Nous suivons dans ce livre l'éducation et l'évolution d'un enfant qui ne grandira pas comme les autres, un enfant orphelin de ses deux parents et de sa grande soeur, assassinés par un Jack, pour une raison assez bateau dévoilée à la fin du récit.
Dès les premières phrases, je me suis senti envoûté par la qualité d'écriture. C'était mon premier
Neil Gaiman et j'ai été conquis par cette qualité. Des phrases fluides, bien tournées, poétiques... La plume de
Gaiman est un régal faisant de cette histoire un conte superbement bien écrit que l'on déguste avec plaisir.
Le texte est découpé de sorte que chaque partie, chaque chapitre, soit une période de la vie de Nobody que l'on peut lire comme on regarde un épisode d'une série, chaque épisode ayant un thème sous-jacent propre et une aventure offrant un nouveau visage au cimetière. En somme, une sorte de petit recueil de nouvelles formant un tout globalement soutenu par le meurtre des parents biologiques de Bod.
Ce récit n'est pas parfait mais il est enchanteur, et c'est là le plus important. Pour agrémenter l'enchantement produit par le texte, des illustrations d'une très bonne qualité, un brin torturées sont disséminées entre les pages, donnant au livre un petit air de « graphic novel ». Ça peut perturber un peu au départ, les dessins étant très proches du texte, mais on arrive presque à les voir s'animer sous nos yeux après un court moment pour s'habituer.
Petite parenthèse pour dire qu'à plusieurs reprises, surtout entre le début et le milieu du récit, j'ai ressenti une petite ressemblance avec le Pinocchio de Disney, car Bod se laisse embarquer dans des situations étranges, comme lors de sa rencontre avec les goules. le rapprochement atteint son paroxysme à ce moment-là. C'était un petit clin d'oeil marrant et sympathique.
Malgré le fait que ce soit court, on a l'impression d'avoir vécu au sein de cette communauté fantastique ; on se sent bien dans ce cimetière, parmi tous ces personnages hauts en couleur et attachants, contrastant avec l'ambiance grise et terne du lieu. Ce cimetière devient, le temps de 250 pages, notre refuge où l'on partage le quotidien (découpé et tourmenté) de Bod.
Le livre maintenant terminé, je peux dire que l'ambiance me manque, ainsi que les personnages. Une petite larme pour la fin quand même. Mon avis est purement subjectif, mais la magie qui se dégage du texte, le style d'écriture plutôt poétique et l'enchantement qu'il produit chez le lecteur font que je le relirai certainement. Je le conseille chaudement à qui désire être envoûté par cet univers sombre et brumeux, cet entre-deux mondes que propose le livre de
Neil Gaiman, que vous soyez adulte, ado ou pré-ado.
Un conte rempli de poésie pour lequel on ne peut que s'attacher au protagoniste qui, malgré son Effacement, ne se fera pas oublier facilement.
Hiroyuko.