Rêver des îles

Dans cet essai Gavin Francis propose ses réflexions sur la juste relation entre sociabilité et isolement auxquelles l'ont conduit ses nombreux voyages insulaires .
La présentation de l'ouvrage est soignée, le texte aéré et abondamment illustré de cartes anciennes, mais totalement décousu ! Dans une navigation erratique, l'auteur saute sans aucun préambule des îles écossaises de son enfance à celles d'Afrique pour filer aussitôt vers le Groenland, la Nouvelle-Zélande, l'Amérique du Sud et bien d'autres lieux exotiques ou chimériques.
Impossible de dégager un fil conducteur dans son propos qui apparait comme une série de réflexions sans cohérence. Dès qu'une pensée est introduite, elle est laissée aussitôt en suspens et comme Francis ne s'attarde jamais sur les lieux évoqués, il rate ainsi l'occasion de les rendre un peu plus vivants pour le lecteur. Nous n'apprenons donc presque rien de ce qu'il vit et voit lors de ses voyages. Pour donner le change, l'auteur cite très (trop) généreusement d'illustres auteurs voyageurs et philosophes. Ce qui n'empêche que la relation de ses expériences stagne toujours au niveau de l'anecdotique d'une platitude désolante.

Fait de sauts temporels et géographiques, ce vagabondage tous azimuts ne m'a pas fait rêver mais donné une furieuse envie de prendre le large, loin de ce texte extrêmement frustrant. Heureusement, la lecture se fait rapidement car sur les 238 pages que compte cet ouvrage, la moitié est occupée par les cartes dont la taille, mal adaptée au format du livre, n'incite pas non plus à la rêverie. Je ne m'y suis pas attardée.
Une lecture décevante donc mais qui a quand même eu l'avantage de me plonger dans mes propres réflexions à propos des îles car moi aussi je suis une "nésophile ", atteinte d'une véritable passion pour les îles du Ponant. Mais rassurez-vous, je ne ressens pas pour autant le besoin de prendre la plume pour vous dévoiler mes cogitations sur mes petits voyages, jamais bien aventureux mais toujours merveilleux. ☺

Cette année encore, les vacances sont compliquées, alors quoi de mieux que de s'évader par la lecture ? Avec ce récit de voyage, nous embarquons pour les îles, de l'Arctique à l'Antarctique, dont certaines parmi les plus reculées du monde.

Gavin Francis est un écrivain-voyageur dont la passion est de voyager dans les îles. Il explique cette passion grâce à la racine étymologique du mot île, mêlée à la racine du mot "isoler". Si on aime tant aller sur ces îles lointaines, c'est pour la perspective d'isolement qu'elles promettent. On peut s'y perdre, ou plutôt s'y retrouver, seul au milieu d'une nature aussi sauvage que ressourçante. C'est d'ailleurs pour cela, bien souvent, que l'on s'y rend : pour faire une pause dans un quotidien trop harassant. L'auteur, médecin, confesse avoir besoin de ces pauses bienvenues, dans sa vie si chargée en lien social, pour trouver un équilibre dans sa vie. Ainsi, il a exploré bon nombre d'îles écossaises (étant lui-même écossais), mais aussi des îles aux quatre coins du monde, des îles grecques connues jusqu'aux confins de l'Antarctique, inconnus de nous. Dans ce livre, il ne s'applique pas à nous faire découvrir tous ces paysages, mais plutôt à dresser une typologie des îles. Elles peuvent être îles au trésor, réelles ou fantasmées, ou au contraire îles prison, telle que Saint Hélène pour Napoléon, ou même l'île de Robinson Crusoé. Et même, les trésors qu'on y trouve ne sont pas forcément matériels, mais bien plus souvent, spirituels.


J'ai pu être frustrée par le manque de découverte de paysages lointains, mais ce vide est vite comblé par la présence de cartes marines anciennes qui agrémentent l'ouvrage, imprimées en couleurs. Ce sont finalement ces reproductions qui nous invitent réellement au voyage. du côté des réflexions avancées par l'auteur, j'avais peur, au premier abord, de me lancer dans une lecture complexe et quelque peu fastidieuse. Et finalement c'est tout l'inverse qui se produit : la plume est fluide, les réflexions sont suffisamment légères pour nous permettre de parcourir vite ce livre, et de faire ce que le titre propose : rêver des îles.

Si vous ne pouvez pas partir, vous dépayser cet été, je ne peux que vous conseiller de vous rattraper en vous lançant dans cette lecture, qui vous emmènera bien plus loin que vous ne l'imagineriez !

Essai à la présentation alléchante : « Espaces de solitude, de liberté, refuges mais aussi prisons, les îles nous fascinent. Mais cette obsession des îles, que dit-elle de notre manière d'habiter le monde ? »

L'auteur, Gavin Francis, d'origine écossaise, est médecin et écrivain. Il relate ses voyages dans le Guardian et le Times. Ici, il nous invite à partager ses questionnements sur la nésophilie, entendez par-là l'attirance pour les îles, en nous proposant son parcours personnel.

Dans les premières pages, l'auteur s'interroge sur le paradoxe de l'île, entre prison et liberté, entre isolement et ouverture au monde. Il nous parle de son amour des cartes, véritables trésors à elles seules et de ses lectures de jeunesse qui ont façonné cette envie d'îles. Ensuite, il parcourt pêle-mêle toutes les îles où il s'est rendu en nous donnant ses impressions et son ressenti. le texte se compose de clichés, sans réelle chronologie, ni fil conducteur. Et au final, l'auteur ne nous en apprend pas plus en avouant qu'il n'a pas pu résoudre son dilemme « s'engager ou se retirer, la ville ou l'île ».

Gavin Francis nous offre, dans son introduction, quelques belles réflexions sur l'isolement et notamment en faisant un parallèle avec l'adolescence. Et puis, les deux tiers de l'essai, s'ils ont été agréables à lire, n'apportent pas grand-chose. L'auteur s'égare, nous raconte des anecdotes de voyages sans reliefs et n'approfondit pas son propos. Dommage. J'ai été enthousiaste au début de ma lecture, étant également attirée par les îles. Peut-être en attendais-je trop, trompée par une quatrième de couverture un peu trop éloquente ?

[Reçu grâce à Masse critique. Merci à Babelio et aux éditions Autrement.]