La petite Russie ne doit son surnom qu'à son organisation sociale axée sur le partage des richesses et les décisions prises en assemblée.
Francis Desharnais puise son inspiration dans la vie de ses grands-parents pour nous faire connaître un pan d'histoire, un portrait des bâtisseurs qui ont fondés une paroisse dans le nord du Québec.
La colonisation de l'Abitibi a été peu abordée sous cet angle et surtout, en bande dessinée.
On se retrouve donc en plein défrichement de Guyenne, où Marcel, jeune homme célibataire, arrive le 22 octobre 1947. Il découvre le fonctionnement coopératif du village et il s'implique dans la communauté. Cette vie n'est pas de tout repos, loin de là. Il y amène Antoinette un an plus tard. Ils auront de nombreux enfants, beaucoup d'embûches; une vie difficile mais remplie d'espoir.
« Alors que moi, de l'espoir, j'en trouve dans chaque légume qui pousse pis dans chaque enfant qui grandit. »
On verra même à Guyenne le tournage d'un film avec
Félix Leclerc et les colons y serviront de figurants.
Marcel et Antoinette vivront vingt ans à Guyenne. Vingt ans à bûcher, à bâtir, à faire partie des pionniers mais Marcel croit encore plus à l'agriculture et cet endroit n'est pas le plus propice. C'est le bois qui faire le monde à Guyenne.
Marcel et sa famille déménage pour s'établir sur une ferme. Marcel retrouve sa fierté d'être un cultivateur.
Une magnifique histoire familiale remplie d'humanité, c'est la mémoire collective du Québec qui y prend tout son sens. J'ai adoré les émotions transmises par les dessins, parfois épurés, souvent porteurs de beauté.
Très belle oeuvre!