Ne connaissant pas la plume de cet auteur, c'est avec l'esprit en page blanche que je me suis plongé dans ce recueil de nouvelles.
Le format nouvelles est un genre ô combien difficile à maîtriser, car en une dizaine de pages en moyenne, il faut camper une situation, des personnages, accrocher le lecteur. C'est un art que
Neil Gallen maîtrise sans aucun doute : j'ai dévoré ce recueil en moins d'une heure!
L'écriture est douce et fluide, les nouvelles variées dans leurs thèmes même si l'idée de l'internat revient souvent, comme un coup d'oeil furtif mais répété dans les recoins des envies de l'auteur. le tout se lit facilement, comme une pause agréable et légère.
La nouvelle qui m'a le plus touché est sans aucun doute Un baiser dans la nuit : elle dépasse de loin les autres dans sa construction psychologique des personnages, une prouesse en un nombre si réduit de pages ! On souffre avec Bastien, avec Hiro, car qui n'a pas connu les affres d'un amour qui ne trouve pas d'écho en l'autre?
La nouvelle Derrière les barreaux est aussi un petit bijou de créativité, contant les fondations d'une attirance née sur les ruines guerrières dans un monde à la fois futuriste et apocalyptique.
Certaines nouvelles m'ont un peu moins plu, du fait sans doute des situations moins fouillées et aussi, sûrement, de la frustration qu'elles engendrent, car, et c'est là que le bât blesse, le format court laisse sur sa faim. On veut en savoir plus, connaître le prélude et la suite, surtout la suite, et je suis souvent resté un peu déçu que l'auteur ne poursuive ses histoires. Oui, je sais, c'est le principe même de na nouvelle, mais comment se contenter d'une mise en bouche quand certains plats semblent ambroisie aux pupilles? Nombre de ses nouvelles seraient de bons prologues à des romans entiers.
Finalement, un recueil qui m'a plu, peut-être moins pour lui-même que pour l'envie qu'il donne de découvrir davantage les univers de
Neil Gallen.