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Jean Furtos (Autre)
EAN : 9782728807413
101 pages
Éd. Rue d'Ulm-Presses de l'École normale supérieure (06/05/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
La pandémie à la Covid-19 n'est certes pas un fantasme. Mais comment comprendre qu'elle suscite une peur folle, en grande partie coupée de sa dangerosité réelle, et qui relève, en réalité, d'une contagiosité psychosociale aux effets mortifères ? Cette contagiosité est une conséquence de la mondialisation, qui produit une mauvaise précarité associée à une triple perte de confiance en soi, en l'autre et dans le temps long.

Dans ce contexte, l'ultime "ob... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La pandémie a eu des conséquences économiques, sociales et psychologiques très importantes. L'auteur analyse, au début de l'ouvrage, des niveaux de peur : monoïdéisme (ici la focalisation sur l'épidémie qui laisse de côté toutes les autres questions), phobie sociale, paranoïa sociale, schizophrénie, inflation des TOCS.

Il est présenté des définitions des mots : précarité, pauvreté, misère, exclusion. Selon Jean Furtos il y a trois niveaux de précarité : une bonne précarité basé sur le fait d'avoir besoin de l'autre, une précarité de la modernité qui développe un lien social interactif, une mauvaise précarité qui débouche sur des degrés d'exclusion.

Il y a une angoisse de la perte des objets sociaux et une souffrance qui débouche en particulier sur une paranoïa sociale où on perçoit l'autre comme dangereux pour soi-même.

Le quatrième et dernier chapitre se nomme L'emprise du biopouvoir où on voit des spécialistes qui mettent en avant leur expertise pour servir de caution au pouvoir politique.

De la conclusion, on peut tirer : « Il reste capital de comprendre dans quel monde nous habitons, comment la pandémie est gérée dans ce monde tel qu'il est, et comment cela peut nous empêcher de vivre. Et il est nécessaire pour cela de garder sa capacité de penser, ce que cet essai voudrait modestement favoriser » (page 79). Une pandémie, comme celle de la COVID, pouvait-elle être gérée autrement que sur le mode de la peur et en particulier avec des images de guerre ? On peut le penser et y réfléchir à l'aide de cet ouvrage.
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Un psychiatre décortique la pédagogie de la peur qui régit la prévention de la contagion du coronavirus.Une peur déraisonnable, empêcheuse de penser autrement qu'en rond. Jean Furtos souligne justement les dangers de la contagiosité psychique, proche de la folie, synonyme de fuite de l'autre, du risque, de la vie.
Décompter les morts est anxiogène. Se focaliser sur le nombre de contaminations et omettre de dire que les décès diminuent, entretient un climat catastrophiste. Les informations à sens unique, le ton alarmiste généralisé renforce la peur et le sentiment d'insécurité. Les discours rassurants, fondés sur des faits avérés sont discrédités.
Or, il importe de continuer à penser prudemment dans un climat de panique intégrale. L'auteur nous indique la nuance à suivre dans un texte court visant à nous rapprocher de l'autre, à vivre ensemble et solidaire une pandémie moins mortelle que la peste ou la grippe espagnole. Il est rappelé que l'humain n'est pas que biologie ; il est aussi sensations, affects, émotions, pensées, relations. L'obsession de préserver le corps biologique - la vie nue - a submergé l'essence de notre être en société. Les multiples composantes de notre condition d'humain ont été bridées, voire niées, lors de confinements successifs, au nom d'injonctions sanitaires inhumaines, telles celles de laisser partir un proche âgé seul, de couper les enfants de contacts avec leurs pairs. L'urgence sanitaire a balayé discernement, bon sens et modération.
Il faut sortir de l'urgentification, du discours anxiogène, de l'autoritarisme. Ce n'est pas gagné quand on voit avec quelle réticence les politiques et les scientifiques hésitent à lever le passe sanitaire ou veulent l'instaurer alors que le virus décline.
Il serait salutaire de revenir à la normale, quoi qu'il en coûte. Puisse ce point de vue entrer en ligne de compte, enfin dissonant, étayé par une pratique clinique qualitative, basée sur une perception mesurée de la pandémie et non sur sa dramatisation, incompréhensible à bien des égards.

Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
J'ai vécu un moment paranoïde, un matin, pendant le confinement du printemps 2020 : un sentiment de grande faiblesse corporelle, une forme d'amnésie, une perte totale de la capacité de penser autre chose que : "j'ai le virus ". Mon épouse prend ma température, ma tension artérielle et, après un câlin affectueux, je suis guéri.
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Le syndrome d'autoexclusion, issus d'un découragement et d'un désespoir devenus absolus, consiste à éviter le suicide en s'excluant de soi-même, ce dont l'être humain est capable, afin de ne plus ressentir la souffrance psychique d'origine sociale ; car on sent d'abord la souffrance dans son être intime corporel, émotionnel, dans sa chair psychique, pourrait-on dire. Cela permet de se couper de l'angoisse , mais au prix de se couper soi-même.
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Il reste capital de comprendre dans quel monde nous habitons, comment la pandémie est gérée dans le monde tel qu'il est, et comment cela peut nous empêcher de vivre. Et il nécessaire pour cela de garder sa capacité de penser.
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Au lieu de réfléchir aux moyens de réussir la reprise scolaire, pour redonner confiance, on insiste sur l'insécurité qui va en résulter, cela ne fait que renforcer la peur et... le sentiment d'insécurité.
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Dans les écoles, les cliniques ou les hôpitaux, la complexité des protocoles qui visent également l'autoprotection des responsables est devenue hallucinante.
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