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S. Bourgeois (Traducteur)P. Bourgeois (Traducteur)
EAN : 9782859407490
432 pages
Phébus (30/11/-1)
4.22/5   44 notes
Résumé :
Chine, 1935. Une demoiselle intrépide et un jeune Anglais ami des grands chemins, bloqués à Pékin par la guerre civile, décident de rentrer au pays en traversant sans visa - et presque sans bagages - les déserts d'Asie centrale. Ce périple insensé à travers l'une des régions les moins explorées du globe vaudra aux lecteurs européens deux chefs-d'oeuvre de la littérature voyageuse. La demoiselle s'appelle Ella Maillart : son livre (Oasis interdites, Payot, rééd. 1989... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
"La plupart des voyages débutent de façon moins tranchée qu'ils ne s'achèvent...". Ainsi Peter Fleming commence-t-il le récit de son exploration de l'Asie en 1935 sur six mille kilomètres, de Pékin à Karachi.
Ce livre a une portée historique certaine : l'auteur traverse des contrées sauvages où les bouleversements politiques agitent les peuples en prélude à la Seconde Guerre Mondiale. Mais là n'est pas son intérêt, ni d'ailleurs l'objectif premier de l'auteur.
Qui est Peter Fleming ? Pur produit de la High Society de la couronne britannique, ancien d'Eton, fils d'avocat, commando, agent de renseignement pour le MI 6, journaliste, aventurier et frère de Ian Fleming, lui-même écrivain et créateur de... James Bond. A l'occasion, Peter prend la plume pour narrer ses voyages. Soyez sûr que rien d'ennuyeux ne sort de la plume d'un tel numéro. Il compte deux succès à son palmarès : Un aventurier au Brésil (1933) et Courrier de Tartarie (1936).
Evidemment en 1936, une telle expédition ne pouvait pas être totalement innocente. Voyager à cette époque entre le Japon impérialiste, la Chine communiste et la Russie des Soviets n'est pas à assimiler à du simple tourisme. Officiellement — en tout cas c'est ce que Fleming déclare en introduction —, deux motivations sont à retenir : traverser le mystèrieux Sinkiang troublé par les conflits et coupé du reste du monde civilisé d'une part, le plaisir d'autre part. Son goût pour les nuits à la dur (pas si avéré que cela), les rencontres inattendues, la chasse, les dangers, la montagne et les déserts a pu trouver ici de quoi se satisfaire.
Cependant ce dernier motif est-il plus profondément lié à la présence à ses côtés d'Ella Maillart ? Comme elle-même le laisse entendre dans une interview datée de 1989 et publiée par les Editions Phébus, sous leur étroite tente commune, leurs relations auraient été plus qu'amicales. Ella, rencontrée par accident dans une gare chinoise, la belle aventurière, femme libérée. déjà auteur à succès. "Intrépide", "grande, plutôt belle", "de caractère" : le jeune fiancé de seulement 28 ans se trouve décidément bien accompagné. Même si l'un et l'autre semble tout d'abord plutôt porté sur l'aventure individuelle, la possibilité de prendre un guide commun pour découvrir le Sinkiang va les unir.
Embarquez à votre tour dans le train au départ de Pékin ou bien lisez ce livre et, comme les voyageurs "so british", à ceux qui restent à quai et vous disent "au revoir, au revoir et bonne chance", répondez par : "Je vous verrai probablement en Chine ? "
Lien : http://thomassandorf.wordpre..
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En 1935, Peter Fleming, journaliste anglais, frère de Ian Fleming (James Bond), part avec Ella Maillart traverser l'Asie, de Pékin à l'Inde par des chemins interdits aux Occidentaux et rendus dangereux par la guerre civile.
Ce voyage sera racontée par Ella Maillart dans "Oasis interdites" (voir mon billet)

De son côté Peter Fleming fera aussi le récit de ce périple et c'est un régal de lire les deux livres presque à la suite !
En effet même si l'itinéraire est le même, on a vraiment l'impression de lire deux voyages différents !

Peter Fleming, anglais flegmatique, est aussi posé qu'Ella est exaltée et impatiente.
Il vit pleinement chaque jour et les péripéties qui paraissaient graves chez Ella semblent beaucoup plus anecdotiques chez Peter.
D'autre part celui-ci ayant un solide sens de l'humour, il nous régale de petits apartés délicieux !
Ella s'intéresse beaucoup aux autres et à leurs cultures, Peter détaille davantage leur vie quotidienne, le trajet, les paysages...

