accident dont celle-ci a été victime quelques jours plus tôt.

En parallèle nous suivons Katya (la grand-mère de Cassie) dans les années 30 en Ukraine, retraçant le fil de ses souvenirs au travers un vieux journal intime.

Une histoire très riche en émotions, parfois très dure car la réalité de cette époque est brutale et déchirante.

Un roman magnifiquement douloureux et lumineux.

L'autrice a écrit en hommage à son arrière-grand-mère ukrainienne, qui a survécu aux occupations polonaise, soviétique et allemande.

Si vous aimez comme moi les romans historiques, à double temporalité, foncez le découvrir !!
Je suis certaine qu'il vous touchera autant qu'il a su me toucher.

À découvrir sans plus tarder

"En dépit de tout, ses fleurs luttaient pour pousser, pour vivre, pour s'élever parmi les ruines de leur terre,et, inexplicablement, refleurissaient toujours ... "

Merci pour la découverte de ce magnifique roman Stéphanie.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Qu'est-ce qu'un Koulak, au juste ? N'importe lequel d'entre nous qui n'est pas d'accord avec Staline. N'importe lequel qui se met en travers de son plan gigantesque. S'ils ne vous aiment pas, vous êtes un koulak, et ils peuvent faire de vous ce qu'ils veulent.
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"𝘚𝘪 𝘶𝘯 𝘩𝘰𝘮𝘮𝘦 𝘮𝘦𝘶𝘳𝘵 𝘥𝘦 𝘧𝘢𝘪𝘮, 𝘤'𝘦𝘴𝘵 𝘶𝘯𝘦 𝘵𝘳𝘢𝘨é𝘥𝘪𝘦, 𝘴'𝘪𝘭𝘴 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘥𝘦𝘴 𝘮𝘪𝘭𝘭𝘪𝘰𝘯𝘴, 𝘢𝘭𝘰𝘳𝘴 𝘤𝘦 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘥𝘦𝘴 𝘴𝘵𝘢𝘵𝘪𝘴𝘵𝘪𝘲𝘶𝘦𝘴." 𝘚𝘵𝘢𝘭𝘪𝘯𝘦
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- Il veut nous écraser, nous voler notre âme et chaque parcelle de notre héritage. Il envoie ses militants, son parti, et ses hommes de main de la Guépéou. Ces Vingt-Cinq Mille ! Des hommes des villes qui ne savent pas reconnaitre un épi de blé d'un épi de maïs missionnés pour nous pousser à rejoindre leurs fermes collectives. Ils essaient de nous expliquer l'agriculture. Allons donc ! Puis ils emmènent nos prêtres, nos instituteurs, nos dirigeants. Nos frères, nos soeurs, nos voisins. Les hommes de Staline les arrêtent sans procès, les déportent, les abattent.
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C'est la même histoire chaque fois. Depuis des siècles. Tout le monde veut la terre fertile d'Ukraine pour son propre compte et personne ne veut laisser les ukrainiens libres de se gouverner. Ukraine 1930.
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La voix de son père résonna en elle. " Regarde vers l'avenir." La vie aurait continué avec ou sans elle, alors elle avait choisi de se battre. Elle avait choisi de vivre.
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