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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans ce livre fort émouvant, Jérôme Garcin sort de l'oubli un écrivain méconnu (surtout en France), Jacques Lusseyran.
Cet homme courageux, devenu aveugle par accident à l'âge de huit ans, a su se servir de son handicap pour, paradoxalement, mieux "voir" le monde en recréant son propre univers intérieur, plein des couleurs de la campagne de son enfance.
Entré dans la Résistance quand il était encore lycéen, il fut plus qu'un chef, un guide pour ses compagnons d'armes puis d'infortune car il connut la déportation et vit mourir bon nombre d'entre eux. Les passages évoquant les dernières paroles des fusillés m'ont émue aux larmes, ainsi qu'un certain passage (celui d'un renard lors de la visite au camp de sa fille).
Interdit de grande école à cause de son handicap dans la France de Pétain (mais le décret fut abrogé trop tardivement), Jacques Lusseyran, brillantissime, réussit tout de même à devenir un universitaire distingué aux Etats-Unis (aidé dans son éducation par des parents tout aussi remarquables).
Il eut quatre enfants de ses deux premiers mariages et mourut lors d'un terrible accident de la circulation en compagnie de sa troisième épouse.
L'auteur trace dans ce livre un portrait élogieux mais cependant sans concession, ne cachant rien des failles de cet homme extraordinaire mais qui aimait un peu trop les femmes (jusqu'à leur être infidèle) et qui tomba aussi sous l'emprise d'un gourou.
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Il est difficile d'imaginer, comme le souligne l'auteur, que Jacques Lusseyran ne fasse pas l'objet de plus de devoir de mémoire...
Quel portrait incroyable que celui de ce jeune homme charismatique qui a encouragé tout autour de lui la résistance et la défense des libertés mais aussi la culture et l'amour des belles lettres.
Jérôme Garcin ne présente pas son livre comme une biographie en bonne et due forme mais comme un hommage, un exercice d'admiration et il nous transmet tout cela dans une belle écriture en choisissant des chapitres de la vie de Jacques Lusseyran qui présentent l'humanité et la modestie sans éviter la complexité du personnage.
J'ai vraiment adoré chez ce "voyant" sa façon de traduire toute la perception imagée de la vie qu'il recèle en lui.
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j'ai adoré ce livre. Historique, témoignage, tout ce que j'adore avec une touche de sensibilité que le lecteur reçois. C'est un magnifique témoignage qui agrémente les consciences. Ce livre a été un véritable coup de coeur. Il est très bien écrit, très simple à livre, agréable même dans la syntaxe.
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Un livre très bien écrit, d'une douce complexité. L'auteur utilise des poétiques tournures et recherchées. Ce court récit a changé ma façon de voir certaines choses. Il m'a permit d'ouvrir les yeux, de voir plus loin et plus profondément. ;)
Un témoignage poignant qui rend un bel hommage à Jacques Lusseyran.
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Un livre choisi un peu par hasard... Un choix qui n'a pas été regretté du tout ! Jérôme Garcin offre une biographie pleine de tendresse et de justesse, d'admiration aussi, sur Jacques Lusseyran, un homme au destin extraordinaire, qui est très intéressant à découvrir
Un livre bien écrit, qui offre une belle balade intéressante
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Ce livre est une merveilleuse rencontre.
Avec un écrivain tout d'abord, à la langue parfois sophistiquée mais sobre toujours, et dont la beauté des mots transfigure la réalité monstrueuse où explose la laideur des Hommes.
Mais Jérôme Garcin nous dit avant tout et surtout la lumière d'un résilient fabuleux, une force vive, un être hors du commun : Jacques Lusseyran.

Né en 1924, il nait une seconde fois à l'âge de huit ans lorsqu'un banal accident de la vie le prive de la vue. Mais il n'y voit là aucun motif de pitié et transcende la cécité et la pare de couleurs et de lumière. Elle lui confère une acuité visuelle qui vient de l'âme et nourrit l'intuition. Quelle extraordinaire force mentale de transmuter ainsi en atout ce que d'aucuns considèreraient comme un terrible handicap. Il nous rappelle la jolie phrase de Saint-Exupéry "On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux".

La vie le fracasse à nouveau quand la guerre éclate.
"Il y a simplement qu'il vécut la défaite de la France en cinq semaines et son occupation par les nazis comme un nouvel accident, un autre traumatisme. Neuf années après avoir perdu la vue, il perdait en effet son pays. C'était comparable, selon lui, à une seconde cécité : "Après la lumière extérieure, on m'ôtait la liberté extérieure. J'avais retrouvé la lumière intacte, augmentée, au fond de moi. Cette fois, je voulais retrouver la liberté tout aussi présente et exigeante. J'ai su qu'une deuxième fois le destin attendait de moi le même travail. Car j'avais appris que la liberté, c'est la lumière de l'âme. Il n'y a pas d'autre cause à mon engagement dans la Résistance."

Mais la Résistance le mènera finalement à la prison de Fresnes après dénonciation, puis à Buchenwald.
De la déportation, il y laissera un très cher ami et au lendemain de la libération, la lumière s'éteindra au fond de lui et il traversera un immense trou noir, une dépression longue de sept ans.

