L'homme est une machine qui s'invente sans arrêt des histoires pour oublier qu'il est une machine . On échafaude des systèmes de pensée magnifiques que l'humeur finit un jour ou l'autre par écraser , avec sa violence physiologique inouïe qui se fout des idées . C'est ainsi que meurent les couples comme nos illusions politiques , les sauveurs de la patrie devenus des tyrans , les programmes démocratiques dans les tiroirs présidentiels . Nous sommes tous des tyrans à cause de cette pulsion qui emporte dans son entonnoir du désir et de la convoitise , dans le tourbillon hormonal de nos instincts ce qui est si merveilleusement pensé .
Les femmes distinguent mieux que les hommes la part de théâtre dans la sexualité . C'est du moins ce que j'ai cru comprendre pendant les heures indues où les gens déboutonnent leur érotisme à la lumière des comptoirs . Elles semblent pouvoir jouir de s'imaginées baisées par plusieurs hommes , un voisin , l'ami de leur amant , le mari de leur meilleure amie , une autre femme et que ce phantasme n'a pas à être tenté dans le champ du réel . Un homme qui jouit d'imaginer coucher ave sa voisine n'acceptera pas tout à fait d'en rester là . C'est dans ce noir qu'il se perd , rendu gauche par cette glaise hybride dont il ne parvient pas à démêler l'illusoire du désiré .
L'exil comme un roman : Marion Muller-Colard dialogue avec Christophe Fourvel
@Marion Muller-Colard entremêle dans Wanted Louise @Gallimard, 2020 le destin véridique d'une famille mulhousienne d'origine polonaise durant la Seconde Guerre mondiale et l'insoutenable disparition d'une jeune mère de famille de nos jours. Quant à Christophe Fourvel, il tisse dans Ce sont des bateaux que l'on regarde partir @Médiapop Editions 2020, les récits de ceux venus plein d'espérance de tous les continents pour fonder la diversité de la France.