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3,89

sur 236 notes
Je viens d'achever ce livre au titre accrocheur "Marie Curie prend un amant" d'Irène Frain, autrice bien connue dont j'avais déjà apprécié "Le Nabab" qui l'avait faite connaitre en 1982 (C'est loin..) et les émouvants" Naufragés de l'île Tromelin".
C'est une excellente biographie de Marie Curie autour d'un épisode de sa vie assez méconnu et dont on se demande s'il valait la peine de le faire connaitre, tant les réactions autour de ce non évènement ont été violentes et abjectes. Oui, la géniale récipiendaire de deux Prix Nobel offerts à la France, sa patrie d'adoption , a été, après la mort de Pierre Curie, la maitresse d'un autre scientifique de renom, plus jeune qu'elle de cinq ans, marié et père de famille, Paul Langevin.
Irène Frain s'est extrêmement bien documentée (Elle explique toute sa démarche et ses sources en fin de livre). Sa plume alerte navigue avec habileté entre les faits avérés et la mise en situation plausible des protagonistes . Elle a eu connaissance de cet épisode de la vie de Marie Curie en découvrant par hasard , chez un bouquiniste, un libelle ordurier prenant à partie cette héroïne française.Elle découvre alors le déchainement médiatique de la Presse à scandale de l'époque, entrainant derrière elle- à l'instar de Dreyfuss, 20 ans avant - des mouvements de population , des déchainements de violence entre partisans et adversaires de celle que l'on nomma alors "La veuve noire", "L'étrangère", "La voleuse de maris".. Nos réseaux sociaux n'ont rien inventé en matière de déferlement de haine.
J'ai beaucoup aimé ce roman qui nous permet de mieux connaitre la vie et la personnalité de Marie Curie, ses relations avec d'autres personnalités scientifiques de l'époque, comme Einstein.
Cette page de la vie de Marie Curie nous entraine dans ce Paris des débuts du 20ème siècle où on se battait encore au duel, où les femmes doivent se cantonner à un rôle traditionnel sans ambition., mais où le progrès scientifique, la fièvre des découvertes animent les brillantes intelligences de l'époque.On n'en mesure que mieux le génie de Marie Curie, son courage , sa personnalité si déterminée, sa ténacité, sa droiture , son audace et aussi ses fragilités bouleversantes.
Vraiment, un très bon livre !
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« Au terme d'une analyse de ces documents comptables et des surprenantes variations des dépenses privées de la découvreuse du radium, c'est une amoureuse que j'ai vu surgir, vibrante, passionnée, une femme beaucoup plus attachante que l'icône de la sainte laïque et de la scientifique sacrificielle que nous propose la légende. » « Cette sensation d'approcher enfin, sous l'intimidante Mme Curie, l'amoureuse Marie.»

Tout est résumé dans ces citations de l'auteure. Son livre s'attache à nous faire découvrir une autre facette de la scientifique deux fois prix Nobel , le premier de physique avec son mari Pierre en 1903 et le deuxième de chimie,seule, en 1911.

Celui la , elle a bien failli ne pas l'avoir parce que cette année 1911 est celle où la presse se déchaîne contre elle parce que, peut-on lire , «  Marie Curie a un amant » ! Elle est veuve depuis 5 ans mais celui qu'elle aime et avec lequel elle voudrait refaire sa vie est marié et père de famille et, à l'époque, on ne plaisante pas avec l'adultère. Peu importe s'il est tout aussi amoureux qu'elle et prêt à divorcer.

L' occasion est trop belle pour une presse nationaliste et xénophobe (Marie est polonaise d'origine), de la salir : publication de lettres volées, procès, duels, attaques contre sa maison… Un cauchemar qu'elle traverse avec une poignée d'amis fidèles seulement : la société et le milieu scientifique en particulier est extrêmement misogyne et c'est sur elle qu'on s'acharne, « l'amant », le physicien Paul Langevin, échappant plus ou moins à l'opprobre.

J'ai un avis mitigé sur ce livre.

