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EAN : 9781021023193
333 pages
Tallandier (11/05/2017)
3.65/5   10 notes
Résumé :
Il n’existe pas de synthèse récente en langue française sur la prodigieuse destinée de la famille Rothschild. Cet ouvrage raconte, pour le grand public et à la manière d’une saga, l’histoire de la dynastie en partant de ses lointaines origines au cœur du ghetto de Francfort jusqu’à nos jours. Il évoque non seulement l’histoire de la branche française mais aussi celle de toutes les autres (anglaise, allemande, autrichienne et italienne). Au fil des pages, on croise M... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
À quand une série Netflix sur la saga Rothschild ? Il y a dans ce livre passionnant de l'historien des entreprises Tristan Gaston-Breton de quoi susciter l'enthousiasme d'un scénariste. On imagine sans peine les somptueux décors aux quatre coins de l'Europe... Et du monde, les intrigues de cour, les réunions de famille dans les hôtels particuliers, les scènes de krach à la Bourse... Prévoir un budget colossal, car le sujet ne l'est pas moins !

En 23 chapitres assez courts et agréablement rédigés, l'auteur brosse 300 ans d'histoire depuis le berceau du ghetto de Francfort, le champ de bataille de Waterloo, les châteaux victoriens et hôtels particuliers parisiens, les orphelinats et dispensaires... Naples, New York, Londres, Monaco, et les colonies de terre sainte...
Depuis le fondateur Mayer Amschel jusqu'aux héritiers qui nous sont contemporains, à travers les multiples chemins qu'on pris les membres de cette lignée hors du commun. À la lecture, on traverse les époques sous l'angle des questions économiques et financières qui ont permis aux Rothschild d'asseoir leur fortune et leur pouvoir.

Rois, empereurs, états, entreprises, tous ont besoin d'argent, et donc des banquiers qui leur en procurent... Au fil des pages s'enchaînent les basculements politiques et économiques, l'industrialisation, les spoliations, les coups et innovations financières, les mariages entre cousins, les industrieux et les rebelles qui s'émancipent de la firme familiale. C'est un vrai roman du capitalisme qui se dessine, et de son aristocratie, avec ses mythes et ses mystères.

J'ai été particulièrement intéressée par les passages concernant le Second Empire et la rivalité avec les frères Pereire, puis le krach de l'Union générale sous la IIIe République, deux faits historiques qui ont inspiré la plume de Zola quand il écrivait la Curée et l'Argent. J'ai été curieuse d'aller chercher des images des personnes et des lieux : un tel ouvrage mériterait d'être illustré ! Mais l'ensemble du livre m'a passionnée et j'ai lu comme un page turner.

À noter que cette saga a été publiée en 2017, donc avant le décès précoce, en 2021, de Benjamin de Rothschild, fils unique d'Edmond. Son épouse Ariane continue d'assurer la direction de la Cie suisse tandis que sa belle-mère lui a retiré sa confiance. A Paris, David et Alexandre ont annoncé au cours des derniers mois le retrait de la cote de leur firme. Les deux branches ont mis fin en 2018 à leur contentieux.
La suite de la saga... sera à lire dans les Échos, quotidien auquel collabore régulièrement Tristan Gaston-Breton et à la lecture duquel j'avais découvert sa plume. Ou dans la presse People.


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Livre assurément intéressant pour quelqu'un comme moi qui suis fort impliqué professionnellement dans le monde financier ... mais livre trop touffu et/ou mal écrit pour le commun des mortels ...
Nonobstant cette critique, quelle fabuleuse histoire (voire épopée) que celle de cette famille partie du néant il y a 250 ans pour, en quelques années, passer d'un ghetto (une seule rue leur était accessible) à Francfort au sommet de la finance européenne ... jusqu'au firmament, je veux dire par là laisser dans l'inconscient collectif leur nom, Rothschild, comme symbole de la richesse ... au même titre que, 2500 ans plus tôt, le dernier roi de Lydie, Crésus.

