Cela faisait quelque temps que j'avais quitté mon ami
Gabriel Lecouvreur alias le Poulpe. J'avais hâte de le retrouver, chose faite avec un « le Poulpe » assez récent (2013) de
Philippe Franchini.
Voilà des années que le Poulpe bourlingue dans toute la France sans jamais être allé sur l'île de beauté. Inconsciemment refroidi par les clichés sur la Corse, Gabriel finit par accepter d'y aller, défié par un ami corse. Cela tombe bien, une étrange affaire de suicide lui titille les tentacules. Un écrivain local est retrouvé mort, une balle dans le front, la police conclue à un suicide.
Un suicide via une balle dans le front, possible, mais peu probable. Gabriel débarque sur l'île avec tous ses à priori. Les clichés vont vite tomber, notamment ceux sur l'hospitalité et l'accueil, sur la bière... mais la violence et le sang demeurent toujours présents sur l'île de beauté et le Poulpe va l'apprendre à ses dépens.
Philippe Franchini, l'auteur, a des origines corses, on s'en serait douté, et vietnamiennes. On sent alors l'amour de l'île de beauté à travers la plume de l'auteur.
Mais «
Quatre Corses majeurs » est avant tout un roman de la saga « le Poulpe » et non un dépliant touristique pour vanter les charmes de la Corse. Et là, je dirais que le bât blesse. Si l'auteur connait et propose les passages obligés d'une aventure du Poulpe (c'est la moindre des choses), il a bien du mal à marier sa plume avec celle d'un bon auteur Poulpien. Ici, la plume manque un peu trop de style et l'auteur se contente de raconter sans jamais enrober son style. de même, l'humour sur lequel Pouy avait basé la série est quasi totalement absent de ce roman.
Mais pire, l'auteur se focalise sur les membres du Poulpe (ses bras surtout) en précisant plusieurs fois par page que les gens s'étonnent de la longueur de ses bras. Une fois ou deux dans le roman, cela aurait été normal, mais une fois ou deux par page, cela devient très vite lassant.
Au final, avec un style un peu trop plat, un manque évident d'humour, une obsession sur la longueur des bras de
Gabriel Lecouvreur... le résultat est assez décevant, voire même plus.
Pour un retour, ce fût un retour manqué, dommage.