Même si je connaissais l'histoire de Pierre et Marie Curie, j'ai apprécié toutes les pages sur leur travail, la communauté scientifique qui gravite autour de leur couple, le portrait d'une époque où les femmes devaient se battre pour faire reconnaître leur travail au même titre que les hommes

Irène Frain a visiblement fait un gros travail de recherche. Pour transcrire dans le détail cet épisode amoureux et si douloureux pour Marie Curie, elle s'est essentiellement fondée sur l'étude des carnets de comptes de Marie qui tenait scrupuleusement le détail de ses dépenses . Seuls témoignages concrets de cet amour puisque, Irène Frain le dit elle-même, « les deux amants ont détruit leurs lettres d'amour. Leurs amis, ensuite, sur la requête expresse de Marie, en ont fait autant des courriers où il était question de cette période tumultueuse. ». Or, dans ce livre, c'est toute la vie privée de Marie « si pudique, si secrète » qui nous est livrée, sans compter celle de Paul qui, tout grand physicien qu'il fut, apparaît ici sous un jour peu flatteur. Ce « voyeurisme » m'a gênée et j'ai trouvé ces descriptions intimes inutilement répétitives et finalement lassantes.

J'avais déjà lu cette histoire dans le livre d' Édouard Launet, « Sorbonne plage » qui ne m'avait pas laissé la même impression . Il est vrai qu'il mettait davantage l'accent sur la communauté scientifique (Perrin, Joliot, Curie etc..) qui prenait ses quartiers d'été en Bretagne à la pointe de l'Arcouest.

Mon premier Irène Frain, lu pour le Challenge solidaire 2024.
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Marie Curie prend un amant offre une lecture salutaire. À travers cette biographie romancée mais ô combien documentée par une bibliographie riche et par une enquête minutieuse des correspondances épistolaires, Irène Frain informe son lectorat, l'immerge dans la France parisienne des années 1910, à la fois conservatrice et violente dans certaines moeurs sociales mais aussi innovatrice (en sciences et en arts, notamment). Une France du qu'en-dira-t-on qui scrute son prochain (d'autant plus s'il a des origines étrangères), qui vilipende les comportements qu'elle ne juge pas dans la norme lâchant et autorisant les chiens à salir la réputation d'autres, une France qui dissèque l'intimité mais dans laquelle vivent aussi des communautés resserrées et bienveillantes d'intellectuels (littéraires, scientifiques, parfois les deux). Une capitale multiple, à haut potentiel intellectuel et culturel, en perpétuel mouvement, en effervescence nationale et internationale, au gré des découvertes majeures qui s'opèrent en ce temps-là. Une France où tout est possible, même le pire.

Comme son titre l'indique, l'opus d'Irène Frain nous propose une version romancée mais certainement très proche de la réalité marie-curienne, de sa vie de chercheuse, de sa vie d'amante (de son mari et puis d'un autre). Quoi dire d'autre sur l'excellence de cet écrit, riche, très bien rédigé, qui redit la haute lutte qu'a menée Marie Curie comme scientifique femme à s'imposer malgré son immense talent, malgré les insultes et humiliations endurées (en particulier, la non-reconnaissance de l'Académie des Sciences (au profit d'un homme Édouard Branly), une académie qui aura raté le coche de la modernité (en refusant l'élection de membre à cette femme, et quelle femme, double prix Nobel, excusez du peu.)). Cette femme intelligente, Marie Curie, a vécu entourée de gens qui l'ont aimée, l'ont estimée, a fondé une famille et a subi une presse rageuse (fort heureusement, pas si unanime).
De cette lecture, je suis sortie bouleversée par le parcours, le sillon large que Marie Curie a construit tout au long de sa vie (pour elle, pour d'autres femmes), consciente de cette autonomie qu'elle a su imposer à ses deux filles en matière éducative, de cet amour éternel qu'elle a voué d'abord à Pierre et puis à l'autre dont je tairai volontairement le nom. Marie Curie prend un amant parle d'une femme unique qui a fait évoluer la cause féminine à ses dépens, par respect des valeurs qu'elle a toujours incarnées au quotidien : liberté, égalité et fraternité.
Écrit subtile et instruit, Marie Curie prend un amant mérite d'être lu ou entendu (comme ce fut mon cas). J'ai apprécié l'écriture fine d'Irène Frain, ses précisions, ses interprétations, ses hypothèses, sa volonté de rendre hommage sans paraître hagiographe. le choix aussi d'aborder en courts chapitres sans suivre une progression linéaire rythme la narration et motive la concentration. La lectrice Hélène Lausseur à la diction impeccable sait appuyer les moments de tension : l'écoute a été très agréable.

