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4,14

sur 6021 notes
1er roman que je lis de cet auteur et je suis agréablement surprise. Évidemment le sujet me plait : il retrace la vie de Charlotte Salomon, peintre allemande et juive, décédée à Auschwitz à 26ans alors qu'elle était enceinte. Évidemment l'écriture me plait aussi : on frôle la prose poétique avec sa narration en strophes mais on s'approche plus au final d'une construction chantée comme pour le lied que Charlotte affectionne. du coup, c'est un magnifique texte qui raconte l'histoire tragique d'une jeune femme et la quête obsessionnelle d'un écrivain, une obsession qui rejoint celle de l'artiste sans doute déjà prisonnière de la folie maladive qui gangrène sa famille.
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Je n'ai pas l'habitude des auteurs contemporains. Comme je le dis souvent en plaisantant (et avec un peu de mauvaise foi), la littérature s'est arrêtée au XIXeme siècle. C'est donc hésitant que je me suis dirigé vers la bibliothèque de ma compagne. J'ai longtemps hésité, puis je me suis arrêté sur un livre Charlotte de David Foenkinos. J'avais deux avis sur ce livre, l'un mitigé de ma mère qui trouvait l'oeuvre « dure et triste » et l'autre négatif de ma compagne qui ne savait pas me dire pourquoi car ça faisait longtemps qu'elle l'avait lu.
Charlotte est l'histoire vraie d'une artiste peintre allemande, Charlotte Salomon, morte dans un camp de concentration alors qu'elle était enceinte en 1943. le sujet de la Shoah a été certes maintes fois traité, ce n'est pas ça qui va me faire lire ce livre. Non, ce qui m'interpelle feuilletant le roman, c'est sa forme : Foenkinos va à la ligne après chaque phrase. Effet de style superficiel ? Je m'interroge.
L'auteur explique qu'il se sent oppressé après chaque phrase. Je comprends rapidement pourquoi.
A chaque phrase, je suis emporté, j'ai besoin de reprendre mes esprits au bout de chaque ligne. Ce ne sont plus de simples phrases. Non. Ce sont des vers, des versets. La vie de Charlotte était un roman, c'est devenu une épopée qu'on lit avec la musique de Schubert dans la tête. Charlotte devient l'héroine d'une tragédie, victime d'une machine infernale. Plus la fin approche, plus on a peur. On connait la fin. On connait la fatalité qui touche la famille de Charlotte. La mort est au bout du chemin.
En parallèle, on suit le parcours de l'auteur qui marche sur les pas de Charlotte. Mais il se heurte aux portes qui se ferment, à des souvenirs diffus ou remisés dans un grenier, à l'incompréhension. L'auteur est comme son lecteur. Il doit tout s'imaginer. Charlotte nous demeure inaccessible. A certains égards, ce roman me fait penser à Dora Bruder de Modiano. Elle n'en demeure pas moins un personnage profond et attachant comme tous les autres personnages.
J'ai pris une claque avec ce roman. Il m'incite à me replonger dans la littérature contemporaine. Non, la littérature ne s'est pas arrêtée au XIXeme siècle.
Lien : http://leprofdeletre.over-bl..
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J'ai vraiment apprécié cette lecture aussi et je suis curieuse de découvrir ses oeuvres. La période et l'ambiance des civils durant la guerre m'intéresse beaucoup aussi. Plein de sentiments mais pas de mièvrerie malgré le thème difficile. Une écriture légère qui se dévore d'une traite. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait 😉
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Un véritable Ovni littéraire.
Foenkinos a ici quitté ses habitudes d'écriture facile pour nous entraîner dans un écrit hors normes, en prose libre. Dans un premier temps on se dit que cette lecture bizarre, hachée, va être compliquée, lourde. En réalité c'est un rythme propre à l'auteur qui nous est imposé en douceur. Passionné par son sujet, il veut nous faire lire, vivre, son roman au rythme auquel lui-même l'a écrit, pensé. Et ça marche !
Une vraie réussite pour nous conter un parcours de vie singulier et fulgurant, nous faire rencontrer une artiste hors-norme qui le fascine et remettre encore une fois en évidence à quel point la machine à broyer du national-socialisme a détruit sur son passage indistinctement grands et petits, bons et méchants, jeunes et vieux...
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J'ai bien aimé ce roman court et facile à lire et pourtant très sensible et poignant. le sujet est très intéressant car en plus d'aborder les thèmes de l'antisémitisme, de l'extermination juive et des moeurs et morales de cette époque ; l'auteur nous emmène très loin dans la psychologie de son personnage principal qui est vraiment complexe lorsqu'on s'y attarde un peu selon moi.

