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sur 262 notes
Robert Dubois est éditeur en fin de carrière. Bon pied, bon oeil, et bonne fourchette. Il garde sa passion des livres et des belles-lettres, enthousiaste comme au premier jour, mais mêlée d'un désenchantement certain : les lois du marché, la main-mise des financiers sur l'édition, la désaffection des jeunes pour la lecture, les exigences des auteurs, et l'effrayante ère du numérique.
Comme il n'est pas en à se laisser abattre, il se laisse peu à peu séduire par une petite liseuse, un peu froide, mais si légère, si maniable, et comprend que s'il ne veut pas mourir idiot, et ruiné, il faut tendre la main à de nouveaux lecteurs, et s'impliquer dans le numérique. Cela marche, il est ravi, enfin il croit être ravi car à la fin…Non, non, non vous ne saurez pas, vous n'avez qu'à lire le livre.

Déjà, pour moi,  un livre qui parle des livres, de l'amour de la lecture, avec finesse et humour qui plus est, c'est tout gagné. Mais, en outre, ce Dubois est un personnage sympathique au possible, ouvert, qui analyse les petits défauts du système et de chacun sans pleurnicher, qui a compris qu'il ne referait pas le monde, mais qu'il peut, peut-être, dans son petit coin, l'aménager. Il valse entre les anciens et modernes,  sans jugement, sans jérémiades, avec un oeil tout à fait pétillant.

Sans perdre de vue le côté romanesque, Paul Fournel nous offre un petit manuel de l'édition pour les nuls, ça sent le vécu, les auteurs et leurs égos, les rencontres avec le public,  les petites bouffes pour parler boulot, le grand chef qui veut faire des sous, les gentils stagiaires, tout un petit monde décrit d'un oeil malicieux et tendre.

Tout cela dans un style enjoué mais pas relâché, oh que non, pas relâché du tout… La dernière page vous l'expliquera.

Ce livre est joyeux. Ce livre est drôle. Ce livre est tendre. Deux heures de pur régal.
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Sur le quatrième de couverture de mon édition de poche (folio), on peut lire: "Un roman aussi tendre que drôle sur ce que lire veut dire."
Et je dois dire que j'ai effectivement ressenti une tendresse immense pour le personnage principal Robert (ou Gaston c'est selon) , il passe ses journées à lire pour débusquer le bon texte, mais il est aussi mis un peu à l'index face aux nouveaux maitres qui pensent plutôt finance que livre...Une sorte de satyre sur le monde de l'édition (que je ne connais pas) mais aussi une excellente réflexion sur ce que lire veut dire à l'époque des tablettes et autres smartphones...
Je me suis délecté de ce texte, la forme (une sextine) est poétique et amène un magnifique souffle à l'ouvrage.. L'écriture coule au fil des lignes et les pages s'enchainent avec grâce jusqu'au "dernier mot de la dernière phrase" et alors en tournant la dernière page on se dit que décidément la vie vaut la peine d'être lue!
Un seul regret, le texte est court et j'aurai aimé le prolonger encore longtemps, je vais donc certainement le relire !
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J'avoue que la lecture de la liseuse de Paul Fournel m'a laissée assez perplexe. Peut-être parce que dans sa volonté de faire quelque chose de très original, l'auteur a écrit une énorme farce pour nous faire réfléchir sur le sens que pourrait prendre l'arrivée des liseuses électroniques et des applications en tout genre qui pourraient s'y attacher, si bien entendu on accepte de suivre le mouvement.

En ce qui me concerne, je n'ai pas suivi. J'ai perdu pied dans le dédale des délires de l'auteur qui met en scène un éditeur on ne peut plus traditionnel à qui on impose une liseuse pour lire ses manuscrits. Puisqu'il faut bien être de son temps. Ce qui ne fait pas le bonheur de notre homme. Dans un premier temps. Parce qu'il finira par se laisser prendre au jeu ou du moins à en donner l'impression. Et même à embaucher une équipe de jeunes pour jouer avec lui dans ce terrain de jeu que constitue le nouveau monde de l'édition électronique.

Je suis encore étourdie. Mais je peux comprendre que certains aient eu beaucoup de plaisir à lire ce livre. C'est en effet un livre-jeu, une comédie mettant en scène notre époque où la nouveauté est vite périmée, un roman qui bouscule les idées établies. Et surtout : un roman qui vous donne envie de lire un livre qui ne soit pas électronique. Pour caresser le papier. Humer l'encre. Avoir les pieds dans la réalité.