Destin exceptionnel pour cette famille: les guerres, les changements de régime, une nationalisation sous Mitterrand, et toujours des renaissances pour revenir au sommet ...
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Très bon livre qui retrace l'histoire de cette famille originaire de Francfort. Mayer Amschel le patriarche envoie ses fils aux quatre coins l'Europe pour constituer un grand réseau financier capable de porter les industries naissantes. Les somptueuses demeures et les riches collections sont également évoquées.
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critiques presse (1)
Lexpress
05 juillet 2017
Voilà un essai qui relate deux siècles d'événements économiques et politiques à travers le parcours exceptionnel de cette famille emblématique.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Avec la défaite de 1870 et la crise morale qui suit, l'antisémitisme se fait cependant plus hystérique et nourrit un nombre impressionnant de publications dans lesquelles les Rothschild, qui ont le double tort d'être juifs et banquiers, sont systématiquement pris à partie. Ils sont devenus les boucs émissaires commodes de tous les scandales financiers de I'époque. À l'image du krach de I'Union générale qui se produit au début des années 1880 et où l'on retrouve Eugène Bontoux. En 1878, ce fervent catholique prend la direction de l'Union générale, une petite banque créée trois ans plus tôt par des monarchistes catholiques. L'établissement suscite au départ un véritable engouement dans les milieux catholiques et légitimistes. Même le secrétaire du pape, le cardinal Jacobini, souscrit au capital ! Mais le succès est de courte durée : ayant multiplié les investissements à risque et utilisé une partie de ses liquidités pour racheter ses propres actions, I'Union générale fait faillite en 1882. Condamné à cinq ans de prison, Bontoux, lui, s'enfuit en Espagne. Il n'en faut pas plus pour que le krach de l'établissement soit attribué aux manœuvres des banquiers juifs- en tête desquels les Rothschild, accusés d'avoir voulu abattre un concurrent. Et tant pis si Alphonse- on le sait aujourd'hui avec certitude- est intervenu à plusieurs reprises pour sauver l'Union générale d'une faillite dont il craignait qu'elle ne provoque des réactions en chaîne.
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Leur père était négociant et prêteur d'argent ? Les fils sont devenus banquiers des rois et des princes, spécialistes du crédit, des traites et des emprunts. Les voilà à présent financiers, élargissant peu à peu leurs activités aux actions et aux obligations non plus seulement des Etats, mais, de plus en plus, des firmes industrielles. À Vienne, Salomon a commencé d'investir dans l'industrie lourde. II va bientôt racheter les Mines et Fonderies de Vitkovice, les principaux hauts-fourneaux d'Autriche-Hongrie. et il est également le premier à se lancer, dans les années 1830, dans le financement des chemins de fer, activité nouvelle par excellence. C'est lui, ainsi, qui finance les Chemins de fer du Nord reliant Vienne aux mines de Galicie. La compagnie deviendra l'un des principaux actifs de la famille en Autriche puis en Autriche-Hongrie. Charles lui emboite rapidement le pas, tout comme James, dont on reparlera plus loin. Seul Nathan, on l'a dit, reste à l'écart du mouvement. Ensemble, les cinq frères se tournent également vers de nouveaux horizons. Un marché, en particulier, leur semble particulièrement prometteur : les États-Unis. Les chemins de fer y sont encore peu développés. Mais ce pays à l'échelle d'un continent développe ses infrastructures fluviales à grande vitesse. Il compte également d'importants centres métallurgiques et sidérurgiques, notamment à Chicago et Denver.
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Estimant n'avoir plus rien à faire en France, Nathaniel s'envole alors pour les Etats-Unis où il crée sa propre société d'ìnvestissement : Nathaniel Rothschild Holdings.
Voilà donc David et Eric engagés dans une nouvelle aventure. Pour mener à bien leur projet, les deux cousins ne partent pas tout à fait de rien : dans les actifs familiaux qui ont échappé à la nationalisation, ils ont trouvé une structure de participations, la société Paris-Orléans. Cette ancienne compagnie ferroviaire acquise par James de Rothschild dans les années 1850 est devenue société holding lors de la création de la SNCF en 1937. Détenant une partie du capital de la Banque Rothschild, elle a reçu 7 % de l'indemnité versée par l'État au moment de la nationalisation. Elle dispose donc de moyens financiers non négligeables et peut servir de structure d'accueil à la société que s'apprêtent à créer David et Eric de Rothschild.
