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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"Avant d'avoir vécu, notre jeunesse n'était donc avide que de défaites, d'illusions perdues, et de longs regrets...", écrivit Jean Balde. C'est le triste constat qu'aurait pu faire le narrateur de Bleus horizons, Louis Gémon, rescapé de la guerre de 14, ami du poète Jean de la Ville de Mirmont depuis leur départ de la gare de Libourne le 12 septembre 1914 pour le front de Fismes. Transcendé par cette amitié, cet homme n'aura de cesse de faire vivre l'oeuvre du poète bordelais, au détriment de sa propre existence et de sa vie amoureuse. Bleus Horizons est le récit de cette rencontre, de cette relation amicale qui perdurera bien après la disparition du poète, et qui façonnera toute la vie de Gémon, vie qui s'est arrêtée d'une certaine manière au Chemin des Dames.
Sans le centenaire de la première guerre, je serais passée à côté de ce joli roman écrit dans une belle langue classique dans lequel Jérôme Garcin rend hommage au poète et à son double. Bleus horizons fait revivre cette génération perdue chère à Michel Suffran (Sur une génération perdue. Les écrivains bordelais et de la Gironde au début du XXème siècle, chez Le Festin). Qui se souvient encore de Jean de la Ville de Mirmont, tombé en 1914, auteur de L'Horizon chimérique, d'André Lafon (L'élève Gilles) mort en 1915 ou de Jacques Rivière?
L'histoire n'a retenu de cette génération que la figure de François Mauriac. Mais comme le souligne un des personnages du roman, Louis Piéchaud, "La Ville nous a tous réunis, nous les Bordelais nés dans les années 1880 qui aspirions à la poésie, à la révolte, au long voyage, et croyions à la communauté des âmes blessées".
Bleus Horizons est une belle manière de lui rendre enfin hommage.
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« Pourquoi suis-je incapable de lire autre chose que ce à quoi tout, dans ma vie, me renvoie ? »

Jérôme Garcin mène de front deux destins, celui de Jean de la Ville de Mirmont, jeune écrivain fauché dans sa 28e année au 2e mois de la Grande Guerre, et celui de son ami fictif Louis Gémon, qui a partagé les mêmes tranchées, mais, lui, a survécu, modestement blessé. Il voue désormais son existence à rendre hommage et justice au jeune homme qu'il croit avoir trahi en lui survivant. Louis bafoue ses propres rêves d'écriture, de voyage et de liberté pour récolter scrupuleusement la moindre information, rencontrer ceux qui l'ont côtoyé, rétablir sa mémoire, publier ses écrits. On  croise ainsi au fil du livre  de savoureux portraits de Gabriel Fauré, François Mauriac, Bernard Grasset… Et de passe-temps d'un homme qui se reconstruit, cette quête sans fin du souvenir devient l'enfermement d'un homme meurtri, "archéologue névrotique appliqué à dépoussiérer une statue de sable fin ou une momie qui se décomposerait au grand jour".

Il s'agit donc bien plus que de la biographie romancée  de Jean de la Ville de Mirmont. Jérôme Garcin, bien sûr, dénonce la guerre qui a coupé  en route son destin prometteur. Mais son propos ne se limite pas à cela. Peu à peu émerge le sens profond du livre, et le reposant, le lecteur s'interroge. Survivant, ce garçon « resté à quai » aurait-il dépassé le traumatisme des tranchées ? Son image n'a t'elle pas été sublimée par sa mort prématurée ? Aurait-il répondu aux attentes de ses amis et aux siennes propres, écrit les livres qu'ils attendaient, lâché les freins qui l'entravaient et l'empêchaient de concrétiser ses rêves d'aventure ?  N'aurait-il pas, finalement, eu une destinée aussi décevante et improductive que son ami ?

Et quoi de plus intéressant qu'un livre qui commence mine de rien et finit par interroger son lecteur ?
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Un sujet intéressant et la découverte d'un poète totalement oublié de nos jours qui aurait sans cette guerre pu être un des grands noms de la littérature française mais j'ai trouvé le ton bien trop froid et le récit trop décousu pour arriver à accrocher totalement à ce texte.
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