Et si c'était là le but non avoué de l'auteur que de nous faire aimer les « bons vieux livres »? Me voilà perplexe à nouveau.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Ce livre a eu un écho tout spécial car je suis moi-même l'heureuse propriétaire d'une liseuse qui pour l'instant ne fait que trôner, décorativement, sur une étagère. L'objet m'intrigue, m'interpelle, m'ordonne de m'y pencher plus sérieusement mais je préfère pour l'instant me documenter sur l'engin, voire l'expérience des autres, qu'en faire un usage intensif. Je picore, j'explore les fonctionnalités mais je n'ai pour l'instant jamais lu de texte intégral sur ma liseuse qui est pourtant conçue pour (si, si !). Et je crois bien que ce livre de Paul Fournel a fait évoluer ma réflexion sur le numérique et m'a fait relativiser.

Robert Dubois est éditeur et il est plutôt conservateur, dans le genre, ou, comme qui dirait, de la vieille école. Alors, lorsqu'une stagiaire lui tend une tablette électronique pour lire ses nouveaux manuscrits, c'est plutôt réticent voire carrément réfractaire qu'il s'engage sur la voie du numérique. de là nait une curiosité pour la "bête" qui semble malgré tout passer tous les tests avec succès : la luminosité, l'interopérabilité, la gabarit... tout concourt à l'adopter. Il en viendrait presque à délaisser le papier pour se forger son petit monde uniquement via la liseuse. Il y a, dans cette soudaine mutation, des acteurs fondamentaux qui voient en la liseuse une formidable voie de passage vers le texte immatériel, dénué de toute contrainte physique. le texte se fait plus fluctuant car il est désormais possible de ponctuer le texte de remarques, d'être immergé dans les mots, encore plus près de l'approche textuelle et didactique d'un roman.

Je dois avouer que mon intérêt pour ce livre est allé croissant. Au départ j'avais du mal à me figurer comment parler d'un outil de lecture qui plus est, encore peu fréquent chez la plupart des lecteurs. Mais j'ai trouvé que situer l'action dans une maison d'édition avec, comme personnage principal cet éditeur en constante interrogation sur l'évolution du métier, était une approche particulièrement intéressante. On assiste à la lente appropriation de la machine par l'homme qui aurait pourtant de solides arguments pour la condamner et l'éloigner la plus possible de son quotidien. Mais j'ai bien aimé ce récit car le personnage est plein d'intelligence, réactif et encore bourré d'envies. C'est bien lui qui propose de développer une sphère numérique spécialement conçue pour les liseuses, c'est bien lui qui remplit des caisses de ses vieux livres pour laisser place au numérique. En somme, il se veut un acteur pleinement investi dans les fonctions qui sont les siennes. Et c'est tout à son honneur !
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Un livre qui va émouvoir toutes les lectrices et tous les lecteurs.
Allons-nous abandonner le support papier pour le support électronique ?
Au-delà de ce problème technique, Paul Fournel nous parle de notre époque avec un humour bienfaisant.
Le monde des éditeurs et des auteurs est peint sans méchanceté mais avec un regard précis. La langue est belle et savoureuse, on se sent complice de son personnage principal qui ayant fait de son métier « la lecture » avoue ne jamais avoir eu le temps de lire.
C'est évidemment le livre que toutes le blogueuses doivent lire , car c'est le monde que nous fréquentons, même si nous n'avons pas le pouvoir d'éditer un manuscrit, nous savons celui, parfois , de faire le succès d'un livre un peu oublié par les critiques officielles.
J'espère que la réponse à sa question finale :
« Lorsque j'aurai terminé la lecture du dernier mot de la dernière phrase du dernier livre, je tournerai la dernière page et je déciderai seul si la vie devant moi vaut encore la peine d'être lue. »
Sera un grand OUI.