La suite va très vite. En mai 1982 naît PO Gestion, qui est abritée au sein du holding Paris-Orléans. Il ne s'agit pas d'une banque d'affaires, comme David et Éric l'auraient souhaité, mais d'une maison de titres spécialisée dans la gestion de portefeuilles de valeurs mobilières et de placement de titres. Une vocation qui s'explique par la position très ferme du gouvernement.
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Cette guerre, le banquier finit pourtant par la gagner. Il faut dire qu'à force d'activisme, les frères Pereire se sont mis beaucoup de monde à dos. Avec ses innombrables ramifications, le Crédit mobilier inquiète les milieux d'affaires, et même les cercles dirigeants. On trouve trop riches et trop puissants ces deux frères engagés dans un tourbillon d'affaires et dont la fortune donne le vertige. Au début des années 1860, Émile et Isaac commettent en outre l'erreur de heurter de front la Bangue de France en tentant de créer, avec la Banque de Savoie, un deuxième institut d'émission. Voilà la vénérable maison de la rue La Vrillière devenue l'ennemie mortelle des Pereire. Une faute que James se garde bien de commettre. Lui n'a aucune intention de marcher sur les plates-bandes de la Banque de France dont son fils Alphonse occupe d'ailleurs un siège au Conseil de régence depuis 1855. Et puis il y a ces rumeurs sur la fragilité du Crédit mobilier, qui, à force d'investir à tour de bras, manquerait de liquidités.
Victime de placements hasardeux, le Crédit mobilier fera effectivement faillite en 1857 sans que le pouvoir intervienne, mettant fin au «règne » des frères Pereire. Que James de Rothschild ait contribué à la chute de l'empire Pereire, en jouant en Bourse ou en laissant mourir ses entreprises, est plus que probable. Dès le début des années 1860 cependant, la messe est dite.
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En France aussi, les vents sont loin d'être favorables. La disparition suspecte de l'escroc Alexandre Stavisky, en janvier 1934, donne le coup d'envoi à une crise de régime qui atteint son paroxysme lors de l'émeute du 6 février. L'heure est, à nouveau, aux libelles antisémites et aux postures radicales, Pour l'extrême droite, les Rothschild ne sont que des capitalistes apatrides qui se rient des nations et n'ont que faire des peuples. Pour la gauche, et notamment pour les communistes, ils symbolisent le pouvoir des "200 familles" qui ont mis la main sur l'économie du pays... et sont les suppôts des ligues d'extrême droite ! De fait, Édouard de Rothschild ne cache pas ses sympathies envers les Croix- de-Feu, la ligue d'anciens combattants fondée et dirigée par le colonel de La Rocque qui, en refusant d'intervenir le 6 février 1934, a sauvé le régime. Ce qui les rapproche: l'anticommunisme ! II n'empêche : vilipendés par l'extrême droite, critiqués par la gauche, les Rothschild occupent une place bien inconfortable.
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Videos de Tristan Gaston-Breton (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tristan Gaston-Breton
Lecture du prologue de la biographie sur "Basil Zaharoff ; l'incoyable histoire du plus grand marchand d'armes du monde " de Tristan Gaston-breton (Editions Tallandier, 2019).
Par Michel Olivier, libraire à la librairie La Boîte à Livres
« J'ai vendu des armes à qui en voulait. Pour le faire, j'ai été français en France, russe en Russie, grec en Grèce, et ainsi de suite », confiait Basil Zaharoff, le plus grand marchand d'armes de tous les temps.
Né en Turquie en 1849 de parents grecs, Basil Zaharoff passe sa jeunesse – crapuleuse – dans les bas-fonds de Constantinople. Tour à tour guide pour touristes, gardien de bordel et membre d'un gang de pompiers-pyromanes, il se lance à l'âge de 28 ans dans le commerce qui fera de lui l'homme le plus riche du monde : celui des armes. Des années durant, ce polyglotte aux manières soignées sillonne le monde pour vendre canons, mitrailleuses et navires de guerre, devenant l'intime de nombreux chefs d'État et généraux, se servant des femmes pour accomplir ses sombres desseins. Amoureux fou d'une duchesse espagnole qu'il finit par épouser après 35 ans d'attente, il tente d'acheter pour elle la principauté de Monaco avant de mourir, seul, dans son château en France en 1936.
Une histoire époustouflante, digne d'un roman, écrite à partir d'archives et de sources inédites. . Tristan Gaston-Breton, docteur en histoire et collaborateur régulier du journal Les Échos, est notamment l'auteur, aux éditions Tallandier, de Serge Kampf, le plus secret des grands patrons français (2014).
+ Lire la suite
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