Splendeur et décadence de Vespasien de Gonzague, prince bâtisseur, épris d'absolu, qui sacrifia la femme aimée sur l'autel de la jalousie.
Martine Gasnier, entremêlant histoire et fiction, nous livre un texte poétique et poignant.
Sabbioneta (Italie) 26 février 1591, le duc Vespasien de Gonzague se meurt. Avant de recevoir les derniers sacrements, il songe à ce que fut sa vie. Il se revoit, enfant solitaire, oublié par une mère indifférente. Il se souvient d'avoir puisé dans sa tristesse la force de se bâtir un destin hors du commun pour léguer à la postérité un héritage impérissable. Il fut le prince bâtisseur d'une ville utopique dédiée à Diane de Cardona, la femme aimée puis sacrifiée sur l'autel de la jalousie. Épris de l'Antiquité, il fut collectionneur, mécène, se faisant à l'occasion professeur pour les enfants pauvres. Esprit brillant mais tourmenté, oscillant entre l'ivresse de la puissance et la rage de la destruction, on n'a souvent retenu de Vespasien que sa cruauté pour qui avait le malheur d'entraver son rêve. Il mérite mieux. Sa vie fut une épopée tragique qu'il traversa jusqu'à la mort en refusant d'abdiquer devant sa quête d'absolu. La mélancolie fut sa compagne fidèle, il lui abandonna tout jusqu'à sa raison.
Martine Gasnier, une fois de plus, relève le défi de faire revivre un personnage historique, dont on sait bien peu de choses. Aux éléments historiques, elle mêle des épisodes romanesques qui, selon les mots d'Éliane Deschamps dans sa préface « charpentent son récit comme les saisons d'une épopée tragique ». Ce livre se lit comme on regarde un film, tant les mots de l'auteure ont cette capacité à nous transporter dans une autre époque, un autre lieu, aux côtés de personnages flamboyants ou médiocres. La mélancolie omniprésente imprègne le texte et envoûte le lecteur.
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