Juste deux mots : Formidable et essentiel.
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Il aura fallu la venue d'Irène Frain à la médiathèque d'une localité voisine, pour que je me décide à lire un premier ouvrage d'elle, qui attendait dans ma PAL depuis des années !
Alors que j'avais un apriori négatif, je dois reconnaître que c'est une belle surprise. Mais il faut dire que le titre n'est peut-être pas des plus judicieux.
Malgré quelques longueurs, j'ai apprécié ce travail de recherches qui aboutit à une biographie romancée, riche et passionnante.
Cette rencontre avec l'auteure, constructive, m'a même donné l'envie de continuer dans la découverte de son oeuvre !
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Grosse déception. J'avoue que dès le début je n'aimais pas le titre racoleur, mais j'ai voulu quand même le lire pour l'intérêt du personnage de Marie Curie.
Le récit commence par une leçon de morale pour nous dire qu'à l'époque les gens n'étaient pas tolérants et qu'elle était veuve depuis 5 ans et avait le droit de vivre sa vie. Des pages pour nous expliquer ça, c'est fastidieux et peu intéressant.
Ensuite le livre raconte la vie de Pierre et Marie Curie, leur obsession pour la recherche, leur vie sociale réduite à la fréquentation de leurs collègues chercheurs tout aussi passionnés qu'eux. le dimanche on fait salon chez les Curie avec quelques proches, et on parle physique. C'est d'autant plus méritant qu'ils n'ont qu'un laboratoire minable pour travailler et gagnent un salaire de misère qui leur permet à peine de vivre.
Puis vient l'accident, qui n'en est peut-être pas vraiment un d'ailleurs. Pierre Curie était malade, serait-t'il tombé dans la rue si ce n'était pas le cas ? On ne le saura jamais. L'auteure nous raconte les heures sombres qui ont suivi, Marie Curie qui continue seule les recherches qu'elle partageait avec Pierre. le peu de temps passé avec ses filles vu qu'elle est en permanence occupée au labo ou par ses cours à la Sorbonne.
Puis l'auteure raconte la relation avec Paul, admirateur de Marie comme il fût admirateur de Pierre, et laisse entrevoir ce qui va se passer par la suite. Mais quand elle examine les livres de comptes de Marie Curie pour vérifier ses dépenses et en déduire quand a commencé sa liaison avec Paul Langevin, je trouve ça presque indécent ; c'est ce que ferait un tabloïd de nos jours.
Et j'ai abandonné la lecture de ce livre car je n'en attendais plus rien.
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Un livre très intéressant à plusieurs niveaux : la vie professionnelle et personnelle de Marie Curie, cette grande scientifique mondialement connue, et les préjugés d'une époque corsetée dans des principes étroits.
Le livre est bien écrit, agréable à lire, très bien documenté.
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J'ai bien aimé ce livre alerte et passionnant qui n'est pas une biographie au sens strict, mais qui raconte un court moment de la vie de Marie Curie durant lequel est fit la connaissance puis eu comme amant, le grand scientifique Paul Langevin. Dans ce domaine, elle-même se pose un peu là, et c'est donc l'histoire d'amour banale entre personnalités peu banales (surtout l'une d'entre elle - indice, elle avait un accent polonais...) qui est racontée ici. "Racontée" est d'ailleurs le mot qui convient d'ailleurs bien car on sent un grand plaisir d'Irène Frain (que je découvre d'ailleurs par la même occasion) avec ce livre à raconter cette histoire. Avace d'ailleurs une jolie écriture.
