Avant d'examiner les divers systèmes du Bouddhisme, il faut expliquer ces termes techniques de Mahâyâna (grand véhicule) et de Hhiayâna (petit véhicule) que nous employons si souvent dans cet ouvrage et qui sont en général assez mal définis en Occident. Le voici : le mot « véhicule » est consacré dans la langue religieuse du Bouddhisme pour désigner les moyens de salut qui font franchir aux êtres l'océan des transmigrations (Samsara) pour arriver au port du salut (Nirvana). Le grand véhicule est celui des hommes intelligents, le petit véhicule est destiné aux esprits plus faibles.
Il faut savoir d'abord que le Bouddhisme a deux formes : l'intérieure et l'extérieure. La première est toujours une et invariable ; mais la seconde se transforme pour s'adapter aux circonstances.
Ce que nous désignons sous le nom de Bouddhisme dans cet ouvrage, c'est le Bouddhisme actuel du Japon, à l'exclusion du Bouddhisme indien et du Bouddhisme chinois. Le Bouddhisme Indien est depuis longtemps déjà éteint presque entièrement ; il n'en subsiste plus que quelques communautés éparses ; le Népal est le seul État de l'Inde où cette religion prospère encore.
Quoique le Bouddhisme ne soit plus aussi florissant qu'autrefois au Japon, ses livres, ses sectes, ses prêtres en général plus instruits que ceux de la Chine, et surtout les doctrines du Mahâyâna, arrêtent sa décadence. Aussi, ne donnons-nous le nom de Bouddhisme orthodoxe qu'à celui du Japon.