Intellectuel, érudit et sensible à l'ésotérisme, il fera une rencontre déterminante qui le fera émerger de sa détresse et renaître une fois encore. Il se mariera trois fois, aura des enfants et repartira pour une nouvelle vie, une de plus, en Amérique. Il est écrivain, mais la France, l'Allemagne et les États-Unis ne retiendront que "Et la lumière fut" où il raconte son expérience de la déportation. Elle sera réécrite plutôt que traduite quelques années plus tard sous le titre "The Blind Hero Of The French Resistance".

Ce destin inouï, cette vie si pleine d'ombres et de lumières, le fauchera dans un triste et absurde accident de la route en 1971 à 47 ans.

J'ai été absolument conquise par la plume de Jérôme Garcin qui nous raconte avec une beauté déchirante un être non moins bouleversant qui nous fait sentir si petits tant il nous apparait admirable.

Un livre sublime dont vous ne devez pas redouter le sujet car c'est de l'humain que vous y rencontrerez.
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Une belle découverte avec cette écoute d'abord d'un personnage extraordinaire, humain généreux dont je n'avais jamais entendu parlé puis d'un auteur à la belle plume.

Avec une écriture ciselée et poétique, précise et imagée, Jérome Garcin nous fait voir avec le yeux de Jacques Lusseyran, il nous ouvre les portes de ce monde inconnu au destin particulièrement riche de cet inconnu qui a pourtant vécu la grande histoire.

Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Ce roman met en lumière Jacques Lusseyran, personnalité hors norme... aveugle, résistant. Une leçon d'Histoire, de vie qui force l'admiration.
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A une époque où les stars du showbiz footbalistique font la une des médias qui étalent complaisamment leurs salaires indécents et leur vie privée censée intéresser le commun des mortels, il serait bien nécessaire de remettre à l'honneur ceux qui sont vraiment dignes d'intérêt tant pour leur action politique que pour leur vie privée hors du commun.
Quand je pense que j'ignorais jusqu'au nom de Jacques Lusseyran avant de me plonger dans la lecture de la belle biographie que lui a consacrée Jérôme Garcin, je ne peux m'empêcher d'éprouver un sentiment d'indignation.
Comment a t'on pu oublier cet homme exceptionnel qui , devenu aveugle à la suite d'un accident à l'âge de huit ans, a néanmoins poursuivi sa route, non seulement en menant de brillantes études mais en devenant alors qu'il était encore adolescent, le chef d'un mouvement de résistance en plein Paris occupé ?
Emprisonné puis déporté au camp de Buchenwald, il n'a jamais lâché prise et, comme il continuait à voir la beauté du monde malgré sa cécité, il a continué à voir la bonté et le courage des hommes au milieu de l'enfer dans lequel il était plongé.
Quel meilleur exemple de résilience que ce parcours qui nous est raconté avec admiration et empathie ?
Jamais Jacques Lusseyran ne s'est révolté mais il a toujours su tirer parti de son handicap et des contraintes qui lui étaient imposées pour se grandir et permettre à ses amis et ses proches de faire de même et de continuer à croire en la bienveillance du monde.
Ce livre provoque l'envie irrésistible de lire "Et la lumière fut " l'autobiographie écrite par Jacques Lusseyran lui-même.
Peut-être que cette lecture pourra éclairer les zônes d'ombre de ce personnage qui bien qu'exceptionnel n'en demeure pas moins terriblement humain ?
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Et la lumière fut, titre de l'autobiographie de l'aveugle résistant Jacques Lusseyran, pourrait également être celui du livre de Jérôme Garcin, tant il a formidablement mis en lumière, cet homme dont beaucoup de français, dont j'étais, ignoraient l'existence. Mais l'auteur a préféré " le voyant " pour raconter la vie d'un aveugle, pour montrer combien la vision intérieure était puissante pour Jacques Lusseyran, parfois à la limite de penser que sa condition d'aveugle est supérieure à celle de voyant. Né dans une famille bourgeoise, Jacques Lusseyran, est victime à l'âge de 8 ans, d'un accident qui lui fait perdre la vue. Ce handicap va décupler ses forces, pour apprendre, pour vivre intensément. En 1942, à 18 ans, élève du lycée " Louis le Grand ", il fonde et dirige un réseau de lycéens résistant, anime et écrit dans des journaux qui s'opposent à l'occupation allemande. Arrêté en 1943, sur dénonciation, il est déporté à Buchenwald, il survit à un an et demi de captivité, libéré, il témoigne et écrit son livre " Et la lumière fut ". Il finit ses études, se marie, et part enseigner la littérature aux Etats-Unis, ou il devient " le héros aveugle de la résistance française ". Son destin hors du commun se termine à 47 ans, en 1971, il meurt dans un accident de voiture. Les pages de cette biographie romancée qui concernent l'engagement dans la résistance, et la déportation atteignent un niveau équivalent à de grands témoignages tel que " l'écriture où la vie " de Jorge Semprun où " Si c'est un homme " de Primo Lévi. Jérôme Garcin affectionne particulièrement les héros qui ont un destin fort, mais également des vies courtes. Après Olivier son frère jumeau, mort très jeune, après son père décédé à 45 ans d'une chute de cheval dont il a raconté les vies dans des livres précédents, il a mis cette fois, son écriture fluide au service de l'histoire de Jacques Lusseyran, lui permettant ainsi de sortir de l'anonymat.
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