J'ai adoré le style de narration de l'auteur très saccadé et qui m'a donné une impression d'essoufflement à la lecture. le récit est écrit en prose à la manière d'un poème avec des mots percutants et un rythme court et rapide tout du long.
de plus, j'ai adoré les interventions de l'auteur dans l'oeuvre lorsqu'il raconte de quelle façon il a été amené à s'intéresser à l'histoire de Charlotte Salomon et de son obsession pour le personnage qui ne l'a plus jamais quittée. le lecteur a l'impression qu'il s'adresse ainsi directement à lui et c'est très agréable car nous pouvons en quelque sorte avoir le sentiment de faire partie de l'histoire.

Cette lecture m'a procurée des sentiments particuliers. En effet, je n'ai ressenti de la compassion pour l'héroïne qu'à la fin du récit et un fort sentiment de malaise s'est dégagé lors de ma lecture. J'ai eu l'impression étrange d'empiéter de façon envahissante sur la vie privée du personnage de Charlotte qui a vraiment existé. C'était assez oppressant mais cela attisait également ma curiosité de sorte que je ne pouvais empêcher mon envie de connaître la suite.

J'ai eu cependant énormément de mal à rentrer dans l'histoire et à cerner le personnage de Charlotte qui continue d'ailleurs à représenter un mystère pour moi. En effet, j'ai depuis le début et globalement durant toute l'oeuvre trouvé ce personnage vide en terme de caractère et complètement passif de sa vie, de sorte qu'il m'a inspiré de l'incompréhension et une certaine antipathie. Toutefois, en y réfléchissant après ma lecture et en m'intéressant aux peintures de la jeune femme, j'en suis arrivée à la réflexion que ce personnage si mystérieux se devait d'être plus complexe que ce que j'en avais pu juger.

Cette oeuvre m'a procurée des sentiments très particuliers et même après l'avoir terminée je la trouve particulièrement déroutante et sombre. Je suis très heureuse de l'avoir découverte car c'est une lecture difficile à oublier de part les forts sentiments et impressions qu'elle procure et la plume superbe de l'auteur.
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« Charlotte », est un roman biographique, écrit en 2014 par David Foenkinos, il évoque le destin de Charlotte Salomon, une artiste peintre juive, gazée à l'âge de 26 ans, alors qu'elle était enceinte de son premier enfant. Ce livre retrace sa vie de la naissance à sa mort.

Lorsque vous rentrez dans l'univers de « Charlotte ».
Vous rentrez dans un monde un peu à part, où chaque phrase semble sans que l'on ne sache pourquoi vivre sa vie indépendamment des autres.
Chaque point signifie un retour à la ligne.
Ce style qui semble si poétique à première vue n'a pourtant rien de mélodieux.
Aucun rythme, aucune rime ici.
Aucune figure de style.
Juste des pensées entrecoupées.
Qui se suivent cependant.
Si c'est agréable pour les yeux.
Plus que ces longs écrits aux multiples virgules.
Cela n'a aucun intérêt.
Quant à la justification de l'auteur, elle ne m'a en aucunement convaincue.
Elle m'est apparue surfaite et peu crédible.
Théâtrale.
L'utilité de ce style n'est donc pas dans le contenu. Mais dans la lisibilité.

Quant au personnage de Charlotte.
Il est creux, vide et peu crédible.
Peu intéressant aussi.
Elle est là, sans être là.
Elle ne sait pas quoi dire.
Elle n'agit pas.
Elle paraît subir sa vie et non pas la vivre.
Ce n'est pas une héroïne.
Ni une artiste incomprise.
Tout juste si elle est obsédée par Alfred.
Mais là aussi, rien d'autre qu'une simple histoire d'amour assez morne.

Pourquoi peu crédible ?
Car l'auteur s'incruste souvent dans son roman
Autour d'anecdotes qui décrédibilise ce roman.
Gâche sa volonté de réalisme.
Comme si l'auteur choisissait de nous rappeler inlassablement.
Non pas que Charlotte a réellement existé.
Mais plutôt que tout ce qu'il dit sur elle n'est pas exact.
Que ces pensées décrites sont imaginaires.



Au final, lui comme nous ne savons rien d'elle.
Ne connaît pas grand-chose de plus que Modiano, qui nous raconte dans son roman « Dora Bruder » la vie de Dora, une inconnue découverte dans le journal.
Même si ici, au moins, j'ai réussi à accrocher…
Et ne pas m'ennuyer.
Ni à lâcher.