Lien : http://luocine.over-blog.com..
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Une forme oulipienne pour un texte tout en finesse, délicatesse et légèreté. Il nous dit surtout l'amour des livres et de la lecture en brossant le portrait d'un éditeur attachant qui sent qu'il quitte un monde et continue de l'aimer profondément. Les dernières pages sont remarquables de poésie et mettent en scène un lecteur radical dont on se souvient longtemps. Il me semble que des choses essentielles sur le livre et la lecture courrent tout le long de ce livre, furtivement, sans en avoir l'air, portées par un humour tendre et une ironie acidulée.
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Depuis quelques années des liseuses et autres tablettes se sont immiscées dans notre panorama littéraire français apportant avec elles les livres électroniques. Ce livre est à la fois un hymne au plaisir de la lecture et aux livres papiers. En effet, Robert Dubois, un vieil éditeur va faire l'expérience de la lecture de ses manuscrits sur écran. C'est l'occasion pour lui de nous rappeler à quel point l'objet livre peut nous apporter énormément d'émotion : le bruit d'une page que l'on tourne, l'odeur du papier et de l'encre plus au moins récente, le bonheur de casser le dos d'un livre que l'on vient d'acheter avant de débuter sa lecture.
Mais contre toute attente la liseuse peut ressusciter certains livres oubliés et qui ne sont plus édités, au plus grand bonheur des lecteurs avertis de littérature.
Parallèlement, l'auteur ne nous ménage pas concernant le monde de l'édition et nous confirme la rudesse de ce milieu.
Un livre à ouvrir de toute urgence pour les bibliophiles ! Vous aurez l'assurance de passer un moment en compagnie de cet ouvrage.
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J'ai apprécié la lecture de ce roman qui nous fait entrer dans les coulisses du monde de l'édition. On y voit les relations entre l'éditeur et ses auteurs, les enjeux du métier, les évolutions (notamment avec les nouvelles technologies et les droits numériques), les rapports de force entre le petit éditeur et le grand groupe qui l'a racheté, les transferts d'auteurs, la lecture des manuscrits, les comités de lecture, la relecture, la promotion, la réunion avec les représentants, le lancement d'un livre, les ventes, les chiffres, les objectifs, les auteurs stars dont les nouvelles oeuvres sont très attendues… Tout ceci en ayant l'impression de faire une balade aux côtés du narrateur, éditeur depuis longtemps, qui connaît bien le milieu. On lui réserve pourtant une surprise : une liseuse. Il prend l'outil en main et même s'il préfère le papier, il pousse un groupe de stagiaires à se lancer dans l'aventure du livre numérique. Ils ont plein d'idées et ça tombe bien car tout est à inventer. Des auteurs à succès de la maison participent au projet et finalement, on se dit que quoi qu'il arrive, tant qu'il y aura des auteurs, le livre vivra, sous une forme ou sous une autre.
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Très beau texte.
Pas du tout celui auquel je m'attendais. Je ne sais plus trop pourquoi, j'avais cru comprendre qu'il s'agissait d'un genre d'étude comparative sur les liseuses (moi qui deviens inséparable de la mienne, le sujet me tentait bien...).
Bref : rien de tout cela.
(Mais un peu quand même ?)
En premier lieu, ce monde de l'édition (dans lequel je baigne quotidiennement), et qui n'est pas si rose, et qui se pose pas mal de questions sur son devenir "papier". le tout numérique est-il envisageable ? le monde ultra connecté est-il le seul possible, désormais ? Ne devons-nous plus, dès lors, nous adresser qu'aux jeunes (loups ?) (geeks ?) pour avoir les idées salvatrices, celles qui sauveront le "livre" ?
Quid alors du "vieux" ? (voui voui... : le salarié, dans cette fameuse maison d'édition, mais aussi l'omniprésent, palpable, rassurant et esthétique livre papier...)
Je vous avouerai être pas mal divisée sur le sujet (du livre ! parce que le "vieux" salarié, pas de doute : il est au top ! ;).
Le livre-papier est pour moi irremplaçable, formant un tout : palpable, harmonieux, odorant. corné ou pas, rempli de sable, de senteurs, ou encore d'annotations. Souvent passé entre d'autres mains. Prêté. Chiné. Puis précieusement rangé dans la bibliothèque. Il est là. Il est beau. Il nous attend. En un mot : il est vivant.
Mais la liseuse... C'est sûr : les textes sont beaucoup plus "virtuels" : à peine lus, pschhhh, "supprimer le fichier" : disparus. Pourtant, le plaisir de lire est bien là. le même ancrage se produit. Et vous avouer aussi que le soir, quand les yeux fatiguent (et que l'on a passé 40 ans !) la lecture est tellement plus facile... Ma liseuse m'a permis de retrouver le chemin de la lecture, quand la nuit est déjà tombée (moi qui m'interdis de lire pendant la journée : je ne ferais plus que ça !).
Enfin (rien à voir) : cet éditeur a immédiatement été, pour moi, celui déjà rencontré dans un roman de Patrick Cauvin (Belange). Pourtant, rien à voir, sinon la solitude, dans l'immense bureau du décideur. C'est étonnant, un cerveau, les chemins qu'il prend, les liens qu'il crée, les images qu'il impose, surprenantes, parfois. Les associations d'idées, finalement pas si saugrenues. Et les souvenirs.
Et les souvenirs.
Et puis toutes ces portes qui s'ouvrent, particulièrement avec les livres (papiers ou epub).
Et dont est question dans ce roman, avec humour et brio.
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Que c'est beau, que c'est bon, que c'est bien écrit !
Jolie réflexion sur le livre, sa place en nous et hors nous, ce qu'on en fait, comment on le fait, sur la cuisine des bistros, sur la couleur des collants et les idées des stagiaires...
Pas très bien compris le bonus littéraire de la fin, tant pis pour moi. Et Cécile, grande fan de Paul Fournel, n'a pas le temps de m'expliquer.
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