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sur 235 notes
Avec un titre un peu racoleur, Irène Frain nous entraîne dans une biographie très intéressante de Marie Curie.
Comme à son habitude, elle fait ses recherches très scrupuleusement et ses déductions très habilement.
A partir de tous les documents officiels qu'elle a pu trouver, et surtout de carnet de comptes de Marie Curie, elle reconstitue sa vie hors norme sous forme romancée, plus qu'agréable à lire.
Elle prend un amant, et alors ? Son mari est mort depuis cinq ans.
Oui mais à cette époque, l'adultère est un délit et son amant est marié.
Etre une femme, une scientifique qui obtient deux prix Nobel, ça suscite bien des incompréhensions, bien des jalousies.
Et les débuts de la presse à scandale se jettent sur cette affaire pour tenter de la discréditer.
C'est un excellent travail qu'a fait Irène Frain, et le résultat en est un livre très intéressant, très instructif.
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Irène Frain découvre, par hasard, chez un bouquiniste un petit livre "soigneusement relié de percaline gris-bleu". Est-ce l'un de ces petits livres grivois que ces messieurs cachaient dans leur bibliothèque derrière des ouvrages plus sérieux ou sur la dernière étagère tout en haut? Absolument pas! ce livret renfermait deux numéros d'un hebdomadaire datés du 23 et du 30 novembre 1911, fascicules presque entièrement consacrés à des attaques virulentes contre la personne de Marie Curie, cette brillantissime chercheuse à l'origine avec son époux Pierre de la découverte du polonium et du radium , découverte récompensée par un Prix Nobel de physique en 1903.
Pourquoi cette vindicte ? Marie Curie, veuve depuis 2 ou 3 ans était depuis quelques mois la maitresse de Paul Langevin, éminent scientifique lui aussi , fidèle parmi les fidèles de Pierre Curie dont il avait été l'élève puis le disciple . Ô scandale Paul Langevin était marié et père de famille , mal marié certes mais marié et nous sommes en 1911 l'adultère est passible de correctionnelle ..
Scandale, opprobre,Marie Curie sur le point de recevoir son deuxième Prix Nobel doit affronter les propos injurieux de la presse à sensation , de la droite radicale , se battre pour sauver son amour passionnel , seule ou presque ....
Irène Frain nous dresse un tableau minutieux de la vie de Marie Curie, pour se faire elle a épluché les comptes de Marie , se fiant à eux pour retracer au plus près la vie de ce couple clandestin.
Adoptant un ton sentencieux, monocorde sans doute en harmonie avec celui de ce groupuscule de savants scientifiques plus géniaux les uns que les autres Irène Frain raconte .Vous dire que j'ai pris plaisir à lire cette biographie serait mentir,j'ai appris beaucoup de choses, de vagues souvenirs de physique ou de chimie ont émergés des limbes de ma mémoire, des envies de poser ce livre se sont faites de plus en plus plus pressantes, par respect pour madame Curie je l'ai accompagnée jusqu'au bout .....
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Ce titre a attiré mon attention sur un étal de la librairie et m'a suffisamment intriguée pour me donner envie de lire le roman. Je ne connaissais pas ce fait divers qui a fait sensation en 1911. Marie Skłodowska-Curie, la fierté nationale des Polonais et des Français, cette icone de la science, la seule femme ayant obtenu le prix Nobel à deux reprises, avait un amant?

Ne connaissant pas la plume d'Irène Frain et ne lisant pas beaucoup de biographies, je ne m'attendais pas du tout à un coup de coeur. Mais plus j'avançais dans cette enquête très prenante, plus j'avais envie d'apprendre sur cette histoire. Irène Frain a accompli un travail remarquable en se plongeant non seulement dans les articles de presse de l'époque ou en dénichant des photos inconnues, elle a également visité les lieux où Marie Curie a vécu et a épluché ses carnets de comptes, précieuse source d'informations. Elle a essayé de reconstituer les faits mais parfois, quand des lacunes subsistent (Marie Curie a détruit toute sa correspondance avec Paul Langevin), elle les comble par une fiction très vraisemblable et probablement proche de la réalité.

C'est une lecture passionnante qui nous apprend beaucoup sur la vie de Marie, de Paul Langevin et de leur entourage. C'est un autre regard sur le monde de la science où la passion, l'amour, la jalousie et l'amitié trouvent aussi leur place. C'est enfin une illustration du pouvoir naissant de la presse sur l'opinion publique et notamment de la presse à scandale.