Cette histoire présente d'ailleurs plusieurs facette. Tout d'abord c'est un adultère car Paul Langevin était marié, mal, mais marié tout de même, et Marie Curie était alors veuve. Et puis ce fut une histoire politique car Marie Curie, une femme, polonaise de surcroît, fut au coeur d'un délire orchestré entre autre par l'Action française. Comme on ne prête qu'aux riches, elle fut aussi accusée - y a-t-il des limites à la bêtise ?- d'antisémitisme (Michel Audiard nous rappellent que ceux qui osent tout sont ainsi reconnaissables...). Il y eut des duels.
On croisera dans ce livre des scientifiques (tel Einstein), des lieux divers (Paris, Sceaux, la Bretagne...) et on y trouvera un récit particulièrement vivant de cette histoire que pour ma part j'ignorai.
Irène Frain aime Marie Curie, son intelligence, sa beauté originale. Elle n'en fait toutefois pas une icône et laisse entendre qu'elle fut une mère un peu dilettante parfois (elle avait il est vrai des chats assez imrptants à fouetter !).
J'ai regretté que l'aspect scientifique soit un peu vite expédié, et la chronologie n'est pas toujours ultra limpide...mais ce sont des défauts mineurs à mon goût car j'ai lu ce livre avec un vif intérêt et pas mal de plaisir !
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J'ai lu un certain nombre de biographie de cette femme illustre, brillantissime mais je ne connaissais pas cet aspect de sa vie intime qui traite de sa liaison avec Paul Langevin, son ami de toujours, homme marié, proche de Einstein et ce, cinq ans après le décès de Pierre, son époux.
Cette liaison est considérée comme un véritable scandale et va provoquer un déchaînement médiatique incroyable, des procès, des duels, des publications de lettres volées. Il s'agit d'une véritable tentative de lynchage au moment où Marie Curie s'apprête à recevoir un second prix Nobel, la plus haute consécration de son oeuvre.
Marie Curie a failli y laisser sa vie. C'est une évidence, cette femme géniale dérange.
Cet ouvrage est très bien documenté et met non seulement en lumière la vérité historique des avancées scientifiques mais il s'attache également à la psychologie des personnages.
Un seul tout petit bémol : il me semble difficile de s'identifier et de s'attacher à cette femme très discrète et réservée.
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J'ai lu deux livres plus récents sur cette femme formidable qu'était Marie Curie. Une femme décriée par la mauvaise presse mais aussi par des hommes jaloux de son succès ,de ses découvertes qu'ils attribuaient à Pierre, son mari. Alors lorsque Marie prend un amant cinq ans après le décès de son mari, tous ceux qui ne l'aimaient pas en ont profité. Notamment, le beau frère de la femme de son amant Paul qui veut la détruire en produisant les lettres des deux amants. A cette époque, sortir avec un homme marié est presqu' un crime. Surtout si ça se sait.

Irène Blain s'est parfaitement documentée sur la vie de Marie. Certes, il y a certainement des passages romancés, mais la plupart du temps, un fond de vérité persiste sur toutes ces pages.
J'ai beaucoup aimé son écrit sous forme un peu journal. Je n'ose imaginer le travail de recherche que cela a dû prendre.
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Un livre passionnant, très bien documenté, écrit un peu à la manière d'un article historique où on suit la chronologie des évènements qui amène au drame de 1911: le scandale autour de la relation entre Marie Curie, veuve, et un homme marié. J'ai trouvé assez fascinant le milieu scientifique de l'époque et la force de caractère de Marie Curie face à la calomnie et aux attaques. On y voit les rouages du journalisme à sensation et c'est un peu aussi le portrait d'une époque. Par ailleurs c'est extrêmement bien écrit. Je recommande cette lecture.
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