D'autre part, ses incessantes interruptions, outre le fait de nous rappeler le coté romanesque de cette biographie, sont peu utiles.
Elles n'amènent jamais le lecteur quelque part.
Tout juste s'il précise l'endroit où il est, son rapport avec Charlotte mais rien de plus.
Il est obsédé par Charlotte, sa peinture.
Mais pourquoi au juste ?
Comment est-elle sa peinture outre « un éclat de couleur » ?
Rien.
Je ne peux en tant que lecteur me la représenter, avoir ne serait-ce une idée vague d'un de ses tableaux.
Et ces moments aussi, où on attend, lecteur impuissant, une action de sa part.
Afin de lever le voile par exemple sur sa dénonciation.
Il reste sans action devant cette révélation.
« Certains savent qui a dénoncé Charlotte Salomon »
Le lecteur se réveille alors intrigué.
Qui est-ce ?
Il est peut-être plus intrigué par cette question que l'auteur lui même
« J'y pense souvent depuis.
Aurais-je dû poursuivre l'enquête ?
Trouver le fils ou la fille de celui ou celle qui l'a dénoncé ?
Dans quel but ?
Est-ce vraiment important ? »
Oui c'était important.
Oui j'aurais aimé le savoir.
Sans aller jusqu'à trouver le fils ou la fille de celle dénoncée pour lui faire passer un mauvais quart d'heure.
J'aurais aimé comprendre.
Mais l'auteur reste ici comme pudique.

Alors qu'il se gêne beaucoup moins à d'autres moments.
Dans les camps, sa situation avec son grand père, la folie de grand-mère.
Et surtout cette dernière scène où l'auteur va jusqu'à rentrer dans « les douches ».
Avec elle.
Il en profite pour faire des comparaisons un peu légères.
« Comme dans une prison »
Cette scène qui aurait été intense dans un roman autobiographique ou dans une fiction.
Semble juste déplacée ici.
Dans une biographie.

Dernière petite chose.
Pourquoi l'auteur continue-t-il ce roman après la mort de Charlotte ?
C'est sa biographie non ?
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déception.
Saturation des abominations nazies.
Cela écoeure et ne console de rien.
d'accord avec Bibliobs !
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Ce roman décrit la vie d'une artiste incroyable et méconnue, Charlotte Salomon. La forme choisie : des phrases courtes, à la ligne, donne le sentiment d'une épure, et impulse un rythme particulier. On entre ainsi dans la vie, dans l'oeuvre de Charlotte, et le résultat est prenant, saisissant. Dommage que le pathos l'emporte parfois sur l'analyse... Pour prolonger cette lecture, il faut absolument découvrir l'oeuvre de Charlotte Salomon ici.
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Un livre qui m'a intéressée car je ne connaissais pas Charlotte Salomon. Mais au-delà du "document", l'écriture de Foenkinos ne m'a pas touchée, quand bien même il a pu expliquer le pourquoi de ses phrases simples avec des retours à la ligne. Personnellement, j'ai trouvé cela insupportable, beaucoup de sujets sont effleurés, des fils sont tirés et laissés à l'abandon, il n'y a pas de développement de la pensée et c'est dommage. le livre retrace donc l'histoire de la peintre d'origine juive Charlotte Salomon, ainsi que celle de sa famille, où les femmes portent en elles une instabilité, un mal-être qui les pousse au suicide.
Au final, j'ai surtout envie de me plonger dans "Vie ou théâtre", pour la découvrir plus précisément.
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Je ne suis pas convaincue par le procédé littéraire employé (et justifié) par David Foenkinos – des phrases courtes avec un retour systématique à la ligne en fin de phrase- dans son dernier roman. C'est sensé démontrer l'oppression que l'auteur a ressenti en retraçant l'histoire tragique de l'artiste Charlotte Salomon…Bof ! Ca m'a semblé plutôt agaçant !
Dommage que Foenkinos ait raté l'écriture de son roman car Charlotte Salomon a connu une destinée tragique, malheureusement commune à tous les juifs vivant en Allemagne juste avant et pendant la 2nde guerre mondiale, et cette destinée aurait mérité un meilleur traitement littéraire…
Charlotte Salomon était une jeune fille berlinoise un peu à part, souvent morose, poursuivie par un atavisme (côté maternel) terrible : le suicide. Après 1933, elle réussit à entrer aux Beaux-Arts de Berlin où son génie pictural se fait remarquer ; hélas, elle est juive…Elle connaît une brève liaison avec Alfred, un professeur de chant, qui deviendra sa passion et sa principale source d'inspiration. Pour lui, elle refuse d'abord de quitter l'Allemagne nazie et lorsqu'elle s'y verra contrainte, elle n'aura de cesse de le revoir…Hélas, le sud de la France ne restera pas si longtemps l'abri supposé de tous les réfugiés juifs.
Le fond du roman est poignant, évidemment, et il reste à Foenkinos le mérite de nous avoir fait découvrir cette artiste méconnue du grand public.
PS : je préfère le Foenkinos léger et drôle du Potentiel érotique de ma Femme, de la Délicatesse, etc.
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