J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Irène Frain qui m'a happée dès le début. Son style journalistique mais plein de finesse, son sens d'investigation m'ont littéralement plongée dans le Paris au 20ème siècle naissant. le récit nous fait découvrir une Marie Curie tout à fait différente de son image d'une femme austère et toujours de noir vêtue et sa résistance face à l'adversité. Une lecture inoubliable.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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J'ai bien aimé ce livre alerte et passionnant qui n'est pas une biographie au sens strict, mais qui raconte un court moment de la vie de Marie Curie durant lequel est fit la connaissance puis eu comme amant, le grand scientifique Paul Langevin. Dans ce domaine, elle-même se pose un peu là, et c'est donc l'histoire d'amour banale entre personnalités peu banales (surtout l'une d'entre elle - indice, elle avait un accent polonais...) qui est racontée ici. "Racontée" est d'ailleurs le mot qui convient d'ailleurs bien car on sent un grand plaisir d'Irène Frain (que je découvre d'ailleurs par la même occasion) avec ce livre à raconter cette histoire. Avace d'ailleurs une jolie écriture.
Cette histoire présente d'ailleurs plusieurs facette. Tout d'abord c'est un adultère car Paul Langevin était marié, mal, mais marié tout de même, et Marie Curie était alors veuve. Et puis ce fut une histoire politique car Marie Curie, une femme, polonaise de surcroît, fut au coeur d'un délire orchestré entre autre par l'Action française. Comme on ne prête qu'aux riches, elle fut aussi accusée - y a-t-il des limites à la bêtise ?- d'antisémitisme (Michel Audiard nous rappellent que ceux qui osent tout sont ainsi reconnaissables...). Il y eut des duels.
On croisera dans ce livre des scientifiques (tel Einstein), des lieux divers (Paris, Sceaux, la Bretagne...) et on y trouvera un récit particulièrement vivant de cette histoire que pour ma part j'ignorai.
Irène Frain aime Marie Curie, son intelligence, sa beauté originale. Elle n'en fait toutefois pas une icône et laisse entendre qu'elle fut une mère un peu dilettante parfois (elle avait il est vrai des chats assez imrptants à fouetter !).
J'ai regretté que l'aspect scientifique soit un peu vite expédié, et la chronologie n'est pas toujours ultra limpide...mais ce sont des défauts mineurs à mon goût car j'ai lu ce livre avec un vif intérêt et pas mal de plaisir !
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Plus je lis, plus je suis impressionnée par la capacité des romanciers (d'une romancière en l'occurrence) à nous fournir un éclairage différent sur l'Histoire.

Je suis d'accord avec vous, Irène Frain n'a pas écrit un roman. Comme elle le dit elle-même, il s'agit d'une reconstitution d'un épisode de la vie de Marie Curie à partir des quelques documents qu'elle n'a pas jetés.

Mais tout de même ! Je persiste à croire qu'il fallait une romancière de l'envergure d'Irène Frain pour arriver à gratter le vernis de l'icône Curie.

Reconnaissons-le, la tâche n'était pas aisée ! Marie Curie ne supportait pas l'exposition médiatique, elle s'est efforcée à chaque minute de son existence de protéger sa vie privée contre vents et marées, allant jusqu'à détruire toute sa correspondance et à demander à ses amis de faire pareil.

Si Marie Curie s'était donné comme objectif insensé de trouver quelques milligrammes de radium pur dans les centaines de kilos de pechblende qu'elle faisait chauffer dans la cour de son laboratoire, de la même manière, Irène Frain s'est obstinée à collecter patiemment toutes les données disponibles sur Marie Curie. Elle a passé le tout au crible de son intelligence et de sa sensibilité de femme pour en extraire la quintessence de la femme Marie Curie. Non une ixième image de la scientifique au visage impénétrable sur les photos mais au contraire un portrait sensible d'une femme confrontée aux plus durs préjugés de son époque profondément anti-féministe.

