Danser les ombres

On est à Haïti, après les dictatures de Duvallier et d'Aristide et la terreur des gangs qui a suivi. Les personnages qui entrent dans l'histoire, à tour de rôle, sont cabossés et auraient de bons motifs de se révolter. Et pourtant ils sont emplis d'une sérénité qui est leur véritable revanche sur leurs bourreaux. Je lis en première page que l'auteur est allé à Port-au-Prince, mais ce livre n'est pas un reportage sensationnel à la manière d'un journaliste, plutôt un travail de peintre utilisant sa plume pour restituer la résignation sage de ces hommes et femmes, qui ne se départissent même pas de leur sérénité lors du funeste tremblement de terre qui a affecté l'île. le deuil de leurs proches est traité par Laurent Gaudé avec un lyrisme et un mysticisme qui rappelle celui d'Ouragan. le style est celui des précédents livres de l'auteur, riche, imagé, lyrique et poétique. Un style qui invite à se laisser emporter par l'histoire et à relativiser.

"La terre tremblée"
12 janvier 2010, 16h53, pendant 35 secondes la terre a tremblée en Haïti. Vibrant hommage aux Haïtiens, Laurent Gaudé déroule le fil du bonheur de différents personnages avant que le séisme n'éventre la terre et les corps, avant que "les entrailles de la Terre ne laissent échapper les Ombres". Magnifique !

26/02/2015

"Nous ferons jouir nos corps et nos esprits car c'est ce qui est le plus subversif pour nos ennemis". L'amour des vivants comme un rempart contre les effets des drames qui s'abattent sur cette île ?
Encore un, un de plus, cette fois-ci c'est la terre qui a grondé rendant ardues des espérances déjà fragilisées par des soubresauts socio-politiques.

Je ne suis pas certaine d'avoir tout saisi, mais Laurent Gaudé s'attache à faire en sorte que les cris de joie des Haïtiens dans les décombres, demeurent plus forts que leurs pleurs.
Poignant !

La talent de conteur de Laurent Gaudé s'exprime à nouveau dans cette histoire entre Terre et Ciel, subtil dosage de réel et d'onirique. On plonge de plein pied au coeur de Port-au-Prince, pour vivre quelques jours dramatiques en compagnie des riches personnages animés par l'auteur.
Dense et dépaysant, ce drame m'a donné un très bon moment de lecture.

J'ai retrouvé avec grand plaisir la plume de Laurent Gaudé que j'ai découvert il y a quelques mois avec La Mort du roi Tsongor, son dernier livre Danser les Ombres me faisait de l'oeil depuis sa sortie et j'ai enfin pu le lire.

J'ai aimé sa façon de nous faire ressentir l'atmosphère d'Haïti, avec ses esprits, ses gens dont les destins se croisent et puis au moment ou tout devient cohérent et est en harmonie survient le tremblement de terre. Ou l'on voit ainsi la solidarité des gens à ce moment ou tout l'inverse par exemple les marchants qui quadruplent leurs tarifs pour de la nourriture.

Un très beau récit touchant et poignant sur cet événement dramatique, le tremblement de terre en Haïti en 2010.

Gaudé nous emmène dans une sarabande macabre, enluminée de la magie du vaudou.

On a envie de rire, pleurer et crier, mais surtout de danser avec les personnages qu'il nous présente de manière très attachante.
Face à a difficulté de vivre à Haïti, de survivre à la dictature et à la torture, pour rejoindre l'amitié ou l'amour lorsque la terre semble se moquer de tous et se met à son tour à danser et tout détruire.

Une belle écriture, dont les sursauts surréalistes m'ont sans doute moins touchée et m'ont paru desservir le propos. D'où mon avis resté, somme toute, mitigé.

Le roman se passe à Port-au-Prince en Haïti .Dans la première partie , nous faisons connaissance de toute un galerie de personnages ,femmes et hommes , noirs et blancs , pauvres et riches ,jeunes et vieux , et de leurs problèmes personnels , de famille , d'avenir , de maladie … le passé douloureux des dictatures (Duvallier,Aristide) marque plusieurs générations. Cependant une intense faim de vivre , d'amitié émerge en particulier d'un groupe d'amis réunis Chez Fessou , une ancienne maison close. le séïsme vient fracasser ces vies modestes et les confronte encore une fois au malheur individuel et collectif . Gaudé aime et nous fait aimer ses personnages , leur volonté de surmonter le pire, leur irrépressible vitalité , leur sens de la solidarité . Sans pathos , il tisse une fable teintée de fantastique qui est une leçon d'espérance et un cri d'amour pour un peuple martyrisé par l'histoire et les éléments. Remarquable roman.

Le contexte : le tremblement de terre de Port-au-Prince en 2010. Laurent Gaudé nous raconte l'histoire de quelques habitants que le destin a réunis avant le grand cataclysme. À travers leurs histoires, c'est aussi celle de ce pays qui nous est contée : la dictature, ses atrocités, la pauvreté, mais aussi la force de ce peuple éprouvé de tant de manières. Joli coup de Laurent Gaudé. Je le placerai dans mon top 5 des romans de cet auteur. On y retrouve son écriture si belle, ses personnages forts et sa poésie si particulière.

Encore un magnifique roman de Laurent Gaudé. L'auteur sait transporter son lecteur à Port-au-Prince, ses personnages sont vivants. C'est une parenthèse de quelques heures qu'il ouvre dans le monde du lecteur...

Port-au-Prince: foule, chaleur, bruits... Lucine revient aparès plusieurs années d'absence, avec une lourde mission: annoncer la mort de sa soeur au père de son enfant. Les souvenirs affluent: les manifestations étudiantes, la répression violente, les discussions avec ses amis. Émeline, assassinée par les tontons macoutes. Saul, qui n'a pas achevé ses études de médecine mais qui soigne tout le monde. Elle loge chez le vieux Tess, Prophète Coicou, qui a dirigé le Fessou, maison de rencontres. Et là, une certitude: elle restera à Port-au-Prince, malgré ses deux neveux, les enfants de sa soeur morte, dont elle laissera la charge à son aînée, Thérèse. La vie semble suivre son cours,la terre en décide autrement: c'est le tremblement meurtrier, les répliques, les bâtiments effondrés, la recherche des proches, la panique... Et dans une île habitée par les esprits, la frontière est mince entre les vivants et les morts, les morts reviennent , les vivants les rejoignent, et un cortège s'organise, danse et chants, pour que les morts retournent à leur royaume, que les vivants restent dans le leur.
Un beau récit, plein de bruit, d'odeurs, de chaleur, de poussière, qui fait penser à la fois à La porte des enfers et à Pour seul cortège.