Dans nos analyses de la révolution bourgeoise/capitaliste, nous avons souvent trop tendance à oublier les profondeurs des bouleversements opérés, à sous-estimer les chocs que subirent les populations et les groupes sociaux. Certaines modifications « à l'être en société » peuvent/doivent être considérés comme des acquêts, des apports pour un élargissement de l'émancipation qui ne laissera de coté ni des un-e-s ni des autres.
Les phénomènes surgissant de la dynamique de la marchandisation, ne peuvent être simplement analysés en monochrome, les espaces de contradictions se développent, non seulement en permanence, mais sont irréductibles, malgré les litanies des penseurs du futur à l'aune du présent.
L'ouvrage collectif, présenté ici, est plus »modeste». Il évoque Berlin, le choc des métropoles au travers de certains écrits de
Georg Simmel,
Siegfried Kracauer et
Walter Benjamin. La mise en écoute des uns par les autres, avec en contrepoint d'autres auteurs comme
Adorno, permet d'éclairer mélancoliquement le passé.
A l'heure d'Internet, des téléphones portables, des SMS, une lecture qui surprendra et activera biens des réflexions.
Quelques marches de cet ouvrage : Passage de la grande ville à la métropole, métropole comme passage de frontières, paysage urbain de la modernité, du flâneur au spectateur, modernité et cinéma, mélancolie urbaine, regard photographique, choc et conscience à l'époque de la diffusion, cinéma écueil ou étincelle.
Je propose pour cet ouvrage paru dans une collection bien nommée « philosophie imaginaire » deux illustrations musicales, certes un peu en décalé, dont j'assume la totale subjectivité :
a) Symphonie n° 7 « Lied der Nacht » de Gustav Mahler (Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam, direction Kirill Kondrashin chez Tahra)
b) La nuit transfigurée d'
Arnold Schoenberg dans sa transcription pour six instruments à cordes (Schoenberg ensemble, chez Philips.
Et j'ajoute la belle proposition de Claudia Krebs sur le regard photographique de Kracauer « écrire une contre-proposition à l'image visible pour rendre visible ce qui manque en terme de sens et de connaissance, et raconter, en regardant avec cette optique, une histoire qui donne à la chose montrée une légende ouvrant sur la version originale d'un texte refoulé, oublié… un texte à restaurer, peut-être à inventer. »