Obstination féminine et talent. Deux termes qui les rapprochent. En effet, je trouve qu'Irène Frain réussit à merveille son travail d'équilibriste et évite avec brio le piège de la froide biographie. Elle m'a fait découvrir le travail et la vie de Marie Curie sous un autre jour, je suis entrée en empathie avec une femme ‘dans le respect de sa chambre secrète, où nul ne pénétrera jamais'. Un bel exercice de style assurément qui m'a procuré de bons moments de lecture aussi émouvants que captivants.


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Rendez-vous compte : Madame CURIE A PRIS UN AMANT !!!!!!! Comme la une d'un journal voici ce que l'on pouvait lire dans les journaux en 1912.......Irène Frain retrace la vie de Marie Curie, la première femme à avoir reçu un prix nobel et seule femme à en avoir reçu 2 mais surtout l'épisode de sa liaison (que j'ignorais) avec Paul Langevin. Cette liaison défraya les chroniques en 1912 bien qu'elle soit veuve depuis 5 ans et à la veille de recevoir son deuxième prix nobel.
Rien ne lui sera épargnée : presse, lapidation de sa maison, obligée de se cacher, de s'éloigner de ses filles afin de les protéger.
J'ai découvert qu'elle était sous ses apparences froides, une femme amoureuse : dans un premier temps de son mari : Pierre, disparu tragiquement dans un accident, mais ensuite de Paul Langevin. Les deux amants durent longtemps se cacher car celui-ci était marié et bien faible vis à vis de sa femme et de sa famille. Marie devait tout assumer : ses recherches, ses filles, son amant, les attaques de la femme de son amant et de sa belle famille, les dépenses mais aussi les réunions, les congrès, les entretiens avec d'éminents chercheurs dont Einstein.
Le récit se lit comme un roman et l'on est surpris (mais pas tant que cela) par le scandale provoqué par cette relation : était-ce dû à l'origine polonaise de Marie, à une relation adultérine de la part de Paul, de la condition de femme et au fait que beaucoup considérait que son premier prix nobel était usurpé de la par de Marie.
Une grande dame de la recherche qui repose depuis 1995 au Panthéon auprès de Pierre, son grand amour, que l'on découvre femme forte, femme amoureuse et tenace dans ses recherches qui ont été sa priorité tout au long de sa vie et qui lui a sacrifié même sa santé et sa vie.
Beau travail de recherches mais non ennuyeux.
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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Au tout début du 20e siècle, Marie Curie était considérée comme la Madone de la Science.
Devenue jeune veuve et déjà très célèbre, personne ne peut imaginer que cette femme rangée, honorable mère de famille puisse avoir un amant et le pire du pire c'est qu'il s'agit d'un homme marié, père de famille, plus jeune qu'elle, disciple et ami de son défunt mari.
Dans une première partie, Irène Frain fait revivre le couple illustre, complice, passionné par la recherche scientifique qu'elle forme avec Pierre Curie. Elle évoque leur travail acharné, leurs premières découvertes, leur vie modeste et discrète.
Ensuite, lorsque la liaison devient publique, le scandale éclate et provoque un défoulement de haine. Marie devient la paria, une femme traquée, calomniée à qui l'on attribue soudain les pires turpitudes. Face à la curée médiatique impitoyable, Marie résiste et nous émeut par sa sincérité.
Ce qui est loin d'être le cas pour son non moins illustre amant le brillant Paul Langevin, archétype du mâle adultère, indécis, menteur, poltron et exaspérant de lâcheté.
L'enquête d'Irène Frain, méthodiquement menée est digne d'un fin limier de la police des moeurs et c'est en cela que le récit me dérange car l'auteure déballe tout le sordide qui s'attache à ce genre de situation : enfer de l'adultère, violation de la vie privée, de l'intimité avec son lot de scènes de ménage, hystérie, parti-pris des uns et des autres.
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J'ai adoré le roman d'Irène Frain « Marie Curie prend un amant » qui montre une facette peu connue de la grande scientifique : la femme amoureuse. Ce livre est vraiment très bien documenté et c'est un travail remarquable qui a été fait dans la mesure où il existe peu d'informations sur la vie privée de Marie Curie au début des années 1910. C'est donc une véritable enquête qui a été menée par Irène Frain qui est journaliste et historienne en plus d'être romancière.
D'ailleurs, c'est toute une époque qui est décrite et tout particulièrement le rôle de la presse à scandale qui existait déjà. Car au début du 20ème siècle on ne pardonnait pas à une femme d'avoir pour amant un homme marié, même si elle était veuve depuis 5 ans.
Marie Curie est célèbre pour ses découvertes, ses deux prix Nobel de physique et de chimie et fut la première femme à entrer au Panthéon pour ses mérites. L'auteure montre son acharnement au travail pour réussir à maitriser la radioactivité, bouleversant nos modes de vie, sans possible retour en arrière. Ce roman rappelle que la découverte de ce phénomène était l'oeuvre de deux humanistes Pierre et Marie Curie. Mais si Marie a beaucoup souffert de la mort accidentelle de Pierre, elle retrouvera un peu de bonheur avec Paul Langevin, disciple de Pierre plus que son élève, qui partage le même idéal qu'elle, vivre pour la science. Mais voilà Paul est marié à une femme violente qui a soif de vengeance et à cette époque l'adultère est interdit.
En 1911 Marie Curie sera jetée en pâture par ses détracteurs. La presse française deviendra une machine à scandale sans le moindre état d'âme. Irène Frain décrit très bien les mécanismes qui lui feront écrire « Désormais entre la fabrique de la gloire et celle du scandale il n'y a qu'un pas. »
Certains hommes de pouvoirs n'ont pas accepté de voir une grande scientifique d'origine polonaise changer la donne en entrant brillamment dans l'histoire de France. Mais si elle a dû renoncer à son amour pour Paul elle continuera à vivre encore longtemps pour la science et on ne peut que s'en réjouir.