Ella avouait qu'elle avait beaucoup de mal à écrire alors que Peter adorait rédiger.
C'est vrai que ce récit est peut-être plus fluide, plus enlevé...
En tout cas c'est un incontournable pour qui aime les récits de voyage !
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Kashgar, une cité au bout du monde...au plutôt du SinKiang...qui (me) fait rêver. Enfin qui faisait rêver puisque les "sages" du gouvernement chinois ont décidé de faire table rase de la vieille ville.
Aujourd'hui la traversée du Takla Makan ou du Tsaidam est nettement moins redoutable, la caravane est motorisée et non plus constituée de chameaux et autres chevaux...mais les tracas administratifs sont certainement toujours là.
Bref, pour tous les nostalgiques des "horizons lointains", des caravansérails et des bivouacs au bout du bout, loin de tout….voici un récit de voyage à ne pas manquer.
Le ton léger de Peter Fleming, son flegme tout britannique peut certes minimiser l'aventure qu'il vécut en compagnie d'Ella Maillard. Bien sûr il semble souvent attacher plus d'importance à ses chasses et ses faits d'arme équestres qu'aux les personnes rencontrées ou les paysages grandioses traversés, mais ce long récit n'est jamais lassant. On a beau savoir que l'aventure fut couronnée de succès, on ne peut s'empêcher de vibrer, de s'inquiéter pour les 2 compères, ou leurs compagnons d'un temps - bêtes ou hommes.
Et ce récit est aussi l'occasion d'une courte plongée dans la géo-politique du Sinkiang des années 30...Instructif!

Au bout du compte on voudrait - tout comme Peter - repousser le retour à la "civilisation"...à ses codes et ses principes si futiles lorsque durant des mois on est revenu aux fondamentaux : manger et dormir suffisamment pour franchir la prochaine étape.
Mais la caravane passe…"ainsi finissent les voyages"
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Courrier de Tartarie est le récit d'un périple de 6.000 kilomètres à travers la Chine jusqu'en Inde. Peter Fleming voulait visiter ces régions qui étaient en principe interdites aux étrangers, et il a fait la rencontre de Ella Maillard qui avait le même but. Tous deux aimaient voyager seuls et à leur guise, mais vu les circonstances, la sagesse était de tenter l'aventure ensemble pour se donner plus de chance de réussir.
J'ai lu ce livre juste après avoir lu le récit d'Ella Maillart, et c'est très intéressant. Naturellement ils décrivent les mêmes situations, mais pas de la même manière.

Ils n'ont pas la même philosophie du voyage, Ella voulant passer le plus de temps possible sur place pour découvrir en profondeur les contrées qu'ils traversent, tandis que Peter était pressé d'arriver. Il note avec curiosité les femmes aux pieds minuscules enveloppés dans des bandelettes, elle parle du supplice qu'elles endurent. Il rêve de lire le Times, elle ne souhaite que rester à l'écart du monde occidental. Il montre plus de compassion qu'elle aux souffrances de leurs animaux, chevaux et chameaux, et insiste sur le désintérêt total des locaux pour la souffrance animale. Mais tous deux affrontent les difficultés avec un même courage, parcourant souvent à pied un désert pour le moins inhospitalier.

Encore une différence entre les deux récits : Ella critique régulièrement Peter pour son empressement, Peter fait régulièrement l'éloge d'Ella dont il admire le courage et la résistance physique, ainsi que la patience.

A l'époque l'Ouest de la Chine était hors de contrôle du pouvoir central; on y retrouvait une lutte d'influence entre la guérilla communiste, les soviétiques, les rebelles de confession musulmane, voire les Russes blancs qui s'étaient réfugiés en Chine. Peter Fleming consacre un chapitre à la politique, ce qui permet de comprendre un peu mieux

Courrier de Tartarie est un récit très vivant et agréable à lire, l'auteur ajoute des pointes d'humour là où on aurait tendance à déprimer. C'est vraiment intéressant de lire ce livre juste après Oasis interdites, le récit d'Ella Maillart.
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Durant sept mois, l'anglais Peter Fleming et la suissesse Ella Maillart (dite Kini) ont parcouru près de six mille kilomètres, de Pékin à la vallée du Cachemire, via Kashgar et l'Himalaya, ceci en 1935, et au moment où le Sinkiang (province nord ouest de la Chine) était réputé infranchissable, les étrangers risquant d'être refoulés ou emprisonnés. le tout sans vrais visas sur leurs passeports, sans savoir comment réagiraient les fonctionnaires chinois, russes ou que sais-je.

Quand j'ai parlé d'Oasis interdites, quelques lectrices m'ont assuré qu'il fallait lire Courrier de Tartarie, la version du voyage par Peter Fleming, 'à se demander s'ils ont fait le même voyage, lui et Ella Maillart'. Bien évidemment je n'ai pas voulu jouer au jeu des ressemblances ou des sept erreurs, mais je confirme que les deux récits sont à lire!

