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EAN : 9782918799511
160 pages
Editions Anacaona (04/03/2014)
4.25/5   6 notes
Résumé :
Vieillissant, un dramaturge à succès de São Paulo décide d'entreprendre un voyage de quatre mille kilomètres pour ramener le corps de son amant, à sa famille, dans la campagne profonde du Brésil.

Marcelino Freire s'empare ainsi des histoires de ceux qui quittent leur supposé paradis rural à la recherche d'une utopie urbaine et atterrissent au milieu des junkies et des prostitués. Le personnage, en quête de purification, décide de vivre le rêve à l'env... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'avais déjà entendu parler de Marcelino Freire, mais je ne l'avais pas encore lu. Pourtant, le hasard a fait que j'aie entre mes mains le roman Nos os, et je peux vous dire que ça a été une belle découverte ! C'est le premier roman de l'auteur et il n'a besoin que de deux ou trois pages pour nous mettre dans le vif du sujet : il y a eu un meurtre ! le boy de Heleno, narrateur et protagoniste de l'histoire, a été assassiné à coups de couteau.
Le rythme de la narration et la façon dont le narrateur décrit les événements sont percutants.
Ce roman raconte l'histoire d'un dramaturge qui quitte l'état de Pernambouc, dans le Nordeste du Brésil, pour aller rejoindre son compagnon à São Paulo et pour tenter d'y trouver une place dans le monde du théâtre. Arrivant là-bas, il se rend compte que Carlos, son bien-aimé, l'a en fait abandonné. On retrouve dans Nos os une structure policière, deux récits en parallèle : d'un côté, la trajectoire de Heleno du Nordeste à São Paulo ; d'un autre côté, Heleno essaie de retrouver l'adresse de la famille de Cicero, son boy, afin de leur remettre le corps.
Au fur et à mesure on apprend donc comment était la vie du dramaturge dans ce petit village du sertão où il la pauvreté n'est pas rare, et aussi sa vie à São Paulo, la rencontre avec Cicero, un homosexuel prostitué. A côté de tout ça, il est aussi question de la vie dans une mégapole comme São Paulo et d'un voyage très courant qui est celui des gens qui partent du Nordeste, une région assez rurale, vers les grandes villes pour tenter leur chance. C'est une réalité non seulement au Brésil d'ailleurs, mais dans tous les pays, y compris la France. Ô combien patent de la province pour tenter leur chance à Paris ou dans une autre grande ville de l'hexagone ! le roman met donc en scène - et en rapport - des personnages urbains et des personnages, avec leur contextes particuliers.
Nos os humanise ces personnages marginaux méprisés qui sont les prostitués, les travestis, les drogués. On voit aussi les violences auxquelles ils sont confrontés dans la vie nocturne de ces grandes villes.
J'ai beaucoup aimé la façon dont le récit est mené et le style à la fois oral et poétique de Marcelino Freire. Il y a du suspense, on a envie d'en savoir plus sur la mort de Cicero, on veut comprendre la solitude de ces personnages.
C'est en effet un beau livre !
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Il y a quelques années, Heleno a quitté sa famille et son petit village du sertão pour tenter sa chance comme dramaturge à São Paulo. Écrivain de talent, l'accumulation de prix littéraires ne suffisent pourtant pas à combler le manque de son village et le désespoir dans lequel cet exil l'a laissé. La mort de son "petit-ami" prostitué déclenche chez Heleno une multitude d'émotions: saudade du village de son enfance, souvenirs amers de son arrivée à Sao Paulo et angoisse de l'avenir se réveillent à l'occasion de ce drame et le poussent à mener son dernier combat, son dernier défi. Si Poncia a fait le voyage aller, du Nordeste jusqu'à Sao Paulo, Heleno va faire le voyage retour en se faisant un devoir de ramener le corps de son amant sur sa terre natale.

Beaucoup de thèmes se recoupent dans le roman de Marcelino Freire : homosexualité, prostitution, exil, maladie et dramaturgie sont au coeur de ce texte et au coeur de la vie du héros, Heleno. Dans ce texte que l'on pourrait lire comme un long monologue intérieur, Heleno nous livre ses émotions, ses sentiments, ses déceptions et ses peines, comme si après avoir écrit de nombreuses pièces de théâtre et après avoir composé les dialogues de tous ses personnages, il prenait enfin le temps d'entrer en scène et d'accomplir son propre destin. On comprend petit à petit, au fur et à mesure de la succession des chapitres et de l'alternance entre réminiscences et réflexions à chaud, que tous les éléments de la vie d'Heleno convergent vers le même point et s'assemblent pour donner un sens à sa vie et à la mort. Roman de l'exil et du retour à ses racines, Nos os est un roman dont on s'imprègne avec avidité et au son duquel on se laisse facilement bercer.
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« Nos os » est un roman plutôt sombre et introspectif, suintant la saudade d'un homme brisé, malade et sans amour.
Tel un saumon, l'auteur y fait un dernier retour aux sources symbolique et une fois sa mission vitale accomplie se laisse mourir, sans force et sans but.
« Nos os » est aussi le roman de la marginalité, celui du milieu des prostitués homosexuels et travestis de São Paulo source de nombreuses violences…
Malgré un style assez remarquable, « Nos os » ne m'a pas spécialement touché ni par son sujet auquel je me suis senti assez éloigné ni par son ambiance plutôt dépressive…
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Allons à São Paulo, Carlos passait son temps à m'en persuader, on fera du théâtre ensemble là-bas, il connaissait des troupes, Recife, c'est mort pour les gens qui ont du talent comme toi, là-bas ils reconnaîtront tout de suite ta valeur, ton humour hors du commun, mon amour, il n'y a personne comme toi, tu sais, aussi drôle. J'étais follement amoureux, avec Carlos je me sentais capable de reprendre un cirque en faillite, de courir au bout du monde, mais je n'avais jamais pensé à abandonner ma mère, mon père, mes frères ont besoin de moi, je suis le coeur de la famille...
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on se souvient, on se souviendra éternellement de la fin de l'innocence, de ce qui est resté de ce premier amour, du jour où son cœur est allé en enfer et est revenu, les mains vides, parce que cette joie, ces flammes, ces braises, c'était du vent, qui l'aurait cru ? (p.22)
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Je suis un vieil homme et ces histoires dénuées de tendresse m'anéantissent et m'effraient, alors l'exercice que je fais, concentration, apaisement de l'esprit, une vie consacrée au théâtre pour y parvenir, m'éloigne de l'horreur, la réalité, au moins publiquement, ne me blesse ni ne m'abat. (p.18)
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Ma dramaturgie vient de là, aujourd'hui je le sais, de ces carences j'ai construit mes personnages errants, malheureux mais confiants, taureaux sauvages, peuple qui se dresse, fier et ressuscité, galerie insistante d'âmes perdues entre grâce et disgrâce. (p.30)
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le vrai théâtre c'est ce que moi, au prix de dures et pénibles batailles sur ma terre, à cette époque, je continuais à faire, ignorant, échoué, solitaire, au bord de la mort éternelle. (p.22)
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