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Un livre très intéressant à plusieurs niveaux : la vie professionnelle et personnelle de Marie Curie, cette grande scientifique mondialement connue, et les préjugés d'une époque corsetée dans des principes étroits.
Le livre est bien écrit, agréable à lire, très bien documenté.
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Un ouvrage qui porte bien son titre… un peu malheureusement en ce qui me concerne. Car en effet, tout l'intérêt de cette histoire résidait bien plus dans les usages politiques de cette « affaire » que dans les émois sentimentaux, plus ou moins fantasmés d'ailleurs par Irène Frein, quoi qu'elle se soit renseignée. Non pas que Marie Curie n'ait pas droit, malgré ou du fait de sa place dans notre culture voire dans notre civilisation, à ses « petites histoires », grandes pour elle je n'en disconviens pas. Mais si ce n'était Marie Curie, cette histoire d'amours (avec un « s », donc) serait-elle d'un intérêt particulier ? C'est bien l'instrumentalisation médiatique et politique de ses histoires qui méritait, je trouve, qu'on s'y attardât davantage, voire qu'on s'y tienne. Bien plus en tout cas que la couleur de sa robe et les stratagèmes d'amants (é)perdus.

Or si Irène Frein aborde ces enjeux, allant jusqu'à faire de nombreuses allusions à une nouvelle affaire Dreyfus (là, tout de même, on a un peu envie de rire), j'aurais aimé qu'ils soient plus centraux et non traités à égale importance (et c'est encore beaucoup dire) avec la passion amoureuse de ces deux têtes-bien pleines et bien faites. J'ai même la faiblesse de croire, à tout le moins l'ai-je ressenti, que si nous n'avions pas affaire à ces célébrités cérébrales, admirables il est vrai dans leurs domaines d'excellence, on ne verrait peut-être pas là des aventures chevaleresques (ce qu'Irène Frein tend « un brin » à essayer de faire croire).

Irène Frein, c'est à tout le moins mon impression, complètement séduite par son héroïne, tombe dans une forme de manichéisme et de deux poids deux mesures selon que l'on fait partie du club restreint des génies ou pas. Certes, on n'a pas besoin de beaucoup d'imagination pour imaginer la bassesse de certains, la vilénie d'autres, la jalousie et le goût du scandale qui imprègnent toute cette « histoire ». Et chacun sait, nul besoin de prendre sa défense aujourd'hui, la femme de génie et de combat que fut Marie Curie. Mais faire de la grande figure des sciences qu'elle fut une icône de noblesse et un modèle de sainteté morale, de même que ne vouloir considérer son amant Paul Langevin qu'en noble coeur et bel esprit, me donne le sentiment d'avoir affaire, malgré les affirmations contraires de l'auteure, à une double hagiographie. C'est d'autant plus frustrant que le style est plaisant, le sujet riche et les causes (féminisme, ouverture d'esprit, tolérance…) sont belles et importantes.
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