Les deux ne se connaissaient pas vraiment, n'avaient pas prévu de voyager ensemble, mais comme ils se sont trouvés vouloir réaliser le même voyage au même moment, autant 'rester groupés'. Peter d'ailleurs est le seul racontant comment ils se sont rencontrés au fin fond de la Manchourie... Il évoque plus de détails en règle générale, les appareils photos, les armes, ou disons, les carabines, avec lesquels il s'éloignera souvent des campements pour chasser, Ella étant meilleure cuisinière. Ils formèrent une bonne équipe, chacun avec ses talents, à Kini les soins médicaux et vétérinaires, à Peter les négociations, par exemple.

Contrairement à certains européens de l'époque, ils voyagent léger, ce qui se révéla une bonne option. Ce n'étaient pas des voyageurs débutants, ni l'un ni l'autre, mais ils sont vraiment partis sans trop savoir ce qui les attendait (et ça a marché). Ils connaissaient peu des langues locales, et ne se livrent pas à un compte rendu exhaustif géographique et historique. Pourtant les récits fourmillent de mille détails.

"Pour une expédition comme celle que nous avions entreprise, nous n'avions le choix qu'entre deux méthodes : ou bien prendre toutes les précautions, ou alors n'en prendre aucune." (j'ai - toutes proportions gardées- le même penchant naturel : je préfère ne pas trop évoquer tout ce que j'ai bu et mangé au fin fond de l'Afrique)

Cerise sur le gâteau, à la fin se trouve une conversation entre Ella Maillart toujours en pleine forme et Catherine Domain en 1989. Comment les deux voyageurs se sont-ils entendus? Lui le chasseur pressé, elle la voyageuse voulant prendre plus de temps à voyager? Quoiqu'il en soit, ils reconnaissent les qualités de l'autre, Ella pointant particulièrement l'humour de Peter (et ça je confirme!)
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Pendant sept heures, nous cheminâmes entre la ligne spectaculaire des grands monts et le lac qui scintillait d'un superbe bleu de carte postale. Le désert, en pente inclinée, était nu comme la main ; la seule créature vivante que je vis ce jour-là fut un aigle; À quatre heures et demie, nous nous arrêtâmes au fond d'un ravin peu encaissé, et le campement fut dressé sous une vive bourrasque de grésil. Notre sac d'orge était pour ainsi dire vide ; des miettes furent mélangées à de la tsamba pour le plus grand régal de Slalom, mais Cynara, plus déconcertée que jamais, ne touche pas à cette mixture, bien qu'autour de nous, il n'y eût plus rien à brouter pour les chevaux. Kini confectionna un magnifique festin de riz, d'antilope et de curry qui me réconcilia parfaitement avec l'approche de la vieillesse et nous remerciâmes tous deux le ciel que nous ne nous trouvions pas au Savoy en train de célébrer quelques solennité de même espèce.
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Nous savions que nous approchions de Cherchen, mais il arrive un moment, lorsqu'il faut souffrir de la fatigue et des privations, où la pensée se limite à la nécessité impérieuse de tenir bon. Nous en étions là. Un mois de voyage aurait aussi bien pu nous séparer de notre but, que quelques heures seulement : sa proximité nous laissait totalement indifférents. Il nous était tout aussi impossible de concevoir une idée que de voir plus loin que le prochain rideau de dunes ; le sursis nous avait été accoré, mais nous étions encore prisonniers. Notre cerveau nous disait que nous en étions à la dernière étape, mais nos cœurs, nos corps, ne recevaient de cette assurance qu'un réconfort tout académique.
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Le lendemain, un peu avant midi, nous prenions le départ. Pas un Mongol n'avait accepté de nous accompagner. Les charges fixées, nos adieux faits à Wang Sun-Lin nous nous éloignâmes des yourtes en longeant les falaises ; puis ce fut le désert tout scintillant de gravier bigarré, au-delà duquel, imposant et mystérieux, un grand rempart de montagnes menaçait le ciel.
Ceci se passait le 15 mai. Il y avait trois mois, jour pour jour, que nous suivions la route des Indes.
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Ces expédition scientifiques qui parcourent le désert dans des auto-chenilles, accompagnées le jour du ronronnement des appareils de cinéma et la nuit de la musique de la radio, rapportent certes une grande quantité d'informations ; mais je doute qu'elles « sentent » véritablement le désert. Ignares en tout, nous étions du moins instruits en cela.
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Le pain se présentait sous la forme de vastes « buns » ronds, dorés, d’une consistance rappelant l’argile ; le beurre était veiné de vert sombre, comme un gorgonzola, et contenait une généreuse adjonction de poils de yak et de cheveux d’homme. Nous faisions nos choux gras de ces excellentes choses, et en facilitions la descente à l’aide de bolées de thé sans lait.
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