Angle mort

Angle mort est un méli-melo un peu fouilli associant meurtres , vengeance , débauche au service d'une histoire dont la cohérence n'est surement pas l'atout principal .
Un récit encré majoritairement en bleu et noir qui accentue son coté sombre . Des anti-heros assez détestables semblant avoir assez peu de valeurs personnelles et de respect envers les autres .
Un graphisme inesthétique ( affaire de gout sur ce coup là ! ) soutenu par une histoire qui se perd de pages en pages vient parachever ce sentiment de déception que je sentais poindre à la lecture des toutes premieres planches .
A noter cependant quelques trop rares saillies verbales dignes d'un Audiard de la grande époque qui ne viennent , hélas , pas faire oublier l'indigence d'un scénario manquant cruellement d'originalité .

Angle mort n'aura pas eu le compas dans l'oeil...

"Missing", "Angle mort", "Elle(s)", "Regards croisés", quatre one-shots qui viennent lancer la collection KSTR de chez Caterman, dont deux polars, celui-ci, se déroulant à Bruxelles, l'autre ("Missing") se déroulant aux States.
Avec déjà plusieurs romans à son palmarès, dont quelques-uns dans la collection «Série noire», Pascale Fonteneau, nous propulse ici dans les bas fonds de la capitale belge : malfrats, flics, trafics, drogue, sexe, violence et règlements de comptes !

Une introduction judicieuse nous met directement au parfum : des dialogues crédibles, de l'action, une ambiance sombre, un décor bruxellois, mais surtout cette détermination de ne rien vouloir embellir. S'en suit, un flashback, en forme de boucle, qui va nous emmener jusqu'aux événements tragiques de cette mise-en-bouche.

L'utilisation de la vue subjective, mettant en scène un personnage silencieux et peu visible attise la curiosité du lecteur. Par contre, cette narration qui essaye de nous placer dans la peau de ce personnage, m'a étonnamment empêché de m'identifier à ce personnage invisible, me plaçant dans un rôle de spectateur, certes agréable, mais certainement pas optimal.

"Angle mort" permet de découvrir le centre de l'Europe (et du neuvième art), sous un autre jour. le dessin d'Olivier Balez est grandement responsable de cette immersion très réussie. Une impression de pénombre, une ambiance crépusculaire assez crade qui nous emmènes dans ces ruelles et endroits peu touristiques, mais assez prisés par les malfrats locaux.

Un format agréable (17 x 25 cm), livrant plus de 100 pages à un prix réduit et un emballage non-cartonné qui n'est pas sans rappeler la regrettée Collection 32 de Futuropolis.